Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026

Direction de la Séance

N°II-1774

5 décembre 2025

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT

(n° 138 , 139 , 141)


AMENDEMENT

C
G  
En attente de recevabilité financière

présenté par

M. Patrice JOLY, Mme CARLOTTI, M. TEMAL, Mme CONWAY-MOURET, MM. VAYSSOUZE-FAURE et DARRAS, Mme Gisèle JOURDA, MM. MARIE, Mickaël VALLET, KANNER, PLA, JOMIER, CHANTREL, COZIC et RAYNAL, Mmes BLATRIX CONTAT, BRIQUET et ESPAGNAC, MM. ÉBLÉ, FÉRAUD, JEANSANNETAS et LUREL, Mmes ARTIGALAS, BÉLIM et BONNEFOY, M. BOURGI, Mmes BROSSEL et CANALÈS, M. CHAILLOU, Mmes CONCONNE et DANIEL, MM. DEVINAZ, FAGNEN, FICHET et GILLÉ, Mme HARRIBEY, MM. JACQUIN et KERROUCHE, Mmes LE HOUEROU, LINKENHELD et MATRAY, MM. MÉRILLOU et MICHAU, Mme MONIER, M. MONTAUGÉ, Mme NARASSIGUIN, MM. OUIZILLE et REDON-SARRAZY, Mme Sylvie ROBERT, MM. ROIRON, ROS, TISSOT, UZENAT, Michaël WEBER, ZIANE

et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain


Article 49 (crédits de la mission)

(État B)

Consulter le texte de l'article ^

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Aide économique et financière au développement

 

1 000 000 000

 

1 000 000 000

Renforcement des fonds propres de l’Agence française de développement

 

 

 

 

Solidarité à l’égard des pays en développement

 1 000 000 000

 

1 000 000 000

 

Restitution des « biens mal acquis »

 

 

 

 

Fonds de solidarité pour le développement

 

 

 

 

TOTAL

1 000 000 000

1 000 000 000

1 000 000 000

1 000 000 000

SOLDE

0

0

 

Objet

Cet amendement vise à appeler le gouvernement à abonder la mission budgétaire « aide publique au développement » (APD) de 1 000 000 000 euros en crédits de paiement et autorisations d’engagement.

Une telle hausse ne compenserait qu’un quart du total des coupes budgétaires qui ont été réalisées dans la mission APD depuis 2024 et qui atteignent au total 4 milliards €, mais permettrait à la France de conserver une capacité d’action minimale dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités mondiales, et la réponse aux crises. Les très nombreuses coupes budgétaires contre l’APD, inédites dans leur ampleur, ont eu pour conséquence d’affaiblir gravement cette mission budgétaire qui a plongé de 0,9 % à 0,6 % du budget de l’État (prévision PLF 2026) et qui a par ailleurs perdu la moitié de ses crédits depuis 2024. C’est l’une des missions du budget de l’État les plus gravement coupée.

Pour cela, le gouvernement pourrait utiliser une partie des recettes générées par la taxe sur les transactions financières (TTF) et la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). Depuis leur création et jusqu’en 2025, ces deux instruments contribuaient directement à l’APD, jusqu’à ce que le gouvernement mette fin à ce dispositif dans la LFI 2025. L’aide publique au développement n’a donc pas bénéficié de la hausse des recettes de ces deux taxes en 2025, une hausse due à l’augmentation du taux de la TTF et à la hausse du barème de la TSBA. Or, ces deux hausses ont été adoptées notamment pour faire face au manque de financement pour l’APD.

Les coupes dans l’APD sont en profonde contradiction avec la Loi de programme du 4 août 2021 qui prévoit une hausse de l’APD (en mobilisant de 0,7% du revenu national brut à compter de 2025), avec les engagements de la France à l’international, ainsi qu’avec ses intérêts.

Pour rappel, l’aide publique au développement est vitale et indispensable. C’est un levier clé pour renforcer les services essentiels (alimentation, eau et assainissement, éducation, protection sociale, santé) et soutenir la société civile, indispensable à la démocratie et à l’action humanitaire et de développement. Ce budget permet une réponse d’urgence aux populations dans les contextes de crise et de conflits armés, contribuant ainsi à la paix et à la stabilité, dont les effets se font ressentir jusqu’en France. Les progrès réalisés ont aussi un impact positif sur les finances publiques en réduisant la pression budgétaire exercée par les inégalités et les crises.

Il y a donc urgence à agir. Le montant coupé dans le budget APD en 2025 aurait pu financer l’accompagnement scolaire de 17 millions de jeunes, la vaccination de base de 71 millions d’enfants, la formation agricole de 2 millions de jeunes, une aide alimentaire pendant 1 an pour plus de 4 millions de foyers, ou encore un hébergement d’urgence pour 45 millions de familles.

Par conséquent, et en lien avec le rétablissement de la trajectoire de la loi, nous considérons urgent d’augmenter les crédits alloués à la mission APD, et en particulier ceux du programme 209 qui finance des actions essentielles, voire vitales, pour le développement et l’action humanitaire. Contraint par les règles de recevabilité (imposées par l’article 40 de la Constitution), cet amendement d’appel abonde de 1 euro de crédits supplémentaires (en AE et CP) vers l’action 02 « Coopération bilatérale » du programme 209 « Solidarité à l’égard des pays en développement » et réduit de 1 euro les crédits (en AE et CP) de l’action 01 « Aide économique et financière multilatérale » du programme 110 « Aide économique et financière au développement ».

Cet amendement a été travaillé en collaboration avec Coordination SUD.