GRANDE-BRETAGNE



Quelques jours après la fusillade de Dunblade , au cours de laquelle un fanatique des armes à feu avait tué seize écoliers et leur institutrice avant de se donner la mort, les deux chambres du Parlement adoptèrent, le 21 mars 1996, une résolution instituant une commission chargée d'enquêter sur les circonstances de la tuerie et sur les conclusions qu'il convenait d'en tirer. La commission rendit son rapport le 30 septembre 1996.

Le gouvernement conservateur présenta alors un projet de loi interdisant toutes les armes de poing d'un calibre supérieur à 22. Adopté en mars 1997, ce texte fut modifié en juin 1997, c'est-à-dire après le changement de majorité, afin d'étendre l'interdiction aux armes de petit calibre.

Les deux lois votées en 1997
, le Firearms (Amendment) Act 1997 et le Firearms (Amendment) (n° 2) Act 1997, ont modifié le Firearms Act 1968 et ont allongé la liste des armes dont l'acquisition et la détention sont interdites.

1) L'acquisition et la détention

La loi de 1968 sur les armes à feu prévoit quatre catégories d'armes, auxquelles correspondent quatre niveaux de contrôle :

- les armes à air comprimé, pour lesquelles aucune autorisation n'est requise, mais qui ne peuvent pas être achetées par des jeunes de moins de dix-sept ans, ni détenues par des mineurs de quatorze ans ;

- les armes à feu interdites ;

- les fusils de sport ou de chasse, pour lesquels il faut une autorisation spécifique ;

- les autres armes à feu, pour lesquelles il faut également une autorisation spécifique, cette dernière étant délivrée dans des conditions plus strictes que pour les fusils de sport ou de chasse.

a) Les armes interdites

D'après la loi de 1968, il s'agit des :

- armes à feu automatiques ;

- armes rayées semi-automatiques ou à pompe, autres que celles de calibre 22 ;

- armes de poing, à l'exception de celles qui se chargent par la bouche ;

- armes à canon lisse semi-automatique ou à pompe, autres que celles de calibre 22, et dont le canon a une longueur inférieure à 61 centimètres ou dont la longueur totale est inférieure à 1 mètre ;

- revolvers à canon lisse autres que ceux dont le calibre est de 9 millimètres ;

- lance-roquettes, mortiers et autres armes particulièrement puissantes réservées à l'armée.

Les amendements à la loi de 1968 votés en 1997 ont allongé la liste des armes déjà interdites en y ajoutant les armes de poing de tout calibre.

En conséquence, les personnes qui avaient précédemment obtenu l'autorisation de détenir de telles armes ont dû les restituer aux autorités de police, sous peine d'amende ou de peine de prison pouvant atteindre dix ans. Pour chaque arme, les propriétaires ont été dédommagés, le montant moyen de l'indemnisation étant de 150 livres, soit environ 1.500  francs. A l'exception des pièces rares, conservées pour être exposées dans des musées, les armes restituées ont été détruites.

En effet, si l'interdiction de détenir des armes n'exclut pas l'octroi d'autorisations spécifiques (données par exemple aux vétérinaires ou aux chasseurs d'animaux nuisibles), celles-ci ne peuvent pas être accordées à des particuliers.

b) Les fusils de sport ou de chasse

Ils sont définis comme des fusils à canon lisse dont le canon a une longueur d'au moins 61 centimètres, mais un diamètre d'au plus 5 centimètres et qui ne peuvent pas contenir plus de deux cartouches.

Leur achat et leur détention requièrent une autorisation ( shotgun certificate ), qui est donnée par la police. Elle est valable pendant cinq ans. Elle est donnée si :

- le demandeur n'appartient pas à l'une des catégories de personnes qui n'ont pas le droit de posséder une arme (c'est-à-dire personnes condamnées à une peine de prison d'au moins trois ans (2( * )) , mineurs, alcooliques et malades mentaux) ;

- le demandeur présente un document écrit signé par un tiers (parlementaire, juge de paix, médecin, juriste...) résidant en Grande-Bretagne, qui le connaît personnellement depuis au moins deux ans et qui déclare justifié le souhait de détenir une arme ;

- le fonctionnaire de police est convaincu que le demandeur a une bonne raison de faire l'acquisition d'un fusil de sport ou de chasse. Constitue une bonne raison l'intention de l'utiliser pour aller à la chasse ou pour pratiquer le tir sportif.

c) Les autres armes à feu

Il s'agit surtout des revolvers qui se chargent par la bouche et qui, avant les modifications législatives de 1997, étaient avant tout considérés comme des objets anciens. Depuis lors, ils connaissent un regain de faveur. Leur achat et leur détention requièrent une autorisation de la police ( firearm certificate ).

Comme pour les fusils de sport ou de chasse, la loi exige que le demandeur n'appartienne pas à l'une des catégories de personnes qui n'ont pas le droit de posséder une arme. De plus, il doit présenter les déclarations écrites de deux cautions morales. Enfin, le responsable de la police doit être convaincu que le demandeur ne constituera jamais un danger ni pour la sécurité publique ni pour l'ordre.

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Les armes dont l'acquisition et la détention requièrent une autorisation doivent être stockées dans des conditions de sécurité satisfaisantes et dans un endroit inaccessible aux tiers.

Toute disparition d'arme à feu doit être signalée à la police dans les quarante-huit heures.

2) L'utilisation, le port et le transport

Il est interdit, sans autorisation ou sans raison valable, de porter une arme à feu, chargée ou non, dans un lieu public. Il appartient au porteur de l'arme de prouver qu'il avait une bonne raison de le faire.

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