Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025
Direction de la Séance
N°II-427
27 novembre 2024
(1ère lecture)
SECONDE PARTIE
MISSION SANTÉ
(n° 143 , 144 , 147)
AMENDEMENT
C | Défavorable |
---|---|
G | Défavorable |
Rejeté |
présenté par
MM. JOMIER et KANNER, Mme LE HOUEROU, M. LUREL, Mmes CANALÈS, CONCONNE et FÉRET, M. FICHET, Mmes LUBIN, POUMIROL, ROSSIGNOL
et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS L'ARTICLE 64
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Après l'article 64
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les conditions de mise en œuvre de l’intégration du dispositif d’aide médicale d’État au sein de l’assurance maladie et sur l’accès à une complémentaire santé pour les plus précaires.
Ce rapport établit notamment un état des lieux des dysfonctionnements dans l’accès des personnes aux dispositifs de l’aide médicale d’État, de la protection universelle maladie, et des complémentaires santé (aide à la complémentaire santé, complémentaire santé solidaire). Il établit également une évaluation de l’impact de cette intégration en termes de coûts évités et/ou induits pour le système de santé et des propositions opérationnelles pour sa mise en œuvre effective, ainsi que les mesures nécessaires pour garantir un accès effectif des personnes en situation de précarité sociale à une couverture maladie.
Objet
L’accès effectif aux soins des personnes en situation de précarité est entravé par un phénomène persistant de non-recours et de ruptures de droit à la couverture maladie. Ce phénomène est largement dû à la complexité des démarches administratives et à la coexistence de plusieurs dispositifs différents, visant pourtant à répondre à des besoins similaires de la part des personnes (AME, régime général de la sécurité sociale, CSS).
La fusion des différentes prestations permettrait de simplifier l’accès des personnes en situation de précarité sociale à la couverture maladie et à la part complémentaire, et, in fine, leur accès à la prévention et aux soins. Cette proposition est partagée par de nombreuses institutions, qui recommandent depuis plusieurs années d’inclure l’AME dans le régime général de sécurité sociale, dont l’IGAS, l’IGF et le Défenseur des droits, de même que l’Académie nationale de médecine, dans son rapport de 2017 intitulé « Précarité, pauvreté et santé ».
Cette simplification de l'accès aux soins par cette fusion s'avère d'autant plus pertinente en pleine pandémie de covid-19, pour laquelle les ONG ont montré que la contamination à la covid-19 touche prioritairement les publics les plus précaires. Un étude inédite (en Europe) de Médecins sans frontières sur le niveau d’exposition des grands précaires, notamment des migrants (90% de la population testée), a ainsi montré, en octobre dernier que sur 818 personnes testées dans ses différents centres en Ile de France plus de la moitié a été infectée.
Le rapport du Gouvernement visé par cet amendement, dans la continuité des travaux de la mission menée par M. Claude Evin et M. Patrick Stefanini permettra de construire les conditions de mise en œuvre de cette refonte de notre système de protection, et d’en démontrer l’impact positif pour l’ensemble de notre système de santé.
Par ailleurs, la distinction financement de l’État d’un côté, et financement par l’Assurance Maladie de l’autre, ne saurait être un obstacle infranchissable. Ces dernières années, nombre de dispositifs ou structures ont fait l’objet d’un transfert du budget de l’État à celui de la sécurité sociale, par exemple dernièrement l'Agence Santé Publique France dont le budget représente près de 5 milliards €. Des cofinancements État-assurance maladie sont également en place.