- Appartenance politique :
- Membre du Groupe Les Républicains
- État civil :
- Né le 8 octobre 1939
Décédé le 20 mai 2024 - Profession :
- Professeur d'histoire-géographie
- Département :
- Bouches-du-Rhône
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
GAUDIN (Jean-Claude)
Né le 8 octobre 1939 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 20 mai 2024 à Saint-Zacharie (Var)
Député des Bouches-du-Rhône de 1978 à 1989
Ministre de l'aménagement du territoire, de la ville et de l'intégration du 7 novembre 1995 au 2 juin 1997
Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1989 à 1995 et de 1998 à 2017
Jean-Claude Gaudin voit le jour le 8 octobre 1939, un mois après le début de la Seconde Guerre mondiale, à Marseille, dans le quartier de Mazargues. Fils d'un artisan maçon adhérent du Mouvement républicain populaire et d'une ouvrière dans les corderies, il fait des études d'histoire-géographie à la faculté des lettres d'Aix-en-Provence.
Enseignant l'histoire et la géographie durant une quinzaine d'années dans l'établissement secondaire catholique privé marseillais Saint-Joseph-les-Maristes, il s'engage rapidement en politique. Adhèrent au Centre national des indépendants et paysans (CNIP), il devient conseiller municipal de Marseille en mars 1965 : il est élu sur la liste de Gaston Defferre, le maire socialiste de la cité phocéenne depuis 1953, qui a formé une coalition avec les centristes. Il voue dès lors une grande admiration à cette personnalité marseillaise emblématique.
Réélu au conseil municipal de Marseille en 1971, il se présente aux élections législatives de mars 1973 dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône sous l'étiquette du CNIP mais n'obtient que 5,11 % des suffrages exprimés au premier tour. En 1974, il soutient Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle de 1974 et adhère à la Fédération nationale des républicains indépendants. Devenu en 1976 président de la fédération des Bouches-du-Rhône des républicains indépendants, il se voit renvoyé dans l'opposition municipale à Gaston. Deferre en 1977. Adhérent de l'Union pour la démocratie française et président de la fédération des Bouches-du-Rhône de ce mouvement à partir de 1978, Jean-Claude Gaudin est ensuite élu député dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône aux élections législatives du 19 mars 1978 : devancé de très peu au premier tour par le député socialiste sortant Charles-Émile Loo, avec 24,73 % des suffrages exprimés contre 24,81 %, il le bat au second tour avec 53,67 % des voix contre 46,43 %.
Malgré la vague rose qui suit l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, Jean-Claude Gaudin est réélu aux élections législatives des 14 et 21 juin 1981. Arrivé largement en tête du premier tour avec 45,67 % des voix, il défait de nouveau Charles-Émile. Loo au second tour mais avec une marge plus étroite qu'en 1978 - 50,66 % des suffrages exprimés, contre 49,34 %. Il est ensuite réélu à l'Assemblée nationale le 16 mars 1986 à la tête d'une liste de l'UDF qui, avec 31,12 % des voix, gagne trois sièges dans les Bouches-du-Rhône. En juin 1988, il remporte pour la quatrième fois consécutive un scrutin législatif : après avoir réuni 43,60 % des voix au premier tour, il bat au second tour le socialiste Jean-Victor Cordonnier, premier adjoint du nouveau de Marseille Robert Vigouroux, avec 60,63 % des voix contre 39,37 %.
Au Palais-Bourbon, il siège au sein du groupe de l'UDF (1978-1989), dont il est président de 1981 à 1989. Il est successivement membre de la commission des affaires culturelles (1978-1983), de celle des affaires étrangères (1983-1985), de celle des lois (1985-1986) et de celle de la défense nationale (1986-1989).
Au cours de ses mandats de député, il est rapporteur pour avis, en 1979, du projet de loi portant approbation du rapport sur les principales options du VIIIe Plan. Il rapporte également le projet de loi relatif à l'institution d'un régime complémentaire d'assurance vieillesse et survivants pour les avocats (1978), ainsi qu'une proposition de loi sur des nominations dans les corps des professeurs exerçant dans les centres d'enseignement de soins et de recherche dentaire (1980). Par ailleurs, il dépose plusieurs propositions de loi : sur la réforme du crédit aux entreprises (1978), l'interdiction de l'ouverture de maisons de jeux à proximité d'établissements scolaires (1978), la limitation du nombre de logements dans un grand ensemble d'habitations (1980) et l'élection des conseillers municipaux dans les commune de 3 500 habitants et plus (1988).
Entre 1981 et 1986, la plupart des interventions du président du groupe UDF à l'Assemblée nationale tendent à s'opposer aux initiatives des gouvernements socialistes. Il défend ainsi les motions de censure déposées par son groupe en 1981 contre le gouvernement de Pierre Mauroy et en 1985 contre celui de Laurent Fabius. En 1984, il dénonce le projet de loi d'Alain Savary dans lequel il voit une attaque contre la liberté scolaire. Au cours de ses mandats de député, il s'exprime aussi sur les sujets les plus divers : les incendies de forêt dans la région méditerranéenne (1979), l'attentat du Drakkar contre des soldats français à Beyrouth (1983), les relations franco-algériennes (1985), la situation de la Nouvelle-Calédonie (1985), la lutte contre le terrorisme (1986), les privatisations (1989) ou la politique économique européenne commune (1989). L'ancien enseignant s'exprime aussi à propos du collège unique (1978), de l'enseignement privé (1979) et du transfert aux régions et aux départements des lycées et des collèges (1988).
Il vote en faveur de la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, de la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, de la loi relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France en 1986 et de la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988. Il se prononce contre la loi portant abolition de la peine de mort en 1981 et la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982.
Jean-Claude Gaudin est également conseiller général du douzième canton de Marseille de 1982 à 1988. En 1986, il entre au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur : arrivée en tête avec 37,39 % des voix, sa liste d'union du Rassemblement pour la République (RPR) et de l'UDF remporte 47 sièges contre 45 pour la liste de gauche. À la suite de ce scrutin, Jean-Claude. Gaudin est élu président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur avec le soutien du Front national qui a obtenu, pour sa part, 25 sièges. Réélu en 1992, il préside la région jusqu'en 1998.
Après onze années passées à l'Assemblée nationale, il brigue un mandat de sénateur des Bouches-du-Rhône le 24 septembre 1989. Sa liste d'union de la droite obtenant deux sièges avec 735 des 2 799 suffrages exprimés, Jean-Claude Gaudin effectue son entrée à la Seconde chambre du Parlement.
Au Palais du Luxembourg, il siège au sein du groupe des Républicains et Indépendants, dont il est élu président en septembre 1995. Il est membre de la commission des affaires étrangères de 1989 à 1995. Dans les débats sénatoriaux, il intervient à propos du rôle des régions en matière de prise en charge des lycées (1990) et du bataillon de sapeurs-pompiers de Marseille (1992). Il vote en faveur de la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » (Maastricht) en 1992 et la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993.
Ses mandats parlementaires n'empêchent pas Jean-Claude Gaudin de s'attaquer à son plus grand défi politique : la conquête de la mairie de Marseille. Membre du conseil municipal de la cité phocéenne depuis 1965, il essuie deux échecs successifs : aux élections municipales de 1983, il est battu par Gaston Defferre, puis à celles de 1989 par l'ancien socialiste Robert Vigouroux. Sa troisième tentative est la bonne : en juin 1995, ses listes d'union de l'UDF et du RPR remportent quatre des sept secteurs, ce qui permet à Jean-Claude Gaudin d'être élu maire de Marseille. Il succède à Robert Vigouroux, qui ne se représentait pas, et met un terme à quarante-deux ans de domination de la gauche. Réélu à trois reprises, en 2001, 2008 et 2014, il administre la cité phocéenne durant vingt-cinq ans (1995-2020). Il préside également la nouvelle communauté urbaine Marseille Provence Métropole de 2000 à 2008, puis la métropole Aix-Marseille-Provence qui lui succède, de 2015 à 2018.
Jean-Claude Gaudin accède également à des fonctions ministérielles importantes : le 7 novembre 1995, il est nommé ministre de l'aménagement du territoire, de la ville et de l'intégration dans le second gouvernement d'Alain Juppé. Il est alors remplacé au Sénat par Jean-Pierre Lafont, ancien maire de La Ciotat. Il porte notamment la loi relative à la mise en oeuvre du pacte de relance pour la ville en 1996. Avec la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par Jacques Chirac, il cesse ses fonctions ministérielles le 2 juin 1997. La même année, il quitte l'UDF pour rejoindre Démocratie libérale et en devenir vice-président.
Dès 1998, il retrouve le Parlement : il reconquiert un siège de sénateur des Bouches-du-Rhône le 27 septembre 1998, à la tête de la liste d'union de la droite qui, avec 1 037 des 2 810 suffrages exprimés, remporte trois des sept sièges à pourvoir. Il est ensuite réélu le 21 septembre 2008, sa liste obtenant trois sièges avec 1 182 des 2 999 suffrages exprimés. Enfin, il est reconduit lors des élections sénatoriales du 28 septembre 2014, sa liste réunissant 1 337 des 3 478 suffrages exprimés.
Lors de son second séjour au Palais du Luxembourg (1998-2017), il retourne dans un premier temps siéger au sein du groupe des Républicains indépendants (1998-2002). Puis, après avoir cofondé l'Union pour un mouvement populaire en 2002, dont il est président à deux reprises, en 2004 et 2007, il s'inscrit à son groupe sénatorial (2002-2015). De 2011 à 2014, il préside le groupe de l'UMP au Sénat. Enfin, il siège au sein du groupe des Républicains de 2015 à 2017. D'abord membre de la commission des affaires étrangères (1998-2001), il rejoint ensuite la commission des lois (2001-2011) et celle de la culture (2011-2017).
À deux reprises, il est vice-président du Sénat : d'octobre 1998 à mars 2011, puis d'octobre 2014 à septembre 2017. Gérard Larcher, le président de la Haute Assemblée (2008-2011 et depuis 2014), estime qu'il a été « un président de séance courtois, chaleureux, au savoir-faire efficace dans la conduite parfois délicate1 » des débats sénatoriaux.
Jean-Claude Gaudin est rapporteur pour avis du budget de la défense pour la section Air de 1998 à 2000. Il cosigne une proposition de loi tendant à instituer une mesure fiscale en faveur de la prévention contre les incendies de forêt en 2000, ainsi qu'une proposition de résolution relative à la filière industrielle nucléaire française en 2011. Inlassable défenseur de la cause arménienne au Sénat, il dépose avec Michel Mercier et Denis Badré, une proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide arménien en 2000.
Durant ses deux derniers mandats sénatoriaux, le premier édile de Marseille s'intéresse de près à toutes les questions concernant les collectivités territoriales. Conjointement avec plusieurs de ses collègues, il est à l'origine de plusieurs propositions de loi visant à permettre aux conseillers d'arrondissement de siéger au conseil d'une communauté urbaine (2000), à instituer un statut des collaborateurs de cabinet des collectivités territoriales (2004), à modifier le régime des candidatures pour les élections municipales dans les communes de moins de 3 500 habitants (2007) et à affirmer la liberté de choix des maires quant à l'organisation des rythmes scolaires dans l'enseignement du premier degré (2013). Il cosigne en 2013 une proposition de résolution relative au respect des droits et libertés des collectivités territoriales. Il intervient en séance publique au sujet de la coopération intercommunale (2000), de la libre administration des collectivités territoriales (2001) et de leurs recettes (2002). En 2003, son amendement au projet de loi relatif aux libertés et responsabilités locales est adopté : il vise à permettre aux Établissements publics de coopération intercommunales et aux communes de passer des conventions répartissant les retombées fiscales des projets financés en commun.
Différents sujets intéressant Marseille et les Bouches-du-Rhône le poussent aussi à prendre la parole au Palais du Luxembourg : l'éventuelle annulation des élections régionales dans les Bouches-du-Rhône (1998), le bataillon des marins-pompiers de Marseille (1999 et 2005), les projets culturels développés dans la cité phocéenne (2005) et la création du parc naturel des Calanques (2006). En outre, il s'exprime à propos des chambres régionales des comptes (2001), de la création d'une interdiction de retour sur le territoire français (2011) et de la saisine du Défenseur des droits par les ayants-droits (2011).
Il vote en faveur de la loi constitutionnelle relative à l'égalité entre les femmes et les hommes en 1999, de la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République en 2002, de la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (Constitution européenne) en 2005, de la loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne, le traité instituant la Communauté européenne et certains actes connexes en 2008, de la loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République en 2008, de la loi généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d'insertion en 2008, de la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet en 2009, de la loi de réforme des collectivités territoriales en 2010, de la loi autorisant la ratification de la décision du Conseil européen modifiant l'article 136 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne en ce qui concerne le mécanisme de stabilité pour les États membres dont la monnaie est l'euro en 2012, de la loi relative à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme en 2012, de la loi interdisant le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur en 2014, de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République en 2015, des cinq lois prorogeant l'application de l'état d'urgence en 2015 et 2016 et de la loi constitutionnelle de protection de la Nation (engagement de l'état d'urgence, dépossession de la nationalité française) en 2016. Il se prononce contre la loi relative à la création de la Banque publique d'investissement en 2012. Il s'abstient sur la loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes en 2014.
Ce démocrate-chrétien, attaché au catholicisme social, est par ailleurs membre du groupe d'amitié France-Saint-Siège du Sénat.
Il démissionne de son mandat de sénateur le 22 septembre 2017 en application de la loi sur le cumul des mandats, souhaitant conserver ses mandats de maire de Marseille et de président de la métropole Aix-Marseille-Provence. Ce choix a fait dire à Gérard Larcher, président du Sénat, lors de l'hommage de fin de mandat qu'il lui a rendu à le 25 juillet 2017 : « Marseille, c'est vous, cher Jean-Claude Gaudin !2 ». En quittant la Haute Assemblée, Jean-Claude Gaudin met un terme à une carrière parlementaire longue de trente-neuf années, dont vingt-huit au Sénat.
Durant trois ans, il se consacre donc encore à la mairie de Marseille. En 2020, vingt-cinq ans après sa première élection comme maire de Marseille, il choisit de ne pas se représenter aux élections municipales. L'année suivante, il publie ses mémoires, Maintenant, je vais tout vous raconter....
Cette grande figure de la vie politique marseillaise s'éteint le 20 mai 2024, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, dans sa résidence secondaire varoise de Saint-Zacharie. Il était officier de la Légion d'honneur.
1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 22 mai 2024, p. 3139.
2 : Ibid., séance du 25 juillet 2017, p. 2988.
Hommage de fin de mandat lors de la séance du 25 juillet 2017. Journal officiel n° 31 du 26 juillet 2017, p. 2988.
Hommage lors de la séance du 22 mai 2024. Journal officiel n° 38 du 23 mai 2024, p. 3139-3140
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.
Bibliographie
Who's who in France, plusieurs éditions.
Ouvrages écrits par Jean-Claude Gaudin
Comment ils défont la France : deux ans de lois socialistes, Paris, Albatros, 1983.
Une passion nommée Marseille, Paris, Albin Michel, 1983.
La gauche à l'imparfait, Paris, France-Empire, 1985.
Maintenant, je vais tout vous raconter..., Paris, Albin Michel, 2021.
Elu le 24 septembre 1989 jusqu'au 7 décembre 1995
Réélu le 27 septembre 1998
Réélu le 21 septembre 2008
Réélu le 28 septembre 2014
Fin de mandat le 22 septembre 2017 (démissionnaire)
Vice-président du Sénat
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