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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2025

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION DÉFENSE

(n° 143 , 144 , 146)

N° II-171

26 novembre 2024


En attente de recevabilité financière

 

AMENDEMENT

présenté par

C
G  

MM. DUROX, HOCHART et SZCZUREK


Article 42 (crédits de la mission)

(État B)


I. – Créer le programme :

Système de combat aérien du futur

II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Environnement et prospective de la politique de défense

 

 

 

 

Préparation et emploi des forces

 

 

 

 

Soutien de la politique de la défense

dont titre 2

 

 

 

 

Équipement des forces

 

813 600 000

 

295 246 722

Système de combat aérien du futur

813 600 000

 

295 246 722

 

TOTAL

813 600 000

813 600 000

295 246 722

295 246 722

SOLDE

0

0

 

Objet

Le présent projet de loi alloue 813 600 000 euros à l’élaboration du système de combat aérien du futur (SCAF) franco-allemand pour l’année 2025.

Or, décidé communément par la France et l’Allemagne - rejoints par l’Espagne et la Belgique - dès le 13 juillet 2017, le développement du SCAF, démontre, à l’instar du programme MGCS, que notre pays s’enlise dans des coopérations industrielles qui ne satisfont pas aux règles élémentaires et rationnelles de toute coopération.

Alors qu’une coopération ne peut fonctionner qu’en ayant identifié un maître d’oeuvre compétent, les différends ayant opposé la société française Dassault et la filiale allemande de la société Airbus quant au partage des tâches sur la furtivité et les commandes n’ont pas permis d’aboutir au lancement de la phase 1B du SCAF avant le 28 avril 2023 tandis qu’il faudra attendre les années 2028/2029 pour achever la phase 2. À ce rythme, le SCAF pourrait potentiellement voir le jour à horizon 2040 et, par voie de conséquence, ne plus correspondre aux besoins de notre système de défense qui, d’ici-là, aura encore bien évolué.

Si une convergence de doctrines est évidemment nécessaire, il convient également de rappeler qu’une telle coopération a pour objectif prioritaire de servir nos armées et non de répondre à l’idée d’une Europe de la défense qui ne soit fantasmée que par le président de la République française, ce qui n’a pas empêché le Gouvernement français de forcer la poursuite de ce projet, lequel contrevient pourtant à nos intérêts nationaux les plus essentiels. Or, par cette attitude, le Gouvernement paraît faire preuve d’un manque de considération flagrant à l’égard de notre base industrielle et technologique de défense nationale.

Or, le groupe Rassemblement National souhaite rappeler que pour être fonctionnelle, une coopération industrielle doit réunir plusieurs critères : une doctrine d’emploi commune, un besoin opérationnel commun, des spécifications communes, une maîtrise d’ouvrage clair, un budget pluriannuel et une maîtrise d’oeuvre qui doit avoir le choix libre de toute pression politique de ses équipementiers, choisis pour sa compétence indiscutable.

Dès lors, face à la perspective d’un projet qui peine à aboutir et par la création d’un nouveau programme budgétaire qui soit pleinement dédié à cette finalité, le groupe Rassemblement National propose que les crédits budgétaires attribués au SCAF franco-allemand soient attribués au développement d’une alternative nationale, de sorte à préserver nos capacités opérationnelles, notre tissu industriel, notre dissuasion nucléaire et, surtout, notre souveraineté. Le succès rencontré par notre avion Rafale en témoigne : la France est parfaitement en mesure de réaliser son propre projet de construction d’avion de nouvelle génération.