Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026

Direction de la Séance

N°II-1747

4 décembre 2025

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT

(n° 138 , 139 , 141)


AMENDEMENT

C
G  
En attente de recevabilité financière

présenté par

Mme JOUVE


Article 49 (crédits de la mission)

(État B)

Consulter le texte de l'article ^

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Aide économique et financière au développement

 

 

 

 

Renforcement des fonds propres de l’Agence française de développement

 

 

 

 

Solidarité à l’égard des pays en développement

185 800 000

 

121 566 645

 

Restitution des « biens mal acquis »

 

 

 

 

Fonds de solidarité pour le développement

 

185 800 000

 

121 566 645

TOTAL

185 800 000

185 800 000

121 566 645

121 566 645

SOLDE

0

0

Objet

Cet amendement a été travaillé avec la coordination nationale des associations françaises de solidarité internationale.

Le PLF prévoit une baisse globale de 22 % des crédits de la mission « Aide publique au développement » (–700 millions euros en AE par rapport à 2025). Cette contraction affecte particulièrement des dispositifs de financement associatif à fort impact tels que le soutien aux initiatives de la société civile (–41 %), le volontariat (–36 %) et le fonds d’urgence humanitaire (–12 %). Pourtant, ils financent des actions de la société civile au plus près des populations vulnérables soutenues par une grande majorité de Françaises et de Français

Le présent amendement vise donc à préserver l’efficacité et la continuité de la solidarité internationale de la France en rehaussant de 121 566 645 euros en crédits de paiement et 185 800 000 euros en autorisations d’engagement le programme budgétaire 209.

Cet ajustement permettrait de sauver de nombreuses vies et d’améliorer les conditions de vie de nombreuses populations très vulnérables. Il permettrait aussi la survie de centaines d’associations reconnues pour leur rôle et leur plus-value en matière de développement et d’action humanitaire, dans un contexte où elles ont déjà dû licencier plus de 5000 salariés à la suite des coupes de 2025.

Comme le rappelle l’OCDE, la société civile apporte une contribution essentielle à l’engagement de ne laisser personne de côté, à un développement durable inclusif, à une aide humanitaire efficace, à la construction de la paix ainsi qu’à la protection et au renforcement de la démocratie. C’est pour cette raison que le législateur a inscrit dans la Loi de programmation du 4 août 2021, relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, un objectif de doublement du volume de financement transitant par les organisations de la société civile.

Les associations de solidarité internationale sont souvent les seules actrices de la coopération française présentes dans des localités reculées, difficiles d’accès, et participent de ce fait à véhiculer une image positive et solidaire de la France auprès des populations et des États. Ces organisations ont redoublé d’efforts pour pallier dans la mesure du possible les coupes précédentes de la mission APD.

La nouvelle coupe prévue par le PLF 2026 viendrait annihiler leurs capacités d’actions et de survie, et menacer des milliers d’emplois en France ainsi que des centaines voire milliers de postes de volontariat. Les associations françaises de solidarité internationale ont d’ores et déjà dû supprimer plus de 5 000 emplois en raison des baisses de financement français et internationaux.

Les augmentations de crédits proposés dans ce présent amendement ne reviennent pas sur la totalité des coupes budgétaires réalisées par le gouvernement depuis 2024, mais entendent redonner à la société civile et à la France la préservation d’une capacité d’action minimale dans ce contexte de multiples coupes budgétaires.

Pour être recevable, cet amendement modifie les crédits (en AE et CP) de la manière qui suit : 

- Le programme 209 « Solidarité à l’égard des pays en développement » est abondé à hauteur de 121 566 645 euros en crédits de paiement et 185 800 000 euros en autorisations d’engagement ;

- Le programme 384 « Fonds de solidarité pour le développement » est diminué à hauteur de 121 566 645 euros en crédits de paiement et 185 800 000 euros en autorisations d’engagement.