D. RELEVER LE DÉFI DE LA FORMATION MARITIME
1. Vers une pénurie d'officiers ?
Il faut constater un déclin du nombre d'officiers sur le long terme : le nombre d'officiers a été divisé par trois en 30 ans, témoignant d'un déclin inexorable de la marine marchande française.
|
Navires |
Officiers |
1960 |
766 |
9.930 |
1970 |
547 |
8.450 |
1980 |
412 |
7.530 |
1990 |
223 |
3.261 |
1997 |
210 |
3.100 |
Cependant, les perspectives d'une certaine augmentation de la
flotte
de commerce française à court terme, par les effets des
dispositions fiscales relatives aux copropriétés de navires de
commerce, et l'accroissement du fret maritime au niveau mondial laissent penser
que des besoins en personnel, et particulièrement en personnel
qualifié, se manifesteront prochainement.
La France doit ainsi pouvoir relever le défi de la formation pour les
officiers de marine
.
En 1990, une enquête menée par l'International shipping federation
a permis de faire le point sur le marché international du travail
maritime. L'offre de travail représente 1.250.000 personnes dont 400.000
officiers et 840.000 matelots, une partie substantielle provenant des pays en
voie de développement. Pour faire fonctionner la flotte mondiale,
450.000 officiers et 600.000 matelots étaient nécessaires, ce qui
traduisait déjà un certain déficit en personnel
qualifié.
Par ailleurs, la croissance de la flotte mondiale devrait être de 33% en
dix ans, soit un accroissement de la demande d'environ 90.000 officiers (20% de
l'offre) et 50.000 matelots. Compte tenu des départs naturels (autour de
10% par an), l'écart entre l'offre et la demande devrait être
théoriquement de 400.000 officiers et 350.000 marins en l'an 2000. Pour
combler cet écart, 35.000 à 40.000 officiers devraient être
recrutés chaque année, soit le triple du nombre d'officiers
sortant actuellement des écoles de formation.
Actuellement, l'explosion du transport maritime au niveau mondial va même
au delà des prévisions de croissance de la flotte de commerce
(+5%/an).
La perspective d'une pénurie d'officiers est progressivement prise en
compte dans le plan d'accueil des écoles de la marine marchande
:
les effectifs ont augmenté de 20% depuis deux ans et ils devraient
croître encore sensiblement pour 1998-1999.
Compte tenu du temps de formation, une mauvaise évaluation des besoins
pourrait toutefois conduire à un déficit en personnel
d'encadrement dans les années à venir.