Hommage à Jean-Pierre Elkabbach

M. le président.  - C'est avec émotion aussi que nous avons appris le décès de Jean-Pierre Elkabbach.

Pendant plus de cinquante ans, il fut une grande voix des médias et du journalisme. Il aura marqué l'histoire de la radio et de la télévision de son grand professionnalisme, de son sens politique et de son sens de la formule.

Jean-Pierre Elkabbach a rythmé la vie politique française par ses interviews, des moments souvent exceptionnels -  et redoutés, j'en sais quelque chose : quand je revois ma première interview comme ministre délégué aux relations du travail, je me dis qu'il y avait du chemin à faire... (Sourires)

Président de Public Sénat à partir de décembre 1999, il s'attacha dix ans durant à mettre en valeur les travaux et l'image de notre assemblée. Je n'oublie pas que Public Sénat est née dans un scepticisme absolu, y compris sur ces travées... Passionné de littérature, Jean-Pierre Elkabbach anima avec talent l'émission Bibliothèque Médicis. Il a su rendre plus accessibles nos institutions et les faire mieux connaître : il a, ainsi, beaucoup apporté à notre démocratie -  nous devons lui en savoir gré.

Dans son dernier livre, Les rives de la mémoire, Jean-Pierre Elkabbach écrit : « J'ai interrogé de grands dirigeants français et étrangers, des artistes, de grands écrivains. Je les ai vus dans le doute, le désarroi, toujours dans la solitude du pouvoir et de la création. J'ai admiré leur courage et senti leur obsession de laisser une trace. » Sans doute fut-il lui aussi, comme chacun d'entre nous, empreint de doutes et de courage. Il laissera une trace auprès de celles et ceux, dont je suis, qui l'ont connu.

Au nom du Sénat, j'adresse nos condoléances à sa famille, à ses proches et à ses consoeurs et confrères, notamment de Public Sénat.

Mes chers collègues, nous rendons ainsi hommage à deux hommes aux parcours différents, mais rapprochés, à la fin de 1999, par Public Sénat, dont la création se fit dans le scepticisme général mais ouvrit une voie pour l'ensemble des chaînes parlementaires, bien au-delà de notre pays.

En mémoire de Jacques Valade, qui fut un très grand parlementaire, et de Jean-Pierre Elkabbach, je vous propose d'observer un moment de recueillement. (Mmes et MMles sénateurs, ainsi que M. le ministre délégué, observent un moment de recueillement.)