2. Un membre actif du Forum du Pacifique
La visite sénatoriale au Vanuatu a aussi coïncidé avec une importante réunion des pays membres du Forum des Îles du Pacifique consacrée aux échanges commerciaux dont la presse s'est largement fait écho.
Le Forum des îles du Pacifique est une organisation politique internationale de coopération régionale qui réunit les seize pays indépendants et territoires associés de l'Océanie. La création du Forum date du 5 août 1971, à Wellington (Nouvelle-Zélande), sous le nom de Forum du Pacifique Sud. Le siège de son secrétariat est à Suva (Fidji).
Ses membres se réunissent chaque année, dans le cadre d'un sommet, mais de nombreuses réunions thématiques se déroulent également en-dehors, notamment afin de faire avancer le consensus de cette communauté océanienne très composite.
Les discussions commerciales, à Port-Vila en juillet 2007, ont notamment porté sur la mise en oeuvre de l'accord de libre-échange PICTA (Pacific Islands Countries Trade Agreement) entré en vigueur en avril 2003 et de l'accord de rapprochement économique PACER (Pacific Agreement on Closer Economic Relations).
Elles se sont resserrées sur les modalités de négociation d'accords commerciaux particuliers entre les deux grandes économies de la région, l'Australie et la Nouvelle-Zélande , et les pays insulaires du Pacifique .
Les pays de la zone constatent, généralement pour le déplorer, que si les producteurs d'Australie et de Nouvelle-Zélande n'ont aucune difficulté pour accéder à leurs marchés, ils ont des difficultés à bénéficier de cette relation. Très peu d'États (Cook, Fidji et Samoa) ont réussi à mettre en oeuvre ces échanges et la majorité souhaite la prise en compte de leurs spécificités insulaires.
Les pays du Forum comme le Vanuatu souhaiteraient, en particulier, voir les deux grands pays de la région ouvrir leur marché du travail à des travailleurs saisonniers qui sont nombreux dans le secteur de l'agriculture et des fruits et légumes.
Si la Nouvelle-Zélande, sur ce plan, fait figure de précurseur et a mis en place, depuis 2006, un programme de recrutement de saisonniers océaniens, l'Australie est beaucoup plus réticente face à ces demandes de « mobilité régionale du travail » et propose plutôt de construire un collège technique à vocation régionale et dont la mission serait de former de jeunes Océaniens afin de leur permettre d'obtenir des qualifications et diplômes reconnus à travers toute la région. A terme, cet établissement fournirait à des étudiants de la région des formations dans les secteurs de la mécanique automobile, de la construction en bâtiment, de l'électricité, de la santé et des services communautaires.
Ce centre de formation « multipolaire » devrait s'appuyer sur des structures existantes, à Port-Vila (Vanuatu), Apia (Samoa), Suva (Fidji) et Port-Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée).
Cette nouvelle structure de formation technique australienne pourrait s'appuyer, à Port-Vila, sur l'Institut National de Technologie de Vanuatu (INTV), à l'origine un lycée technique francophone construit par la France et qui, depuis une quinzaine d'années, accueille une majorité d'étudiants anglophones.