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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2024

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION OUTRE-MER

(n° 127 , 128 , 129, 134)

N° II-1139

4 décembre 2023


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G  
Non soutenu

M. BUVAL


Article 35 (crédits de la mission)

(État B)


Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Emploi outre-mer

dont titre 2

 

500 000

 

500 000

Conditions de vie outre-mer

500 000

 

500 000

 

TOTAL

500 000

500 000

500 000

500 000

SOLDE

0

0

 

Objet

Cet amendement vise à renforcer les financements des GIP Sargasses afin de permettre aux collectivités locales des zones littorales impactées par les Sargasses de répondre aux demandes croissantes de leurs riverains les plus modestes subissant la perte de leurs petits électroménagers sans possibilités de dédommagement par les assurances.

 

Depuis 2011, les départements des Antilles françaises ( la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin) et dans une moindre mesure, de la Guyane, font face à un phénomène récurrent d’échouements massifs d’algues sargasses pélagiques (Sargassum fluitans et S.natans).

L’accumulation massive des algues sargasses sur les littoraux et leur putréfaction sur les rivages constituent des enjeux forts sur les plans sanitaires, économiques et environnementaux, conduisant à plusieurs reprises à des situations de crise pour les populations et les élus locaux des territoires concernés.

Les effets nocifs de la décomposition des sargasses commencent à se manifester à compter de 48h après leur échouement.

L’effet le plus important connu à ce jour de cette décomposition est le dégagement de sulfure d’hydrogène (H2S) et, dans une moindre mesure, d’ammoniac (NH3). Le H2S et le NH3 sont des gaz potentiellement toxiques, en fonction de leur concentration dans l’air et de la durée d’exposition.

Les émanations d’hydrogène sulfuré (H2S) et son oxydation, favorisée par l’ambiance chaude et humide, sous forme d’acide sulfurique (H2SO4) sont à l’origine du risque sanitaire pour les populations, pour le faune et la flore côtières, par ailleurs, l’acide sulfurique est impliqué dans la dégradation des circuits électroniques des appareils électroménagers exposés.

Pour pérenniser l’appui de l’État aux collectivités locales pour faire face au phénomène récurrent des sargasses, le Gouvernement a d’adopté en 2022, un second plan interministériel pour la période 2022-2025, doté de près de 36 millions d’euros pour 4 ans.

Ce plan Sargasse II, va dans le bon sens et prévoit plusieurs mesures pour mieux connaître, prévenir et lutter contre ce phénomène naturel, qui échappe toujours à toute logique assurancielle.

Il constitue un socle de priorités, de financements et de principes de gestion des sargasses, qui fait l’objet d’une déclinaison territoriale et opérationnelle avec les collectivités dans le cadre de Groupement d’Intérêt Public « GIP SARGASSEs » territoriaux.

En Martinique, le GIP Sargasse est composé de l’État, de la Collectivité Territoriale de Martinique, de la CACEM, de l’Espace Sud et de Cap Nord.

Mais, s’il est indispensable d’appuyer les collectivités dans leur choix d’acquisition de matériel de collecte, l’entretien et le renouvellement de leur parc de matériel de collecte.

Il convient également d’accompagner les personnes à revenus modestes vivant à proximité des rivages impactés par les Sargasses, et qui sont confrontées par l’usure prématurée de leurs petits matériels électroménagers.

Or rien n’est prévu pour accompagner les maires des communes du littoral regroupées au sein des GIP pour faire face aux demandes répétées de leurs résidents qui sont pénalisées par l’usure prématurée de leurs petits électroménagers à cause des émanations des sargasses.

Cette réalité très concrète affecte plus encore les personnes à revenus modestes qui, en l’absence de prise en charge assurantielle, se retrouvent doublement pénalisés dans leurs vies quotidiennes.

C’est justement l’objet de cet amendement d’appel, qui vise à permettre dans les communes membres des GIP sargasses, d’attribuer ,sur critères de revenus, par l’intermédiaire des CCAS et du GIP, un aide unique et exceptionnelle, pour faciliter le renouvellement du petit électroménager endommagés par les Sargasses, pour les personnes les plus nécessiteuses ou les plus vulnérables.

Une étude sur la durée de vie des dispositifs de collecte est actuellement en cours et est financée par l’ADEME. Cette étude permettra de définir par décret les conditions de cette aide.

Dans le cadre de la discussion budgétaire et afin de respecter les règles de recevabilité budgétaire, il est proposé de flécher 500 000 d’euros supplémentaires vers l’action 2 du programme 123 « Conditions de vie outre-mer » , et dans le même temps, l’amendement réduit de la même somme les crédits de l’action 3 « Pilotage des politiques publiques des outre-mer » du programme 138 « Emploi outre-mer » , cette action ne représentant qu’une part très minoritaire du pilotage par l’État des politiques publiques outre-mer.

Néanmoins, l’intention de cet amendement n’est pas de réduire les moyens affectés à ce programme, les auteurs de cet amendement appelant le Gouvernement à lever le gage.