Sommes-nous capables de former un nombre historique de jeunes recrues pour qu’elles puissent assurer rapidement les fonctions de sécurité et d’enquête qui sont attendues d’elles tout en garantissant le respect des libertés et la qualité des relations avec les citoyens qui fondent, en République, la confiance dans nos forces de sécurité ? Pouvons–nous assurer la formation continue de personnels constamment accaparés par leurs missions ? Alors même que la délinquance et la criminalité augmentent et tendent à s’uniformiser sur le territoire est‑il légitime de conserver des formations initiales et continues distinctes pour les deux forces de sécurité ?

C’est pour répondre à ces interrogations que la commission des lois a créé en son sein une mission d’information qui vient de rendre ses travaux.

Suite aux auditions et déplacements menés dans les écoles de police et de gendarmerie, elle fait le constat de réseaux de formation sous pression constante depuis dix ans du fait de la réduction des infrastructures et de l’augmentation des recrutements, d’une formation initiale confrontée à une baisse du niveau des élèves et au besoin de créer un sens des missions et de l’identité de l’institution de la police nationale, d’une formation continue qui doit être rapprochée des besoins des équipes de terrain et le plus possible mutualisée entre les forces, et d’un déficit d’encadrement intermédiaire.

Face à cette situation, la commission formule 16 propositions qui s’ordonnent autour de deux axes :

- donner aux réseaux de formation, dans les trois ans qui viennent, les moyens matériels et humains nécessaires pour accueillir tous les élèves de la police et de la gendarmerie ;

- définir une vision claire des compétences attendues des personnels et de leurs perspectives de carrière, où la formation pourra trouver toute sa place.

La formation n’est pas la solution à toutes les difficultés des forces de sécurité intérieure. C’est elle cependant qui doit permettre aux femmes et hommes qui se consacrent à la défense de notre société de traduire en actes ses attentes et ses valeurs. Essentielle, il convient donc de donner à la formation les moyens d’être pleinement opérationnelle.

Pour en savoir plus, consulter l'Essentiel

La commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d’administration générale est présidée par François-Noël Buffet (Les Républicains – Rhône).


Catherine Di Folco (Les Républicains – Rhône) et Maryse Carrère (Rassemblement démocratique et social européen – Hautes-Pyrénées) sont rapporteurs.

Jean-Christian LABIALLE
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