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Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026 (1ère lecture) PREMIÈRE PARTIE (n° 138 ) |
N° I-135 22 novembre 2025 |
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En attente de recevabilité financière |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. BILHAC ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 25 |
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Après l'article 25
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le code général des impôts est ainsi modifié :
1° Le III bis de l’article 278-0 bis A est ainsi modifié :
a) Les mots : « susceptibles d’utiliser des » sont remplacés par les mots : « autonome alimentée en » ;
b) Sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :
« Le présent III bis n’est pas applicable aux travaux portant sur l’installation d’un système combinant une chaudière utilisée en tant qu’appoint et un générateur de chaleur utilisant de l’énergie renouvelable qui fournit une part considérable de la production énergétique globale du système combiné.
« La part d’énergie renouvelable dans la production globale du système combiné est précisée dans l’arrêté conjoint des ministres chargés du budget, du logement et de l’énergie mentionné au II du présent article. »
2° Au c du 2 bis de l’article 279-0 bis, les mots : « susceptibles d’utiliser des » sont remplacés par les mots : « autonome alimentée en ».
II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
Objet
Le présent amendement vise à corriger une disposition fiscale, issue de la loi de finances pour 2025 et mise en application par une publication au BOFIP, qui prévoit d’exclure du taux réduit de TVA à 5,5 % les systèmes de chauffage performants dits « hybrides » , tels que les pompes à chaleur hybrides et les systèmes solaires thermiques avec appoint. En faisant passer la TVA sur ces équipements de 5,5 % à 20 %, cette mesure pénalise des solutions technologiques pourtant essentielles à la décarbonation de notre parc de logements, fragilise notre tissu industriel et artisanal.
Elle ignore les difficultés techniques de la rénovation : pour de nombreux logements, notamment anciens, la solution 100 % électrique est impossible ou extrêmement coûteuse. La PAC hybride est une solution viable pour sortir des énergies fossiles tout en garantissant le confort et en soulageant le réseau électrique lors des pics de froid hivernaux. Les installations solaires thermiques le permettent également. Elles peuvent couvrir une grande partie des besoins et sont par ailleurs robustes et fiables.
Sont notamment visés :
-Les pompes à chaleur, autres qu’air/air, dont la finalité essentielle est la production de chauffage ou d’eau chaude sanitaire, qui comportent un dispositif d’appoint utilisant un combustible liquide ou gazeux et une régulation qui les pilote,
-Les systèmes de production de chauffage fonctionnant à l’énergie solaire thermique et recourant, à titre d’appoint, à une chaudière susceptible d’utiliser des combustibles fossiles.
Par ailleurs, cette exclusion du taux réduit est en contradiction avec :
-l’article 30-0 D ter de l’annexe IV du code Général des Impôts, qui prévoit explicitement l’éligibilité des pompes à chaleur hybrides, des équipements de production de chauffage ou de fourniture d’eau chaude sanitaire fonctionnant à l’énergie solaire et dotés de capteurs solaires, installés avec appoint intégré et les dispositifs solaires installés sur appoint séparé, neuf ou existant, pour la production de chauffage ou d’eau chaude sanitaire, au taux de TVA réduit,
-la récente loi DDADUE, promulguée en avril 2025, qui autorise les aides pour des équipements à combustible fossile lorsqu’il s’agit d’une « énergie d’appoint »
-la directive sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB), adoptée en avril 2024, qui encourage explicitement les États membres à maintenir des « incitations financières à l’installation de systèmes de chauffage hybrides utilisant une part considérable d’énergie renouvelable » et l’avis du 18 octobre 2024 (C/2024/6206 ) de la commission européenne sur la suppression progressive des incitations financières en faveur des chaudières autonomes alimentées par des combustibles fossiles prévue par la DPEB
Pour l’ensemble de ces raisons, il est impératif de rétablir le taux de TVA à 5,5 % pour ces systèmes. Il s’agit d’une mesure de bon sens pour soutenir le pouvoir d’achat, garantir la visibilité à notre filière industrielle, et assurer l’atteinte de nos objectifs climatiques de manière réaliste et efficace.