Direction de la séance |
Projet de loi constitutionnelle Modernisation des institutions de la Ve République (1ère lecture) (n° 365 , 387 , 388) |
N° 250 rect. ter 17 juin 2008 |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. GOUTEYRON, Mme Bernadette DUPONT, MM. GOURNAC et RETAILLEAU et Mme PAPON ARTICLE 1ER A |
Supprimer cet article.
Objet
L'article 1er A, ajouté par l'Assemblée nationale, tend à compléter l'article premier de la Constitution pour préciser que « les langues régionales appartiennent » au « patrimoine » de la France.
D'une part, cette disposition ne doit pas avoir sa place à l'article 1er, lequel définit la République à travers ce qui nous rassemble au-delà de tout particularisme. Ces derniers sont par ailleurs protégés par ce même article 1er qui énonce que « la République assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine ». De plus, introduire la reconnaissance du particularisme linguistique ouvre la voie à la reconnaissance future d'autres particularismes, comme les spécificités culturelles, philosophiques, artistiques, etc.
D'autre part, cet amendement ouvre la voie à une remise en cause des principes définis par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 15 juin 1999 relative à la Charte européenne des langues régionales. Dans cette décision, le Conseil constitutionnel a clairement rappelé que la mise en œuvre d'une partie de la Charte remettrait en cause trois principes constitutionnels fondamentaux qui font partie intégrale de la République française : l'égalité des citoyens devant la loi, l'indivisibilité de la République et l'unicité du Peuple français.
Enfin, évoquer les langues régionales (article 1er) avant même le Français (article 2) n'est pas anodin mais apparaît comme une dévalorisation de la langue de la République, le Français .