d) Une sensibilité extrême à la demande extérieure
Compte tenu de son degré d'ouverture, la Malaisie reste vulnérable aux chocs de demande et plus particulièrement de demande externe. Ainsi, une baisse de la demande extérieure, notamment américaine, par exemple à travers l'atterrissage brutal de l'économie nord-américaine -scénario qui semble de plus en plus probable- aurait non seulement des effets directs sur la demande nationale mais également un effet multiplicateur , au travers de son impact sur le commerce intra-asiatique.
Paradoxalement, les facteurs qui ont permis la reprise de la croissance pourraient s'avérer être, pour l'avenir, des éléments de fragilité :
- la demande soutenue en provenance des Etats-Unis, qui absorbent 20 % des exportations de la Malaisie, pourrait se ralentir ;
- la forte demande émanant du secteur électronique pourrait se modérer. Les exportations d'Asie de l'Est sont fortement corrélées au rythme des importations des Etats-Unis, lui-même liée à celui de la consommation américaine et du cycle électronique. Les ventes de produits électroniques ont, par ailleurs, profité de l'effet exceptionnel " an 2000 ". La forte contribution du secteur électronique à la croissance rend la Malaisie vulnérable à tout retournement éventuel de cycle en 2001 ;
- la sensibilité au commerce intra-asiatique : la part du commerce intra-asiatique est d'environ 40 % dans le total des exportations, ce qui implique la présence d'effets multiplicateurs régionaux à la hausse comme à la baisse.
En outre, l'économie malaisienne dépend, pour sa production, d'investissements directs étrangers . Il lui faut donc absolument rester attractive vis-à-vis des investisseurs étrangers sous peine de ne pas réussir sa montée en gamme et d'obérer son potentiel de croissance. Le maintien du contrôle des changes, une main d'oeuvre relativement chère, un certain manque de transparence dans la gestion des conglomérats et l'absence de libéralisation de certains secteurs considérés comme sensibles (automobile, banque) sont à cet égard des obstacles. Ainsi, un article -sans doute exagérément pessimiste- du Financial Times titrait-il récemment " Les investisseurs perdent foi dans les faibles réformes malaisiennes ".