Relations bilatérales - Financements français et européens
Caroline CERRUTI
Responsable Grande Chine - Mongolie, DREE
I. Des relations économiques bilatérales réduites
En 2001, les exportations françaises ont atteint 8 millions d'euros, et les importations 2 millions d'euros. Ces chiffres se rapprochent des statistiques mongoles, longtemps divergentes, grâce au programme communautaire d'amélioration des statistiques. Ces échanges sont très faibles au regard du potentiel commercial de la France, mais aussi des échanges communautaires, où la France se place en deuxième exportateur européen. La France exporte principalement des biens d'équipements (matériel automobile, pièces mécaniques) et importe des matières premières (textile, cuir, plastiques, produits en bois).
Cela s'explique par une absence de présence historique forte, au contraire de l'Allemagne, mais aussi par le manque d'infrastructure de communication - il n'existe pas de vols directs. A cela s'ajoute l'insuffisance des financements à l'exportation et des financements locaux.
Les investissements directs français sont quasiment inexistants, et seule une poignée d'entreprises françaises sont présentes, comme Pechiney, Cogema et Alcatel. En revanche, on observe une augmentation de l'investissement direct global, dont le stock s'établissait à 250 millions de dollars en 2001, et il existe un fort potentiel de rattrapage par rapport aux autres pays d'Asie centrale.
II. Aides bilatérales et communautaires à disposition des entreprises françaises
1. Aides françaises
Depuis 1998, la Mongolie n'est plus éligible à la Réserve Pays Emergents.
En revanche, elle est éligible au FASEP-Etudes, qui fournit une aide pour élaborer une étude de faisabilité dans un Etat étranger. Cette aide est soumise à deux conditions :
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· que le projet génère des exportations d'un montant largement supérieur au coût de l'étude (généralement dans un rapport de 1 à 10) ;
· que les exportations générées puissent être financées.
Il est souhaitable que la mise en place de cette aide s'opère en partenariat avec une institution multilatérale. Cela permettra de cofinancer une étude de faisabilité sur un programme de
soft loan
qui assurera par la suite le financement des exportations.
Enfin, il est possible de recourir aux outils offerts par la COFACE :
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· l'assurance crédit
Une ligne de crédit de 2 millions d'euros est ouverte à court terme pour les biens d'équipement et les biens de consommation.
· l'assurance prospection
Elle consiste à avancer à une PME la trésorerie nécessaire à la prospection durant une période comprise entre un et quatre ans. La qualité du projet prévaut sur les caractéristiques du pays visé.
2. Financements communautaires
La Mongolie est éligible aux programmes TACIS depuis maintenant huit ans. 35 millions d'euros ont été alloués depuis 1994 et un fonds de 6 millions d'euros est mobilisable pour la période 2002-2003, essentiellement dans le secteur agroalimentaire. Il faut savoir qu'en raison du processus de décentralisation de la gestion de l'aide communautaire, et notamment dans l'attente du lancement des appels d'offres, l'exécution du programme prend souvent du retard. A partir de 2003, la Mongolie passera dans les programmes ASIE (PVD-ALA).
La Mongolie est éligible aux prêts de la Banque européenne d'Investissement, dont les taux sont intéressants par rapport au LIBOR.
Enfin, la Mongolie est membre de l'OMC. A ce titre, elle peut bénéficier des fonds destinés à renforcer les capacités commerciales des PVD, comme le fonds de l'Agenda de Doha, ou encore le nouveau fonds créé conjointement par l'OMC et la Banque mondiale et doté de 300 000 dollars. Il faut savoir que l'un des problèmes majeurs de la Mongolie est son incapacité à créer de la valeur ajoutée et à augmenter ses exportations.
Jacques-Olivier MANENT
Le programme ASIE (PVD-ALA) présente l'intérêt de financer les infrastructures, ce dont la Mongolie a le plus besoin, alors que le programme TACIS était plutôt orienté vers l'assistance technique, largement octroyée par ailleurs par les pays donateurs.
La France va en outre mettre en place un programme d'aide alimentaire pour 2003 et 2004. 15 000 tonnes de céréales françaises seront vendues et monétisées sur un fonds de contrepartie, cogéré par les gouvernements français et mongol, et qui servira à financer les projets liés à la sécurité alimentaire et au développement rural. Nous espérons disposer ainsi de 3 millions d'euros, qui seront immédiatement mobilisables.