V. LES INDIENS DE L'ÉTRANGER
La diaspora indienne compte environ quatorze millions d'Indiens. Beaucoup d'entre eux sont chefs d'entreprises, commerçants, membres des professions libérales, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Asie du Sud-Est, en Afrique orientale et en Afrique du Sud. Ils effectuent des transferts importants vers leur pays d'origine. Bien que le volume de leurs investissements soit très loin d'atteindre des chiffres comparables à ceux des « Chinois de l'étranger » -qui ont joué un rôle déterminant dans le succès de la politique d'ouverture en Chine depuis 1978-, ils n'en occupent, pas moins eux aussi, la première place parmi les investisseurs étrangers en Inde juste devant les Américains.
Les Indiens non résidents ont totalisé 1 milliard de dollars d'investissements directs en Inde au cours des quatre dernières années. Les capitaux qu'ils ont investis, au cours des cinq premiers mois de l'exercice 95-96 se sont élevés à 232 millions de dollars, soit trois fois plus que pendant l'année 1992-1993. D'après les statistiques de la Reserve Bank of India, les investissements des non-résidents ont connu un net essor au cours des deux dernières années.
La part qu'ils ont prise dans la réussite de la politique de libéralisation et d'ouverture n'est pas fortuite. Indépendamment de raisons d'ordre culturel et affectif, leur choix est aussi guidé par des considérations économiques. Outre les facilités que peut leur donner la connaissance de la pratique des affaires en Inde, le Gouvernement a clairement encouragé leurs investissements, les faisant bénéficier de mesures préférentielles. Certains secteurs leur ont été ouverts en premier parmi les investisseurs étrangers.
Ils ont été notamment autorisés par la Reserve Bank of India à prendre des parts dans des compagnies indiennes en cours de constitution. Jusqu'en 1995, cela leur était possible seulement dans les secteurs industriels. Dans l'avenir, ils y seront autorisés dans tous les secteurs, excepté l'agriculture. Ils pourront acquérir des actions des sociétés indiennes, en passant par les Bourses indienne, selon une procédure simplifiée.
Les Indiens non résidents bénéficient, en outre, d'une préférence sur les autres investisseurs étrangers, dans le domaine de la propriété immobilière. La faculté de prendre des participations dans des secteurs fermés aux investisseurs étrangers leur est offerte.
Ils ont été vivement encouragés par les pouvoirs publics à orienter leurs investissements dans les services et les infrastructures.
Entre août 1991 et juin 1995, la masse des investissements des Indiens de l'étranger s'est orientée dans des secteurs jugés prioritaires : 15,5 % dans les produits chimiques, 12,5 % dans le secteur des équipements électriques combinés, dans le secteur bancaire (11 % du total), les services financiers (8,7 %). En revanche, l'énergie électrique et les raffineries de pétrole occupent une place peu significative dans les autorisations accordées. Un fléchissement du nombre des autorisations sollicitées, depuis 1995, paraît s'expliquer par la dérégulation.
Quoi qu'il en soit, les pouvoirs publics encouragent les Indiens non résidents, dont beaucoup sont des hommes d'affaires multimilliardaires, à augmenter le volume de leurs investissements, qui ont apporté jusqu'ici une contribution prééminente au succès de l'ouverture.