Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026
Direction de la Séance
N°II-88 rect.
5 décembre 2025
(1ère lecture)
SECONDE PARTIE
MISSION INVESTIR POUR LA FRANCE DE 2030
(n° 138 , 139 , 143)
AMENDEMENT
| C | |
|---|---|
| G | |
| En attente de recevabilité financière | |
présenté par
M. BAZIN, Mmes BELLUROT, EUSTACHE-BRINIO et GRUNY, M. CHATILLON, Mmes BELRHITI, IMBERT, BELLAMY et LASSARADE, MM. ANGLARS et GREMILLET, Mme de CIDRAC et M. GENET
Article 49 (crédits de la mission)
(État B)
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Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Programmes | Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | ||
| + | - | + | - |
Soutien des progrès de l'enseignement et de la recherche |
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Valorisation de la recherche |
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Accélération de la modernisation des entreprises |
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Financement des investissements stratégiques | 50 000 000 |
| 50 000 000 |
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Financement structurel des écosystèmes d’innovation |
| 50 000 000 |
| 50 000 000 |
TOTAL | 50 000 000 | 50 000 000 | 50 000 000 | 50 000 000 |
SOLDE | 0 | 0 | ||
Objet
Cet amendement prévoit d’affecter 50 000 000 d’euros de crédit pour soutenir les nouvelles méthodes de recherche : les NAMs (nouvelles approches méthodologiques).
Malgré les progrès de la recherche médicale, un grand nombre de maladies courantes, notamment les maladies cardiovasculaires, oncologiques, et neurodégénératives continuent de représenter un défi majeur pour la santé publique. En Europe, les maladies cardiovasculaires et les cancers sont responsables de plus de la moitié des décès. À l’échelle mondiale, la probabilité de mourir prématurément d’une maladie non transmissible n’a que très peu reculé au cours des dix dernières années, illustrant la lenteur des avancées.
L’une des causes identifiées est la dépendance persistante de la recherche aux modèles expérimentaux traditionnels, en particulier les modèles animaux. Ceux-ci présentent une transposabilité limitée à la biologie humaine, ce qui réduit leur pertinence clinique. Cela se traduit par des taux d’échec très élevés dans le développement de nouveaux traitements, avec un taux de réussite des essais cliniques inférieur à 10 %.
Cependant, des approches émergentes offrent une chance de surmonter ces limites, notamment les organes-sur-puce, les organoïdes et les méthodes in silico. Ces technologies innovantes permettent non seulement de modéliser la biologie humaine à partir de cellules, tissus et données humaines, mais elles ouvrent aussi la voie à de nouveaux champs de recherche, par exemple dans le domaine de la médecine personnalisée, qui nécessite de prendre en compte la diversité génétique des patients, ou les maladies rares, pour lesquelles il n’y a parfois aucun modèle existant.
Pourtant, malgré leur potentiel, ces approches peinent à se diffuser dans une communauté scientifique historiquement structurée autour de l’expérimentation animale. Un effort soutenu est nécessaire pour accélérer leur développement et leur utilisation à grande échelle. Alors que certains pays, comme les Pays-Bas et les États-Unis, investissent massivement dans ces méthodes (respectivement 250 millions d’euros pour le programme Ombion à Utrecht et 400 millions de dollars pour le programme américain Complement-ARIE) il est urgent que la France s’engage résolument dans cette transition scientifique qui sera bénéfique à la fois pour les patients et les animaux.
Cet amendement vise à soutenir et accélérer cette transition vers des méthodes de recherche plus proches de la biologie humaine, plus pertinentes et plus efficaces, en renforçant l’investissement public dans ces technologies.
À cette fin, il propose d’abonder le programme de recherche exploratoire Organes et organoïdes sur puces (PEPR MED-OOC) visant à déployer en France une nouvelle génération de modèles biologiques grâce au développement d’organes et d’organoïdes sur puces. L’État a confié son pilotage au CEA, au CNRS et à l’Inserm. Il est financé par France 2030 sur 6 ans.
Il est ainsi proposé de transférer 50 millions d’euros de l’action 1 du programme 425 « Financement structurel des écosystèmes d’innovation » en faveur du programme 424 « Financement des investissements stratégiques ».
NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.