Proposition de loi Permettre aux salariés de certains secteurs de travailler le 1er mai

Direction de la Séance

N°2 rect.

2 juillet 2025

(1ère lecture)

(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)

(n° 777 , 776 )


AMENDEMENT

C Défavorable
G  
Non soutenu

présenté par

Mme PANTEL, M. BILHAC, Mme BRIANTE GUILLEMONT, MM. GROSVALET et GUIOL, Mme JOUVE et M. ROUX


ARTICLE UNIQUE

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Supprimer cet article.

Objet

Il n’est pas socialement justifiable de faire travailler des salariés un jour férié, au seul motif que la société en exprimerait le besoin. Un tel argument repose sur une conception erronée de la nécessité, confondant les exigences vitales du fonctionnement collectif avec les simples habitudes de consommation. L’achat d’un pain frais ou d’un bouquet de fleurs ne saurait être érigé au rang de besoin fondamental justifiant l’atteinte au droit au repos.

Le 1er mai est un moment de repos partagé, un repère commun dans le calendrier social. Dans un monde où le rythme du travail s’intensifie et où les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle s’effacent, maintenir un jour de pause collective devient un enjeu fondamental de santé publique et de cohésion sociale. C’est un temps de respiration nécessaire, qui ne doit pas être sacrifié au nom d’une logique productiviste de court terme.

Ces mesures cibleraient les salariés les plus précaires qui, une fois de plus, paieraient le prix d’un tel élargissement, souvent sans réelle compensation et sans possibilité de refus.

D’un point de vue économique, les bénéfices attendus sont largement surestimés. Les jours fériés n’annulent pas la consommation, ils la déplacent. Travailler le 1er mai ne signifie pas produire ou vendre davantage sur l’année, mais simplement répartir différemment les activités.

Cet amendement vise donc à supprimer l’article unique de la proposition de loi visant à permettre aux salariés de certains établissements et services de travailler le 1er mai, pour préserver la portée symbolique et historique de cette date, érigée en jour chômé et férié non seulement au regard du code du travail, mais également comme expression d’un acquis social fondamental, en mémoire des luttes ouvrières.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.