LES PRINCIPALES PROPOSITIONS DE VOTRE RAPPORTEURE SPÉCIALE
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1. Améliorer l'anticipation et la gestion des crises sanitaires : - en renforçant les systèmes d'alerte et de surveillance entomologique du territoire ; - en développant les échanges entre les industriels de la santé animale, les représentants des professionnels de l'élevage et les pouvoirs publics afin de limiter les difficultés de disponibilités vaccinales ; - en mettant en place un système informatique efficace permettant de relier l'ensemble des acteurs concernés. 2. Procéder, dans le cadre de l'actuelle épizootie, à une évaluation rapide des premières campagnes de vaccination. 3. Lever les ambiguïtés de financement en veillant, dès le projet de loi de finances pour 2009, à la budgétisation des sommes nécessaires à la mise en oeuvre du dispositif de lutte contre la FCO. 4. Renforcer la coopération européenne en faisant de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), une réelle agence « tête de réseau » des agences nationales de sécurité sanitaire. 5. Mieux prendre en compte la problématique des risques émergents , notamment au sein des programmes de recherche européens. |
I. UNE CRISE SANITAIRE DE GRANDE AMPLEUR
A. UNE CRISE QUI A SURPRIS
1. Une introduction de la maladie encore inexpliquée
a) Une maladie ancienne considérée jusqu'alors comme « exotique »
(1) La France continentale, indemne de FCO jusqu'en août 2006
La fièvre catarrhale ovine (FCO), encore appelée « langue bleue du mouton » (« Bluetongue » en anglais) est une maladie vectorielle 2 ( * ) transmise par des insectes. Elle touche les ruminants domestiques - ovins, bovins, caprins - et sauvages, mais ne se transmet pas à l'homme .
Le virus responsable de la maladie est le « BTV » (« Bluetongue virus »), dont on compte 24 variétés - appelées sérotypes - numérotées de 1 à 24. La virulence de la maladie et les taux de mortalité observés chez les animaux infectés varient fortement selon ces sérotypes.
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Les symptômes de la fièvre catarrhale ovine (FCO) Le diagnostic d'un cas de FCO est relativement complexe en raison de l'absence de symptômes spécifiques à la maladie. L'Organisation mondiale pour la santé animale (OIE) en recense les principales manifestations cliniques :
Il est à noter qu'un animal porteur du virus n'en manifeste pas forcément les symptômes cliniques. Source : d'après les données de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) |
La FCO est une maladie ancienne recensée pour la première fois en Afrique du Sud pendant l'Antiquité. Depuis elle a été détectée en Amérique, en Asie, en Océanie et, plus récemment, dans le bassin méditerranéen et en Europe. Elle est principalement présente dans les zones tropicales et subtropicales - entre les latitudes 50° nord et 35° sud - en raison de la biologie de l'insecte vecteur de la pathologie qui se développe en zones chaudes et humides.
La répartition mondiale de la fièvre catarrhale ovine (FCO)
Source : Institute for animal health, 2007
La FCO n'est apparue dans le bassin méditerranéen et en Europe qu'à partir de la seconde moitié du XX e siècle . Après une incursion en Espagne et au Portugal dans les années 1950, elle est réapparue à la fin des années 1990 en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal et en France (en Corse), où elle est présente sous les formes 2, 4 et 16.
La répartition européenne de la fièvre catarrhale ovine (FCO)
Source : « Emerging infectious diseases », volume 14, n° 4, avril 2008
Cependant le reste du continent européen, notamment la France continentale, est restée indemne de FCO jusqu'au mois d'août 2006 . Surtout, concerant les cas notifiés à partir de 1998 en Europe, il ne s'agissait pas du sérotype 8 de la maladie dont il est question dans l'épizootie actuelle.
* 2 Un vecteur est un invertébré qui assure la transmission biologique d'un agent infectieux d'un vertébré à un autre.