Proposition de loi Améliorer l'accès aux soins dans les territoires
Direction de la Séance
N°73 rect.
9 mai 2025
(1ère lecture)
(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)
(n° 577 , 576 , 574)
AMENDEMENT
C | |
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G | |
Irrecevable art. 45, al. 1 C (cavalier) |
présenté par
Mmes SOUYRIS et PONCET MONGE, MM. BENARROCHE, Grégory BLANC et DANTEC, Mme de MARCO, MM. DOSSUS, FERNIQUE et GONTARD, Mme GUHL, MM. JADOT et MELLOULI, Mme OLLIVIER, M. SALMON et Mmes SENÉE et Mélanie VOGEL
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 10
Après l'article 10
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
La troisième partie du code de l’éducation est ainsi modifiée :
1° La première phrase du premier alinéa de l’article L. 632-1 est complétée par les mots : « de manière à garantir un accès de proximité sur l’ensemble du territoire national » ;
2° La section 2 du chapitre III du titre Ier du livre VII est complétée par un article L. 713-8-... ainsi rédigé :
« Art. L. 713-8-.... – L’université qui dispose d’une unité de formation et de recherche de médecine et dont le siège est implanté sur le territoire du département où se trouve la ville chef-lieu d’une région assure, dans chaque département de cette région, des enseignements correspondant au premier cycle des formations de médecine, de pharmacie, d’odontologie et de maïeutique.
« L’université peut passer convention avec une université dont le siège est implanté sur le territoire de la même région ou sur celui d’une région limitrophe afin d’organiser ces enseignements.
« Chaque antenne universitaire où sont dispensés les enseignements prévus au premier alinéa est implantée à proximité d’un établissement public de santé. Celui-ci est associé aux conventions prévues à l’article L. 6142-3 du code de la santé publique, en application des dispositions de son cinquième alinéa. »
Objet
Le présent amendement prévoit la création d’antennes universitaires des unités de formation et de recherche en santé dans chaque département du territoire national.
Dans son rapport de décembre 2024 sur l’accès aux études de santé, la Cour des comptes préconise d’« encourager l’accès aux études de santé pour les jeunes issus de milieux ruraux et défavorisés en développant une offre territoriale de formations délocalisées donnant accès aux études de santé, garantissant des taux d’accès équitables et en développant des dispositifs d’orientation des lycéens ruraux ou issus de milieux socialement défavorisés afin de les encourager à rejoindre les filières médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie. ».
Une telle mesure bénéficiera aux jeunes gens qui souhaitent s’orienter vers des études de santé mais en sont empêché.e.s. Elle bénéficiera à la population résidant sur des territoires zones caractérisées par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins définies au 1° de l’article L. 1434-4 du code de la santé publique, territoire où il est crucial d’assurer l’ancrage des futurs professionnels de santé. Une telle mesure est en outre cohérente avec la nécessité d’augmenter les capacités de formation des universités.
Plutôt qu’un principe général dont l’application serait laissée à la libre appréciation des pouvoirs publics et le calendrier renvoyé aux calendes grecques, le présent amendement fait le choix de désigner l’autorité administrative à laquelle incombera immédiatement l’obligation de mettre en place les antennes universitaires. Dans son rapport la Cour des comptes recommande de mettre en œuvre les antennes universitaires à la rentrée 2026 il n’y a donc pas de temps à perdre, notamment à débattre de quelle université devra déployer une antenne et dans quel département.
Pour les régions où coexistent deux universités de médecine voire trois universités (Grand est, Occitanie, Rhône-Alpes), l’obligation incombera à l’université dont le siège est implanté au même endroit que le chef-lieu de région. Mais cette université pourra éventuellement passer convention avec une autre université de la même région pour s’acquitter de son obligation, voire avec une université d’une région limitrophe. Ainsi, l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille pourrait conventionner à la fois avec l’université de Nice pour l’implantation d’une antenne dans les Alpes-de-Haute-Provence et avec l’université de Grenoble pour l’implantation d’une antenne dans les Hautes-Alpes.
Le présent amendement a été rédigé par la commission « santé » du parti Les Écologistes. Il est inspiré à la fois de la proposition de loi d’initiative transpartisane destinée à lutter contre les déserts médicaux, dite « Garot » examinée depuis le mois dernier par l’Assemblée nationale et par une proposition formulée par les syndicats ANEMF, ISNAR-IMG et ReAGJIR qui représentent respectivement les étudiants en médecine, les internes de médecine générale et les jeunes médecins généralistes.
NB :La rectification consiste en un changement de place de l'article additionnel après l'article 8 vers l'article additionnel après l'article 10.
Déclaré irrecevable au titre de l'article 45, alinéa 1, de la Constitution (cavalier) par la commission saisie au fond