Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026

Direction de la Séance

N°II-1878

5 décembre 2025

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION ACTION EXTÉRIEURE DE L'ÉTAT

(n° 138 , 139 , 141, 144)


AMENDEMENT

C
G  
En attente de recevabilité financière

présenté par

Mmes Mélanie VOGEL et OLLIVIER, MM. GONTARD, MELLOULI, BENARROCHE, Grégory BLANC, DANTEC, DOSSUS et FERNIQUE, Mme GUHL, M. JADOT, Mmes de MARCO et PONCET MONGE, M. SALMON et Mmes SENÉE et SOUYRIS


Article 49 (crédits de la mission)

(État B)

Consulter le texte de l'article ^

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Action de la France en Europe et dans le monde

dont titre 2

 

 

 

 

Diplomatie culturelle et d’influence

 

760 000

 

760 000

Français à l’étranger et affaires consulaires

760 000

 

760 000

 

TOTAL

760 000

760 000

760 000

760 000

SOLDE

0

0

Objet

Cet amendement de repli vise à ce que la subvention de l’État à destination de la Caisse des Français·es de l’Étranger soit doublée afin de rester au niveau de celle de l’an dernier. 

Il s’agit d’une proposition tout aussi insatisfaisante et insuffisante qu’elle constitue le strict minimum attendu par l’État. 

Alors que ce dernier s’est engagé à contribuer à hauteur de 50% des besoins de la catégorie aidée à travers la Convention de partenariat conclue avec la CFE, la dotation actuellement prévue est bien loin tant des besoins que de l’accord passé.

Organisme de droit privé chargé d’une mission de service public, la CFE propose aux Françaises et Français établi·es hors de France une protection sociale qui a vocation à assurer la continuité des droits avec la Sécurité sociale française. Malgré cette mission, la CFE est soumise à l’obligation d’équilibrer ses comptes et ne perçoit aucun financement de la part de l’État, hormis une contribution pour la catégorie aidée.

Par le biais de cette catégorie aidée, la CFE propose une assurance sociale à tarif considérablement réduit à destination des Françaises et Français de l’étranger dont la situation financière ne permettrait autrement pas de souscrire à une offre de la CFE. Étant donné que les personnes dont les ressources sont les plus faibles ont le plus besoin d’une assurance sociale, ce dispositif s’avère indispensable pour lutter contre la précarité de nos concitoyen·nes résidant hors de France.

En 2024, 2 173 contrats aidés ont permis d’assurer 3 617 bénéficiaires, d’après le rapport annuel de performances annexé au présent projet de loi. 

Si la CFE peut proposer des tarifs avantageux aux personnes disposant de faibles ressources, ce n’est que grâce à la solidarité de ses autres adhérent·es, car ce sont leurs contributions qui financent l’immense majorité de la réduction accordée à la catégorie aidée. Seulement une petite fraction de cette tarification sociale est financée par l’État. Surtout, cette contribution publique ne cesse de diminuer d’année en année, à rebours des besoins.

Si l’on rapporte la contribution de l’État aux besoins de la Caisse, elle constitue moins de 8% des besoins de la catégorie aidée ; et si on la rapporte aux coûts des missions de service public de la CFE, qui s’élèvent à 26 millions d’euros, celle-ci représente à peine 1,5% des crédits nécessaires. 

Un tel désengagement de l’État de la protection sociale de nos compatriotes établi·es hors de France est d’autant plus scandaleux que les dépenses de santé augmentent et que les conditions de vie se dégradent dans de nombreux pays à cause d’une multiplication des conflits et des tensions géopolitiques. 

Pour toutes ces raisons, il est grand temps d’inverser cette tendance et de renforcer enfin considérablement la contribution de l’État à l’assurance sociale des Françaises et Français qui vivent à l’étranger et dont les ressources sont faibles. C’est pourquoi le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires demande qu’a minima, la subvention prévue pour la catégorie aidée de la CFE soit maintenue au niveau de l’an dernier, même si cette augmentation restera largement insuffisante.  

Plus spécifiquement, le présent amendement abonde de 760 000 euros en autorisations d’engagement et crédits de paiement le programme 151 : « Français à l’étranger et affaires consulaires » dans son action 01 « Offre d’un service public de qualité aux Français à l’étranger » et minore des mêmes montants le programme 185 : « Diplomatie culturelle et d’influence » dans son action 08 « Appui au réseau culturel et de coopération ».

Toutefois, les auteures et auteurs du présent amendement précisent que ce transfert entre les deux programmes ne témoigne nullement d’une volonté de leur part de diminuer le budget du programme 185, puisqu’il s’agit uniquement d’un gage financier, et appellent le Gouvernement à lever le gage.