B. UN ACCUEIL FAVORABLE DANS L'IMMÉDIAT

1. Des jeunes souvent satisfaits

Votre rapporteur doit tout d'abord souligner que nombre de ses interlocuteurs entendus en audition ont fait observer qu'une majorité d'emplois-jeunes étaient satisfaits de leur emploi. A cet égard, la durée de cinq ans du dispositif a bien été perçue comme un élément rassurant dans un contexte où le chômage était élevé. La CFDT notamment a fait état à votre rapporteur d'une étude réalisée pour son compte en novembre 1999 d'où il ressortait que les jeunes étaient généralement satisfaits de l'activité qui leur était proposée qui correspondait, dans la majorité des cas, à un emploi nouveau jusqu'alors non satisfait.

Bien entendu, ce sentiment d'ensemble -d'autant plus observable que l'on se situe encore à mi-parcours des contrats pour les premiers emplois-jeunes- n'exclut pas diverses critiques sur les conditions d'exercice des activités ou sur les insuffisances de la formation sur lesquelles nous reviendrons. Mais sur la nature des missions accomplies, il semble bien qu'une majorité d'emplois-jeunes ne soient pas déçus.

D'une certaine manière, la tonalité générale du forum ouvert sur le site internet du Sénat de mai à juillet derniers, à l'initiative de votre commission, a confirmé ce sentiment : beaucoup d'emplois-jeunes ont tenu à faire part de leur satisfaction, même si quelques-uns étaient très critiques sur l'utilité de leur rôle.

Ce point est confirmé par la faiblesse des taux de sortie du dispositif qui s'élève à 16,2 % en moyenne 1 ( * ) , même si ce taux tend à augmenter progressivement en fonction de l'ancienneté dans le dispositif.

Dans ce total, les employeurs estiment que 9 % des ruptures seraient dues à l'insatisfaction du jeune salarié. Toutefois, dans 26,4 % des cas, la rupture est due à la reprise d'un autre emploi, ce qui ne préjuge pas du motif réel de la décision du jeune d'autant plus que les incertitudes sont fortes (34,6 % des ruptures ne sont pas évaluées).

Répartition des ruptures par motif de rupture et statut de l'employeur
Hors Education nationale et Police
Données disponibles au 31 décembre 1999

Motifs de rupture indiqués
par l'employeur

Collectivités territoriales

Etablissements publics

Associations, fondations

Autres

Total

Contrat rompu par le salarié pour un autre emploi

26,4

26,8

26,7

21,5

26,4

Contrat rompu par le salarié pour études ou formation

3,8

4,8

5,1

3,1

4,6

Contrat rompu par le salarié sans explication

10,3

11,5

12,2

14,8

11,6

Salarié insatisfait de son emploi

6,0

6,1

5,1

5

5,5

Sous-total rupture salarié

46,5

49,2

49,1

44,4

48,1

Licenciement - Salarié inadapté

3,2

4

6,5

6,7

5,2

Licenciement - Comportement incompatible emploi

5,1

5,1

7

9,6

6,3

Licenciement - Autres motifs

0,1

0,7

1,3

0,2

0,8

Sous total rupture employeur

8,4

9,8

14,8

16,5

12,3

Recrutement sur un autre type d'emploi chez le même employeur

7,7

7,4

2,4

11,4

5,0

Autres

37,4

33,6

33,7

27,7

34,6

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Données France entière - Source : CNASEA - DARES

* 1 Hors Education nationale et Police nationale, au 31 mars 2000.

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