C. LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES : DES PROGRÈS RESTANT À ACCOMPLIR

Malgré la croissance économique exceptionnelle du Vietnam qui en fait une des économies les plus dynamiques d'Asie du Sud-Est (avec un taux de croissance de 5,3 % en 2009, dans un contexte international morose, et une prévision de près de 7 % en 2010), la présence des investisseurs français en Asie n'est pas à la hauteur des relations bilatérales de coopération - ainsi, en matière d'aide publique française au développement au Vietnam (221 millions de dollars en 2009), la France se classe, selon les années, deuxième après le Japon, ou troisième derrière le Japon et la Corée du Sud. Le Vietnam est le deuxième bénéficiaire de l'aide au développement française en Asie, après l'Afghanistan.

En 2009, le commerce bilatéral franco-vietnamien a atteint 1,745 milliard de dollars, dont 534 millions de dollars pour les exportations françaises (en hausse de 36 % par rapport à 2008, grâce notamment à des commandes dans le secteur aéronautique). En termes d'investissements (dont le stock s'élève à 3 milliards de dollars), la France se classe au septième rang, devancée par les États-Unis, le Canada et quatre pays asiatiques (Singapour, Taïwan, la Corée du Sud et le Japon), restant toutefois le premier investisseur de l'Union européenne devant la Grande-Bretagne (2,2 milliard de dollars), et se classant immédiatement devant la Chine (2,7 milliards de dollars). Les principales entreprises françaises présentes au Vietnam relèvent du secteur de l'aéronautique et l'aérospatial (EADS, Thales), des télécommunications (Alcatel-Lucent, SAGEM, France Télécom), du transport ferroviaire, l'environnement (Alstom, OTV-Vinci, Veolia), des travaux publics (Bouygues Construction) et de la grande distribution (Casino). Toutefois, sur des dossiers précis - comme le nucléaire civil - le président du groupe d'amitié déplore que d'autres partenaires que la France puissent être choisis.

La visite au Vietnam, les 25 et 26 novembre 2010, de M. Pierre Lellouche, secrétaire d'État au commerce extérieur, à l'occasion de la troisième édition de la semaine française au Vietnam qui coïncidait aussi avec la réunion du Haut conseil pour le développement de la coopération économique franco-vietnamienne, a toutefois permis de relancer la coopération économique bilatérale, et de réaffirmer les attentes françaises sur des dossiers d'investissement clés, en particulier dans les secteurs de l'électricité et de l'aéronautique.

Le corollaire des échanges économiques est une meilleure ouverture culturelle réciproque : si les anciennes générations au Vietnam restent attachées au français, notre langue décline face à l'anglais parmi les plus jeunes générations. Des progrès sont toutefois à mettre à l'actif, notamment, de la très forte implication de la communauté française comme des autorités vietnamiennes et de notre ambassade à Hanoï, comme en témoigne l'ouverture de l'Université des Sciences et des Technologies de Hanoï Hoa Lac, créée en partenariat avec un consortium français de quelque quarante établissements d'enseignement supérieur, et pour lequel le ministère vietnamien finance quarante bourses par an pendant cinq ans. L'obtention de la médaille Fields en 2010 par Ngo Bao Chau, ancien élève de l'École normale supérieure, atteste du succès des échanges universitaires entre la France et le Vietnam.

Réciproquement, malgré une progression des étudiants inscrits en vietnamien à Paris à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et l'ouverture de cours de vietnamien dans un lycée de la région parisienne, la création de pôles de langues asiatiques (en général, chinois, japonais et coréen) dans les universités n'a encore qu'exceptionnellement conduit à l'ouverture de cours de langue et civilisation vietnamienne.

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