Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025
Direction de la Séance
N°II-1864
4 décembre 2024
(1ère lecture)
SECONDE PARTIE
MISSION COHÉSION DES TERRITOIRES
(n° 143 , 144 , 145, 147, 148)
AMENDEMENT
C | |
---|---|
G | |
En attente de recevabilité financière |
présenté par
Mmes CANALÈS, LE HOUEROU et LINKENHELD, M. Patrice JOLY, Mme ARTIGALAS, MM. BOUAD, CARDON, MÉRILLOU, MICHAU, MONTAUGÉ, PLA, REDON-SARRAZY, STANZIONE et TISSOT, Mme ESPAGNAC, M. KANNER
et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain
Article 42 (crédits de la mission)
(État B)
Consulter le texte de l'article ^
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Programmes | Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | ||
| + | - | + | - |
Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables | 1 450 000 |
| 1 450 000 |
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Aide à l’accès au logement |
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Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat |
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Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire dont titre 2 |
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Politique de la ville dont titre 2 |
| 1 450 000 |
| 1 450 000 |
Interventions territoriales de l’État |
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TOTAL | 1 450 000 | 1 450 000 | 1 450 000 | 1 450 000 |
SOLDE | 0 | 0 |
Objet
Cet amendement vise à financer des formations aux premiers secours en santé mentale à destination des professionnels, notamment auprès des agents de la fonction publique.
L’enveloppe, estimée à 1,45 million d’euros, serait spécifiquement dédiée aux CCAS, qui opèrent en première ligne. L’objectif est de doter ces agents des compétences nécessaires pour intervenir face à des situations de crise psychique, souvent exacerbées par des contextes de précarité, d’isolement ou de vulnérabilité extrême.
La circulaire du 23 février 2022, publiée par le ministère des Solidarités et de la Santé, vise à développer une culture de la santé mentale dans la Fonction Publique, en déployant notamment des actions de sensibilisation et des actions de formation au secourisme en santé mentale. Elle a pour objectif d’accompagner la mise en œuvre du programme
Secourisme en Santé Mentale (PSSM), porté en France par l’association PSSM France et inspiré du programme australien « Mental Health First Aid », mis en œuvre dans plus de 20 pays. La formation permet de repérer les troubles psychiques ou les signes précurseurs de crise afin d’intervenir précocement, sur le modèle des « gestes qui sauvent ».
Enjeu de santé publique majeur, souvent négligée dans la formation des professionnels –en particulier ceux au contact direct des populations les plus vulnérables –, la santé mentale doit être « la grande cause nationale de l’année 2025 », comme l’a rappelé le
Premier ministre Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale le 1er octobre dernier devant l’Assemblée nationale.
Dans le cadre du groupe de travail sur la santé mentale organisé par l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas), il est ressorti que les agents des CCAS sont régulièrement confrontés à des situations de crise face à des usagers aux problématiques psychiques parfois graves. Or ces agents ne sont que rarement formés à ce type de situation.
Alors que la maladie mentale et les troubles psychiques touchent près d’1/5 de la population française, soit 13 millions de personnes (données OMS), il apparaît nécessaire de généraliser ces formations auprès des fonctionnaires, afin de leur apprendre les comportements à adopter en cas de crise et à savoir orienter de la manière la plus adaptée.
Ces formations s’inspirent notamment des formations aux premiers secours physiques et peuvent être délivrées notamment par le CNFPT.
Dans l’état d’avancement de la feuille de route « Santé mentale et Psychiatrie », établi le 3 mars 2023, le gouvernement s’est fixé de former 150 000 secouristes d’ici 2025. En décembre 2022, seulement 43 000 secouristes avaient été formés. Toutefois, pour atteindre l’objectif fixé et généraliser cette formation auprès des agents qui sont au contact des publics fragiles, il est nécessaire d’accompagner les collectivités, notamment par des subventions et des conventions dédiées.
Étant donné qu’une formation coûte 250 € par personne (données PSSM France) et qu’il y a 14 000 CCAS sur le territoire, il est nécessaire d’allouer une somme de 1,45 million d’euros à destination des CCAS, pour une prise en charge du financement à hauteur de 100 €.
Afin de respecter les exigences de l’article 40 de la Constitution, nous proposons de transférer 1,45 million d’euros en crédits de paiement et en autorisations d’engagement depuis l’action 01 « Actions territorialisées et dispositifs spécifiques de la politique de la ville » du programme 147 « Politique de la ville » vers l’action 12 « Hébergement et logement adapté » du programme 177 « Hébergement, parcours vers le logement et l’insertion des personnes vulnérables ».
L'intention de cet amendement n'étant pas de réduire les moyens affectés aux actions précitées, nous appelons le Gouvernement à lever le gage.
Cet amendement a été travaillé avec l’Unccas.