Direction de la séance |
Projet de loi PLF pour 2020 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION ÉCONOMIE (n° 139 , 140 , 141, 146) |
N° II-13 22 novembre 2019 |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. LALANDE et Mme ESPAGNAC au nom de la commission des finances Article 38 (crédits de la mission) (État B) |
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Programmes | Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | ||
| + | - | + | - |
Développement des entreprises et régulation dont titre 2 | 30 000 000 |
| 27 200 000 |
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Plan France Très haut débit |
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Statistiques et études économiques dont titre 2 |
| 15 000 000 |
| 13 600 000 |
Stratégie économique et fiscale dont titre 2 |
| 15 000 000 |
| 13 600 000 |
TOTAL | 30 000 000 | 30 000 000 | 27 200 000 | 27 200 000 |
SOLDE | 0 | 0 |
Objet
Cet amendement vise à rétablir les crédits du Fisac à hauteur de 30 millions d’euros en AE et en CP.
Entre 2010 et 2018, la dotation du Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac) est passée de 64 millions d’euros à 16 millions d’euros, soit une baisse de 80 %. En moins de dix ans, le nombre d’opérations conduites a été divisé par dix.
Le Fisac a été placé en « gestion extinctive » à partir de 2019, seuls 2,8 millions d’euros étant prévus en CP pour 2020 afin de financer les opérations déjà décidées : malgré le vote du Sénat lors de la discussion du PLF pour 2019, le FISAC n’a pas été reconduit cette année.
Le programme « Action cœur de ville », lancé en 2018 et présenté comme la réponse à tous les problèmes de dévitalisation, est réservé à 222 villes moyennes : il ne remplacera pas le Fisac pour les territoires ruraux les plus isolés, qui sont pourtant ceux qui en ont le plus besoin. 64 % des opérations financées par le Fisac en 2017 concernaient des communes rurales.
Ce désengagement de l’État arrive à un moment où de nombreuses communes rurales voient par ailleurs leurs dotations diminuer, du simple fait de la recomposition de la carte intercommunale.
Enfin, la suppression du Fisac a impliqué la fin des aides aux stations-service de proximité, qui y étaient éligibles depuis la suppression du Comité professionnel de distribution des carburants (CPDC) en 2015. Alors que celles-ci contribuent au maillage de nos territoires, leur nombre ne cesse de diminuer, au profit notamment des stations adossées aux grandes et moyennes surfaces. La France, qui comptait 33 000 stations-service traditionnelles en 1985, n’en compte plus que 5 000 aujourd’hui.
Dès lors, il est proposé d’abonder la ligne dédiée aux crédits de paiement du Fisac au sein de l’action n° 23, en portant sa dotation à 30 millions d’euros en AE comme en CP : il n’est tout simplement pas possible de mener une politique crédible avec des montants plus modestes.
Sur cette enveloppe, 5 millions d’euros seraient alloués aux stations-service de proximité afin de financer la mise aux normes environnementales (remplacement des cuves), le passage aux énergies renouvelables (bornes électriques, station hydrogène etc.), la diversification (relais colis, dépôt de pain etc.) ou encore la dépollution des stations ne trouvant pas de repreneur.
Cette hausse des crédits serait gagée sur l’action n° 05 « pilotage et soutien » du programme 220 « Statistiques et études économiques » et sur l’action n° 01 du programme 305 « Stratégie économique et fiscale », sur lesquelles il existe des gisements d’économies importants (dépenses de fonctionnement de l’Insee et subventions à la Banque de France) et viendrait abonder les crédits de l’action 23 « Industrie et services ».