Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025

Direction de la Séance

N°II-987

29 novembre 2024

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION TRAVAIL, EMPLOI ET ADMINISTRATION DES MINISTÈRES SOCIAUX

(n° 143 , 144 , 147)


AMENDEMENT

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

présenté par

Mme BÉLIM


Article 42 (crédits de la mission)

(État B)

Consulter le texte de l'article ^

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Accès et retour à l’emploi

25 000 000

 

25 000 000

 

Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi

 

 

 

 

Amélioration de la qualité de l’emploi et des relations du travail

 

 

 

 

Soutien des ministères sociaux

dont titre 2

 

25 000 000

 

25 000 000

TOTAL

25 000 000

25 000 000

25 000 000

25 000 000

SOLDE

0

0

 

Objet

Cet amendement vise à supprimer la suppression de 500 ETP chez France Travail (ex. Pôle Emploi).

En plus d'une plus forte externalisation du service, ce qui coûtera plus cher pour un accompagnement moins adapté, cette baisse des effectifs va à contre-courant de l'évolution du chômage durant l'année 2025 alors que le nombre de défaillances d'entreprises croît rapidement et que de nombreux plans sociaux sont annoncés. 

En outre, une diminution de 500 ETPT des effectifs de France Travail conduira à réduire très sensiblement en 2025 les ambitions de la loi pour le plein emploi.

En effet, avec une telle baisse des effectifs, l’opérateur ne pourra compter pour développer ces actions nouvelles que sur les moyens dégagés par gains d’efficience et redéploiements internes (augmentation des portefeuilles CEJ, redimensionnement de l’AIJ, externalisation de l’accompagnement des cadres, gains d’efficience), une partie de ces moyens étant cependant consacrée à réduire les effectifs.

L’opérateur France Travail, en comparaison avec les services publics de l’emploi d’autres pays, est déjà particulièrement sous doté en effectifs. La différence est d’autant plus marquée avec les pays qui sont parvenus à réduire leur taux de chômage à un niveau sensiblement plus faible qu’en France : rapporté au nombre de demandeurs d’emploi, par exemple, les ETP de France Travail sont 2,5 fois plus faibles en France qu’en Allemagne, comme l’a établi la mission IGF-IGAS de benchmark des services publics de l’emploi européens.

La baisse des effectifs, alors que le soutien à d'autres structures comme les Missions locales est également en baisse, que la réforme du RSA va engendrer un afflux d'inscriptions supplémentaires obligatoires à La Réunion, est incompréhensible dans un territoire où le taux de chômage des jeunes est de 32% (2,5 fois plus élevé que dans l'Hexagone) et le taux de chômage est de 16,8% contre 7,3% en moyenne en France.

Afin de garantir la recevabilité financière de cet amendement :

- il est proposé de prélever 25 millions d'euros en AE/CP au programme 155 « Soutien des ministères sociaux » via son action n° 33 « Financement des agences régionales de santé »

- il est proposé d'abonder de 25 millions d'euros en AE/CP l’action n° 02 « Structures de mise en œuvre de la politique de l'emploi » du programme 102 « Accès et retour à l'emploi ».

Il convient de noter que la proposition de mouvement de crédits est uniquement formelle, afin de respecter l'article 40 de la Constitution. Notre intention n’est pas de ponctionner un programme et nous appelons le Gouvernement à lever ce gage.