TEXTE SOUMIS À LA DÉLIBÉRATION

DU CONSEIL DES MINISTRES

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

--------

Ministère de l'Europe
et des affaires étrangères

--------

Projet de loi

autorisant l'approbation de l'accord portant création du Centre de développement

des capacités cyber dans les Balkans occidentaux (C3BO)

NOR : EAEJ2422845L/Bleue-1

ÉTUDE D'IMPACT

I. Situation de référence

La forte croissance des usages numériques depuis la fin du XXe siècle a contribué au développement des opportunités offertes par le cyberespace1(*) et, en parallèle, à l'apparition de nouvelles menaces. L'extension continue de cet espace et donc des surfaces d'attaque, la dépendance accrue des sociétés à son fonctionnement et l'interdépendance numérique des Etats donnent des capacités de nuisance nouvelles aux acteurs malveillants, qu'ils soient étatiques ou non-étatiques. Ces nouveaux modes d'action sont employés tantôt par des acteurs à visée criminelle, tantôt utilisés par des Etats à des fins d'espionnage, de déstabilisation ou d'agression ou comme instrument d'ingérence.

Aujourd'hui les lacunes dans la sécurisation des réseaux d'un Etat peuvent constituer une source de vulnérabilités au niveau international. La multiplication des attaques par supply chain (attaque par les chaînes d'approvisionnement numériques) illustre la fragilité de l'espace numérique dans lequel le niveau de sécurité des réseaux informatiques est défini par le maillon le plus faible de la chaîne du réseau. En contribuant au renforcement des capacités d'un Etat tiers sur le long terme, un Etat peut espérer bénéficier d'un retour de ce soutien (lutte contre la cybercriminalité, échange d'informations, rapprochement des modèles de gouvernance, relations bilatérales renforcées...).

Dans ce contexte, les Nations Unies ont reconnu à de multiples reprises que le renforcement capacitaire constituait un élément central des efforts visant à élaborer et mettre en oeuvre le cadre normatif de comportement responsable des Etats dans le cyberespace2(*). Ainsi, le rapport final du Groupe d'experts gouvernementaux 2019-2021 (A/76/135, §87) souligne que « l'intensification de la coopération, conjuguée à une assistance plus efficace et à un renforcement des capacités en matière de sécurité numérique associant d'autres parties prenantes, [...] peut aider les États à appliquer le cadre de promotion d'un comportement responsable concernant l'utilisation qu'ils font des technologies numériques. Ces efforts accrus sont essentiels pour combler les fossés qui existent au sein des États et entre eux sur les questions politiques, juridiques et techniques touchant à la sécurité numérique. » En effet, le déficit de mise en oeuvre du cadre de comportement responsable des Etats dans le cyberespace n'est pas seulement lié à une absence de volonté politique mais, bien souvent, à une insuffisante appropriation de ce cadre normatif en raison des disparités de moyens et de capacités techniques ou institutionnelles entre pays.

Ainsi, en parallèle des efforts conduits pour assurer la cyberdéfense de la nation (organisation de la cyberdéfense, protection des activités sensibles, lutte contre la cybercriminalité, coopération et régulation internationale) et garantir la cybersécurité de la société (régulation politique, industrielle de cybersécurité, formation à la cybersécurité), la France contribue au renforcement de la cyberrésilience3(*) de ses partenaires européens et internationaux. Dans un espace de conflictualité en partie immatériel où les attaquants se jouent des frontières, le renforcement de notre résilience nationale doit s'accompagner d'un effort de renforcement des capacités au niveau global, tel que le soulignait déjà la Revue stratégique de cyberdéfense de la France de février 20183(*) en précisant que « nos coopérations structurelles, techniques et opérationnelles [...] sont des instruments stratégiques concourant de manière directe et indirecte à consolider notre sécurité nationale et notre influence. [Elles sont] un vecteur efficace pour promouvoir l'offre et l'expertise françaises en matière de cybersécurité ». Le 9 novembre 2022, la Revue nationale stratégique a réaffirmé que « la résilience de la France dépend [...] de celle de ses partenaires européens et internationaux ainsi que de la sécurité et de la stabilité du cyberespace dans son ensemble. »

Les activités de coopération structurelle, ou de renforcement capacitaire, en matière cyber, recouvrent un champ nouveau de coopération et sont développées dans les régions stratégiques pour la politique étrangère française. Le renforcement capacitaire cyber est entendu comme la conduite d'actions de coopération permettant le transfert de connaissances et de compétences, voire de technologies, visant à renforcer la doctrine, les modèles d'organisation ainsi que les capacités d'un partenaire étatique international, afin qu'il soit davantage en mesure d'assurer lui-même sa cybersécurité et puisse remplir ses obligations internationales en la matière. Dans ses efforts, la France veille à répondre à un besoin précis exprimé par les Etats, et à intégrer les points de vigilance adaptés à la situation de chacun d'entre eux.

Le voisinage oriental de l'Union européenne, en particulier les Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie) est dans ce contexte une priorité française, notamment dans le cadre de la Communauté politique européenne et de l'intégration européenne. Les Etats de la région font par ailleurs face à une menace cyber s'étant récemment matérialisée par des attaques d'ampleur, avec des conséquences potentielles sur notre sécurité nationale.

A titre d'exemple, l'Albanie3(*) et le Monténégro ont été victimes de cyber attaques d'ampleur en 2022 et Podgorica a adressé une demande aux partenaires internationaux pour recevoir un soutien en prévention de futures attaques potentielles. L'Albanie et le Monténégro ont ainsi reçu l'appui des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France. La guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine a par ailleurs des conséquences dans le cyberespace. L'ENISA4(*) a documenté des cyber opérations conduites par des acteurs parrainés par l'Etat russe contre des entités et des organisations en Ukraine et dans les pays qui soutiennent l'Ukraine. L'Union européenne a par ailleurs attribué publiquement à la Russie deux cyberattaques ayant eu des effets sur les intérêts européens, en 2022 s'agissant de la cyberattaque contre le satellite KA-SAT et en mai 20245(*) à la suite de cyberattaques ayant visé des objectifs politiques en particulier en Allemagne et en République tchèque.

Le projet de Centre de développement de capacités cyber dans les Balkans occidentaux (C3BO) s'inscrit pleinement dans la stratégie interministérielle pour les Balkans occidentaux décidée en 2019 par le Président de la République6(*) et qui fait du développement du C3BO un des axes majeurs du pilier « sécurité » de notre stratégie de réengagement dans la région. Le projet doit permettre de remplir un double objectif. D'une part, un retour optimal en termes de sécurité intérieure pour la France et l'Union européenne en contribuant au renforcement d'un maillon faible et en permettant aux acteurs des Balkans occidentaux de traiter les problèmes liés à la cybercriminalité par eux-mêmes. D'autre part, une amélioration sensible de la coopération régionale dans les Balkans occidentaux et l'approfondissement des liens entre les pays de la région et l'Union européenne, dans la perspective de l'adhésion des six pays des Balkans occidentaux à l'UE.

Ce projet devra également composer avec un contexte régional très vulnérable aux activités de désinformation menées depuis l'étranger, qui se sont intensifiées ces dernières années. La Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et la Serbie sont les pays les plus touchés par ces opérations russes d'information visant à décrédibiliser l'UE et l'OTAN dans la région.

II. Contexte historique et politique de la participation française

Pour faire face à ces défis cyber significatifs, tels que le cyberespionnage ou le cybersabotage, ou encore la mise en place d'agences nationales de sécurité, la France et la Slovénie ont choisi une approche en « Equipe Europe »7(*) pour co-construire un projet de renforcement des capacités et des compétences en matière de cybersécurité, de lutte contre la cybercriminalité et de cyberdiplomatie. Le Centre de développement des capacités cyber dans les Balkans occidentaux (C3BO), basé à Podgorica (Monténégro), vise ainsi à améliorer le partage des bonnes pratiques et des politiques publiques et à renforcer les écosystèmes cyber des pays de la région, dans une perspective d'alignement avec l'acquis communautaire en matière de cybersécurité.

Depuis l'adoption de la directive NIS (Network and Information System Security) en 20168(*), l'Union européenne s'est dotée d'un cadre réglementaire robuste pour assurer la cybersécurité des systèmes d'information, notamment au sein des infrastructures critiques. Pour les pays candidats à l'accession à l'Union européenne, la conformité à cet acquis communautaire présente un intérêt important.

A l'échelle de l'OTAN, les Alliés se sont également engagés à renforcer la protection de leurs systèmes d'information critiques, notamment par le Cyber Defense Pledge de 20169(*), dans un contexte stratégique où le cyberespace est devenu un champ de conflictualité à part entière. Les alliés des Balkans occidentaux ont pleinement un rôle à jouer dans le renforcement de la résilience cyber de l'espace euro-atlantique.

Par l'établissement du C3BO, la France, le Monténégro et la Slovénie renforcent leur partenariat politique au service de la sécurité.

A l'issue d'une mission de préfiguration conduite de janvier à avril 2022, et de rencontres avec différents experts de la région des Balkans occidentaux, la France et la Slovénie ont décidé conjointement de lancer un projet visant à l'établissement d'un centre dédié aux enjeux cyber. Il est apparu dès cette première étape que les États de la région étaient inégalement munis d'instruments tant techniques, politiques que juridiques visant à se prémunir contre les menaces cyber, laissant apparaître un besoin de structuration de la gouvernance de ces enjeux. Ainsi, à l'issue des nombreux entretiens réalisés, la mission de préfiguration a fait le constat d'un niveau d'expertise humaine et technique, certes existant, mais fortement variable d'un État à l'autre, les experts restant majoritairement attirés par le secteur privé, créant ainsi pour les administrations un manque en ressources humaines qualifiées. Parallèlement, dès les discussions entamées pour la création du Centre et dans ce contexte de manque de capacités cyber, les États ont exprimé leur souhait de renforcer la coopération internationale, notamment pour faciliter le partage d'informations et de bonnes pratiques à mettre en oeuvre.

L'appropriation du projet est le premier pas vers sa pérennisation. En impliquant les parties prenantes dans tout le processus du projet, la France et la Slovénie se sont assurées que les initiatives sont mieux adaptées aux besoins locaux et peuvent être gérées efficacement à long terme. C'est pourquoi le Centre devait être implanté dans l'un des six pays de la région.

Tous les pays bénéficiaires du projet ont formulé une proposition d'hébergement du Centre régional. S'agissant du choix du pays hôte, prenant en compte tant les besoins techniques, pédagogiques et logistiques que les considérations politiques, la France et son partenaire slovène ont arrêté leur choix sur le Monténégro, pays membre de l'OTAN et candidat le plus avancé dans le processus d'intégration européenne10(*), pour y implanter le C3BO. Le Monténégro, à l'issue d'un appel à candidatures, s'était montré le plus motivé des pays de la région et le seul à présenter une offre complète et cohérente. Pour l'heure le projet est financé très majoritairement par la France avec une participation de la Slovénie et une contribution du Monténégro. Cette contribution consiste en la mise à disposition de locaux pour l'implantation du C3BO.

III. Historique des négociations de l'accord

Une lettre d'intention tripartite a été signée entre la France, le Monténégro et la Slovénie le 16 novembre 2022, à Podgorica. Cet engagement de nature politique a fixé les grandes orientations de cette coopération cyber. Il prédéfinit notamment les organes de gouvernance et prévoit la création d'une organisation internationale, dotée d'une personnalité juridique propre. Il a été prévu que d'autres partenaires puissent également rejoindre cette organisation en qualité de membres, de contributeurs ou de partenaires.

Le 16 octobre 2023, à Tirana, dans le cadre du Sommet du Processus de Berlin,11(*) la France, le Monténégro et la Slovénie ont signé l'accord permettant l'octroi du statut d'organisation internationale au C3BO. Ce statut a pour objet d'intégrer au Centre les six pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie). Ils pourront devenir, dès l'entrée en vigueur de cet accord, membres de droit de cette structure par simple adhésion. Chaque membre appartenant au groupe des pays des Balkans occidentaux disposera de représentants au sein du Conseil d'administration et au conseil consultatif.

Après approbation et entrée en vigueur de l'accord, il est prévu d'élargir le Centre à de nouveaux membres, en priorité notamment les Etats membres de l'Union européenne, dans une logique de renforcement de la coopération et de l'intégration régionale. La sélection des nouveaux membres se fera par le biais de critères de compétence technique permettant de trouver des synergies, des axes de complémentarité avec d'autres projets. Les aspects politiques seront également pris en considération.

Dans cette perspective, ces nouvelles adhésions contribueront par ailleurs au financement des activités de formation.

IV. Présentation de la future organisation internationale C3BO

Le C3BO est unique tant dans sa forme que dans ses objectifs. Conjointement avec le partenaire slovène, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a décidé de faire de ce centre une organisation internationale dans la perspective, notamment, de mettre en place une gouvernance inclusive intégrant les pays de la région, de maîtriser les finances du Centre, d'attirer des bailleurs internationaux autour d'un hub régional unique. Le statut d'organisation internationale sera apposé au C3BO, structure de dimension internationale dédiée à la formation à la cybersécurité, à la lutte contre la cybercriminalité et à la cyberdiplomatie. Ses locaux sont installés de façon permanente dans le Parc des Sciences et de la Technologie de Podgorica, au Monténégro.

Le fait d'être une organisation internationale implique plusieurs conséquences juridiques. Ce statut permet en effet d'octroyer une personnalité juridique internationale au C3BO. La Cour internationale de Justice note à cet égard que « [l]'organisation internationale est un sujet de droit international lié en tant que tel par toutes les obligations que lui imposent les règles générales du droit international, son acte constitutif ou les accords internationaux auxquels il est partie »12(*).

Les compétences de l'organisation sont définies par son acte constitutif, auquel l'organisation est tenue de se conformer13(*). Contrairement aux Etats, les compétences des organisations internationales sont strictement limitées à ce que les Etats ont décidé de lui déléguer.

Enfin, il peut être rappelé que l'expression « organisation internationale » renvoie généralement aux organisations inter-gouvernementales et non aux organisations non-gouvernementales14(*). Ainsi, même si divers acteurs (non-gouvernementaux ou privés) peuvent collaborer avec le C3BO, ce constat n'est pas de nature à remettre en question sa nature d'organisation internationale intergouvernementale.

L'objectif principal dans l'octroi du statut d'organisation internationale au Centre régional est d'associer les six pays des Balkans occidentaux, mais aussi, à terme, d'autres Etats membres de l'UE, à sa gouvernance. Dans cette perspective, les experts - issus de la région ou d'autres nationalités mais évoluant dans des projets développés dans les Balkans occidentaux - ont vocation à participer à la conduite des formations aux côtés des experts français et slovènes. Cette démarche est conduite dans un esprit de rapprochement avec l'Union européenne, en renforçant la coopération avec les Etats membres.

Comme énoncé ci-dessus, la forme juridique d'organisation internationale permettra d'associer à sa gouvernance un grand nombre d'acteurs intervenant dans la région, de façon à mutualiser les expertises et les moyens déployés. En effet, le C3BO a déjà été sollicité par de nombreuses institutions internationales, européennes, et des Etats membres, afin de nouer des partenariats, témoignant du rayonnement et de l'intérêt suscité.

L'organisation actuelle du centre s'articule, d'ici la ratification de l'accord, autour de cinq groupes de travail (juridique, finances, formations, infrastructures, coopération internationale) travaillant sous la supervision d'un comité de pilotage paritaire (France, Monténégro, Slovénie). Un directeur des études et deux formateurs issus de la police et de la gendarmerie françaises complètent à ce jour le dispositif. Enfin, un réseau de coordinateurs nationaux, issus des six pays des Balkans occidentaux, est régulièrement consulté pour faire remonter les besoins et acter les orientations du projet.

La première action de formation du C3BO s'est déroulée à Podgorica, dans les locaux de l'Université du Monténégro, du 8 au 12 mai 2023. Au total, en 2023, cinq formations se sont tenues au C3BO au profit des académies de police, des magistrats et des responsables de la sécurité des systèmes d'information (RSSI) de la région. Par ailleurs, un événement de sensibilisation a été organisé au profit de responsables politiques aux questions cyber.

Adaptés à chaque public, les cours sont partagés entre théorie et exercices pratiques. Une évaluation est réalisée à la fin de chaque session. Pour l'heure ces formations donnent lieu à des attestations de stage. A terme certaines seront diplômantes en partenariat avec des universités.

Pour l'année 2024, douze formations ont été programmées.

V. Objectifs de l'accord

Conformément à son article 4, « l'objectif du C3BO est de renforcer la cyberrésilience des Balkans occidentaux grâce à la promotion d'une culture du cyberespace par la formation et la sensibilisation, à l'approfondissement des connaissances des praticiens et à la création d'un réseau régional de coopération ».

Les activités développées en matière de lutte contre la cybercriminalité, de cybersécurité et de cyberdiplomatie s'articulent autour de trois axes :

1 - Diffusion d'une culture cyber par l'éducation et la sensibilisation

· Soutenir, susciter ou alimenter les actions de prévention, d'éducation et de sensibilisation à destination des publics touchés par la cybercriminalité ou acteurs dans la lutte contre la cybercriminalité, la cybersécurité ou la cyber hygiène15(*) ;

· Développer des actions de formation pour les services d'investigation et la justice mais également l'administration publique ;

· Créer des instruments dédiés à la formation des praticiens : construire, entretenir et animer un vivier de formateurs ;

· Élaborer un curriculum de formations « cybersécurité » dans les universités de la région : aborder ses enjeux, les étapes de son élaboration, la gestion de ses différentes composantes, ainsi que la dimension pratique qui lui est associée.

2 - Renforcement des capacités des professionnels de la cybersécurité (investigations, poursuites, prévention des attaques, gestion des risques)

· Identifier et cibler les professionnels appelés à monter en compétence pour pallier la pénurie de main d'oeuvre qualifiée dans l'administration publique ;

· Renforcer et compléter le dispositif opérationnel : référents cyber Police et Justice, méthodologie de veille des systèmes d'information, de gestion d'incidents et d'évaluation du risque ;

· Développer l'expertise opérationnelle (investigation spécialisée et financière notamment).

3 - Renforcement de la coopération régionale et internationale

· Impliquer les décideurs clés, dont les directeurs d'agence et les diplomates, dans les enjeux de cyberdiplomatie ;

· Promouvoir la coopération régionale : capitaliser et partager les bonnes pratiques ;

· Faciliter l'échange d'expérience et encourager la coopération opérationnelle à l'échelle régionale.

VI. Conséquences estimées de la mise en oeuvre de l'accord

Le présent accord emporte, à des degrés divers, des conséquences économiques (a.) ; environnementales (b.) ; juridiques (c.) ; sociales (d.) et financières (e.). Il a également des répercussions sur l'égalité femmes-hommes (f.) et vis-à-vis de la jeunesse (g.).

a. Conséquences économiques

L'implantation du Centre emportera tout d'abord des conséquences sur la qualification de la main d'oeuvre dans les Balkans occidentaux, d'abord dans les administrations publiques, puis indirectement dans le secteur privé des pays de la région.

Ensuite, dans la mesure où le Centre doit encourager et accompagner les pays de la région dans le renforcement de la protection de leurs infrastructures, les entreprises spécialisées en cybersécurité et en lutte contre la cybercriminalité bénéficieront d'une commande publique qui devrait croître, notamment pour l'achat de logiciels et le renforcement capacitaire des structures publiques. Ces nouveaux débouchés présentent des opportunités pour le rayonnement de l'expertise française, y compris privée, à l'étranger.

Le C3BO engendrera de nombreuses missions d'expertise qui seront menées, notamment, par des professionnels d'entreprises françaises spécialisées sur des de segments de niche du marché de la cybersécurité (cyber threat intelligence, endpoint detection and response, gestion de la surface d'attaque16(*), etc...). L'emploi de ressources du privé au profit des projets cyber doit permettre la valorisation de l'excellence des savoir-faire français ainsi que l'obtention de marchés locaux.

Le secteur privé peut ainsi constituer un partenaire clé dans la conduite des programmes du C3BO.

Une implication croissante des entreprises dans ces actions présente pour elles un intérêt certain :

· Accès à de nouveaux marchés, notamment dans le domaine de la formation, du conseil et de l'intégration en cybersécurité ;

· Valorisation de l'expertise de la filière française de cybersécurité et création de liens de confiance conférant à nos entreprises un positionnement stratégique dans la structuration d'écosystèmes locaux ;

· Renforcement du niveau général de cybersécurité visant à favoriser le développement de l'économie numérique dans son ensemble.

De manière générale, la mise en oeuvre de l'accord aura pour conséquence de rehausser le niveau de compétences des agents publics de la région ayant des fonctions dans les domaines cyber, de valoriser l'emploi de jeunes talents, d'instaurer les allers-retours entre les sphères publique et privée et promouvoir les métiers cyber auprès des femmes de la région. Cet effort global de renforcement capacitaire cyber doit permettre d'atteindre un niveau de cyber-résilience permettant d'éviter ou de limiter les impacts des menaces cyber dans le fonctionnement régulier des pouvoirs et services publics.

b. Conséquences environnementales

Les activités du C3BO emporteront des conséquences environnementales en rapport principalement avec la consommation énergétique des bâtiments (serveurs, plateau technique etc.) et le transport des stagiaires et des formateurs.

Le C3BO doit toutefois permettre d'accroître la capacité de cyberrésilence de la région, encourageant ainsi la promotion et l'emploi de solutions techniques afin de renforcer la sécurisation des installations critiques (type usine de production électrique...). Ces solutions sont de nature à réduire le risque d'un impact environnemental grave en cas de cyberattaques sur ces infrastructures.

c. Conséquences juridiques

Le Centre de développement des Capacités Cyber dans les Balkans occidentaux sous sa forme d'organisation internationale sera doté d'un traité fondateur, de moyens et d'organes communs, possédant la personnalité juridique.

- Articulation avec les accords ou conventions internationales existants

Du fait de son objet, l'accord n'entre pas en concurrence avec les obligations internationales de la France.17(*) L'adhésion de la France à l'accord portant création du C3BO n'est pas de nature à modifier les dispositions conventionnelles antérieures.

- Articulation avec le droit européen

Aucune modification du droit européen n'est nécessaire pour appliquer l'accord, et celui-ci n'emporte aucune conséquence sur le droit européen.

Pour les pays des Balkans occidentaux, le projet contribuera à accompagner leurs administrations dans l'alignement réglementaire avec l'acquis communautaire, notamment en matière de protection des réseaux et de sécurité des systèmes d'information (directives NIS et NIS 2).

Au niveau politique, l'importance du renforcement capacitaire cyber pour l'Union européenne est régulièrement souligné depuis l'adoption des conclusions du Conseil de l'UE sur les principes directeurs du renforcement capacitaire cyber en juin 201818(*). L'UE a plusieurs fois eu l'opportunité de développer cette vision, notamment dans la Stratégie de l'UE pour la cybersécurité de décembre 202019(*), la Boussole stratégique, les conclusions sur la Posture cyber de l'UE de mai 202220(*), mais également dans les conclusions du Conseil de l'UE sur la diplomatie numérique de l'UE de juin 202321(*).

- Articulation avec le droit interne

Aucune modification du droit interne n'est nécessaire pour appliquer l'accord.

- Champ d'application territorial de l'accord

Le siège du Centre est situé à Podgorica, au Monténégro. Les conditions d'établissement du Centre seront définies dans un accord de siège. Cet accord de siège sera conclu entre le C3BO et le Monténégro dès que C3BO aura le statut d'organisation internationale. L'accord de siège définira son statut juridique et les privilèges qui lui seront accordés.

d. Conséquences financières

La France a engagé, en sa qualité de membre fondateur, des fonds permettant la création et l'établissement du Centre, en application de l'article 5.2 de l'accord : « Les membres fondateurs fournissent le capital de départ nécessaire au fonctionnement du C3BO ainsi qu'une contribution annuelle conformément à l'article 13 ».

Ces fonds s'élèvent à 524 000 euros en 2023 et 1 172 000 euros en 2024, imputés au programme budgétaire 105 « Action de la France en Europe et dans le Monde »22(*).

Le Centre ambitionne la conclusion d'un accord de contribution avec l'Union européenne à partir de 2025. La Commission européenne (via la DG Near - Direction générale du voisinage et des négociations d'élargissement) a été sollicitée en 2023 pour une contribution financière de 10 296 179 euros pour la période 2026-2028.

Par ailleurs, le renforcement capacitaire cyber aura un impact non-négligeable dans la lutte contre la criminalité financière, notamment celle qui utilise les crypto-monnaies afin de blanchir ces activités illégales.

Entre février 2023 et janvier 2024, selon les rapports d'analyse de Chainalysis,23(*) il est observé dans la région des Balkans occidentaux un volume de transactions en cryptomonnaies important. Il est également noté une utilisation soutenue des plateformes d'échange (Exchangers de type Binance, Kraken) pour les cryptomonnaies sur la Blockchain. 

La Serbie est située au 14rang dans le classement des pays européens utilisant les cryptomonnaies. Les transactions en cryptomonnaie dans ce pays sont très importantes avec un montant équivalent à 10 milliards de dollars pour la période considérée. 1,3 % de cette somme est considérée à risque, c'est-à-dire avec un lien avec des activités criminelles.

L'Albanie est au 24e rang du classement d'utilisation des cryptomonnaies en Europe avec 3,4 milliards de dollars de transactions observées pour ma même période. Rapporté au pays, il s'agit d'un montant important. 0,5% de cette somme est considérée comme étant à risque.  

La Bosnie-Herzégovine est classée au 25e rang de ce classement, avec un volume de 3,2 milliards de dollars ayant transité via des cryptomonnaies. Là encore, rapporté au pays, cela demeure des montants importants. Le taux à risque est de 0,7 %.

La Macédoine du Nord est classé au 28e rang du classement européen pour les cryptomonnaies, avec 1,2 milliards de dollars de transactions observées. Le taux à risque est de 2 %, ce qui est élevé.

Pour le Monténégro, le montant des transactions en cryptomonnaies est de 1,1 milliards de dollars. Le Kosovo n'est pas référencé dans ce classement.24(*)

Pour l'ensemble de la région, l'activité en cryptomonnaie est considérée comme importante avec un risque élevé d'implication dans les activités criminelles. L'absence de moyens d'investigation efficaces pour la traçabilité et la saisie d'avoirs criminels en cryptomonnaies (Wallets) ne permet pas de connaitre la part de ces volumes financiers liée aux activités de blanchiment mais les experts estiment que tout l'environnement est en place pour que le blanchiment via les crypto-actifs soient importants.

Compte tenu de cette situation, le projet de renforcement capacitaire cyber porté par le C3BO revêt toute son importance et permettra de former et de doter les agents de la région avec les outils d'investigation nécessaires afin de ne plus être aveugle en ce qui concerne les flux de crypto-actifs.

La possibilité d'augmenter le nombre de confiscations des avoirs criminels devrait également entraîner une augmentation de la redistribution de ces saisies au bénéfice du service public et des parties civiles.

L'entrée en vigueur de l'accord permettra de développer C3BO en tant que pôle régional d'expertise et de l'ouvrir dès que possible à des financements étrangers, d'une part des pays de la région, d'autre part de l'Union européenne et de ses Etats membres, afin de diminuer, à terme, la part de la contribution française.

e. Conséquences administratives

Au sein de l'organisation interministérielle, la mise en oeuvre de l'accord C3BO mobilisera les directions des ministères suivants :

- Pour le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères : Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense, Direction des Affaires stratégiques de sécurité et du désarmement, Direction de l'Union européenne, Direction des affaires juridiques, Direction de l'Europe continentale

- Pour le ministère de l'Intérieur et des Outre-Mer : Direction de la coopération internationale de sécurité, Direction des Affaires européennes et internationales, Gendarmerie nationale, ComCyber MI...

Il est convenu d'élargir prochainement la coopération interministérielle aux :

- Ministère de la justice : Section J3 du Parquet de la JUNALCO (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) ;

- Ministère de l'économie et des finances : Direction générale des douanes et des droits indirects.

Durant les premières formations au Centre, le ComCyberMI (Commandement du ministère de l'Intérieur dans le Cyberespace), la réserve cyber de la gendarmerie nationale, ainsi que le secteur privé français (Total, HarfangLab) ont été mis à contribution dans une perspective de décloisonnement et de synergie des actions des secteurs public et privé.

f. Conséquences concernant l'égalité femmes-hommes

La stratégie en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes25(*) définit les travaux que la Commission européenne entend mener dans ce domaine et décrit les objectifs stratégiques à atteindre et les mesures essentielles à prendre au cours de la période 2020-2025. Sa mise en oeuvre repose sur une approche double, consistant en des mesures ciblées tendant à l'égalité entre les femmes et les hommes, combinées à une intégration renforcée de la dimension femmes-hommes dans toutes les politiques.

Parmi les objectifs poursuivis par le C3BO figurent :

· La participation accrue des femmes aux formations délivrées par et dans le Centre ;

· La promotion auprès des femmes des métiers de la cybersécurité ;

· L'engagement de la société civile (Woman4Cyber, Women In Tech et SheLeadsTech) dans la conception et la délivrance des programmes, en particulier les actions de sensibilisation et de communications sur les métiers du cyber ;

· La formation des équipes d'enquêtes, notamment en charge de la lutte contre le harcèlement en ligne et la pédopornographie.

En lien avec l'Union internationale des télécommunications (UIT), une formation s'est ainsi déjà tenue en septembre 2023 sur le modèle du projet « Her CyberTracks », initiative en trois parties intégrant des formations techniques en ligne et sur site en politique et diplomatie de cybersécurité, des formations sur les compétences générales, des cycles de mentorat, des conférences, ainsi que des événements de réseautage régionaux.

g. Conséquences sur la jeunesse

La diffusion de curricula universitaires français (Université Côte d'Azur) en matière de cyber sécurité, dans les universités de la région, à destination des étudiants des pays bénéficiaires, constituera un volet important de ce programme, et permettra de renforcer son impact structurel.

Dans un cadre plus global, le renforcement des capacités cyber permettra d'améliorer la réponse judiciaire, en particulier à l'exploitation et aux abus sexuels des femmes et des enfants en ligne.

VII. Etat des signatures et ratifications

A ce stade, les partenaires slovènes ont indiqué un calendrier de ratification à l'été 2024. Le Monténégro a pour sa part signalé que la ratification pourrait intervenir dès que nécessaire s'agissant d'un projet très prioritaire pour plusieurs ministères, dont principalement le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l'Administration publique.


* 1 Espace constitué par les infrastructures connectées relevant des technologies de l'information, notamment et internet.

* 1 Voir par exemple le 2e rapport annuel de progrès de l'OEWG 2021-2025 (A/78/265).

2 La cyber-résilience est la capacité d'une structure, d'un Etat à prévenir les incidents de cybersécurité, à y résister et à s'en relever. La cyber-résilience implique d'accepter que les violations sont inévitables et de choisir de se préparer à l'événement à l'avance. Elle suppose la mise en place de mesures de prévention, de détection et de réponse aux incidents, ainsi que la planification de la reprise après le sinistre et la continuité des activités.

3 Revue stratégique de cyberdéfense de la France de février 2018.

* 3 Rupture des relations entre l'Albanie et l'Iran après une cyberattaque.

* 4 Site de l'Agence de l'Union européenne pour la cybersécurité.

* 5 Cyber opérations russes contre l'Ukraine : déclaration du haut représentant au nom de l'Union européenne.

* 6 Stratégie interministérielle pour les Balkans occidentaux, 2019.

* 7 L'approche Team Europe adoptée par l'UE et ses Etats membres en 2020 est un engagement à produire un impact plus important et de meilleure qualité en mettant en place une coopération européenne au développement conjointe, coordonnée et plus efficace.

* 8 Directive (UE) 2016/1148 du Parlement européen et du Conseil du 6 juillet 2016 concernant des mesures destinées à assurer un niveau élevé commun de sécurité des réseaux et des systèmes d'information dans l'Union.

* 9 Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), Cyber Defence Pledge du 8 juillet 2016.

* 10 Le Monténégro a ouvert l'ensemble des 33 chapitres de négociations et en a clos provisoirement 3. Porté par une dynamique de réformes depuis novembre 2023, il pourrait clore 10 nouveaux chapitres d'ici la fin de l'année 2024.

* 11 Le Processus de Berlin est une initiative diplomatique lancée par l'Allemagne lors de la conférence des États des Balkans occidentaux, qui s'est tenue à Berlin en 2014 en vue d'accélérer les processus d'adhésion dans l'Union européenne des pays de la région.

* 12 Interprétation de l'Accord du 25 mars 1951 entre l'OMS et l'Égypte, Avis consultatif du 20 décembre 1980, 1980 Rep. C.I.J. 73, 89-90, para. 37.

* 13 V. Licéité de l'utilisation des armes nucléaires par un État dans un conflit armé, Avis consultatif du 8 juillet 1996, 1996 C.I.J. 66, 78-79, para. 25 (« La Cour a à peine besoin de rappeler que les organisations internationales sont des sujets de droit international qui ne jouissent pas, à l'instar des Etats, de compétences générales. Les organisations internationales sont régies par le ((principe de spécialité)), c'est-à-dire dotées par les Etats qui les créent de compétences d'attribution dont les limites sont fonction des intérêts communs que ceux-ci leur donnent pour mission de promouvoir. »).

* 14 Convention de Vienne sur le droit des traités, Art. 2 ; v. Projet d'articles sur le droit des traités et commentaires, Art. 2, commentaire 14 (la Commission de droit international indique que « L'expression « organisation internationale » est définie ici comme s'entendant d'une organisation intergouvernementale, ce qui précise que les règles des organisations non gouvernementales n'entrent pas en ligne de compte ».).

* 15 La cyber hygiène désigne les pratiques et procédures utilisées pour maintenir la santé et la résilience de la sécurité des systèmes, appareils, réseaux et données, par exemple : mots de passe forts et uniques, maintenance des logiciels et des systèmes, sauvegarde des données, sécurisation des réseaux Wi-Fi, formation des utilisateurs, chiffrement des données sensibles.

* 16 La Cyber Threat Intelligence (CTI) définit la recherche, l'analyse et la modélisation de la menace cyber. Cela sert à prévenir et à détecter des attaques informatiques, de connaître préalablement la menace pour l'anticiper, c'est-à-dire prendre des contre-mesures défensives en amont et la détecter en temps réel si nécessaire. L'Endpoint detection and response (EDR) est un logiciel de détection des menaces de sécurité informatique sur les équipements numériques. Les EDR sont une évolution de l'antivirus et du pare-feu, particulièrement préconisés pour protéger les machines (ordinateurs, smartphone) et les serveurs. La gestion de la surface d'attaque (Attack Surface Management - ASM) est le procesus d'identification, d'analyse et de gestion des différents points d'entrée que les attaquants (cybercriminels) pourraient exploiter pour obtenir un accès non autorisé au réseau d'une organisation. Cette gestion est un élément essentiel de la gestion des risques cyber car elle aide les acteurs à identifier les faiblesses de manière proactive et à y remédier avant qu'elles puissent être exploitées.

* 17 Convention sur la cybercriminalité, signée à Budapest le 23 novembre 2001 ( Décret n° 2006-580 du 23 mai 2006) ; 1er Protocole additionnel à la Convention sur la cybercriminalité, relatif à l'incrimination d'actes de nature raciste et xénophobe commis par le biais de systèmes informatiques ( Décret n° 2006-597 du 23 mai 2006) ; Deuxième Protocole additionnel à la Convention sur la cybercriminalité relatif au renforcement de la coopération et de la divulgation de preuves électroniques, fait à Strasbourg le 12 mai 2022 (dont le processus de ratification est en cours).

* 18 ' Conclusions du Conseil de l'UE sur les principes directeurs du renforcement capacitaire cyber, 26 juin 2018.

* 19 Stratégie de l'UE pour la cybersécurité de décembre 2020.

* 20 Conclusions sur la Posture cyber de l'UE de mai 2022

* 21 Conclusions du Conseil de l'UE sur la diplomatie numérique de l'UE de juin 2023.

* 22 Programme 105 « Action de la France en Europe et dans le monde ».

* 23 Chainalysis est une entreprise américaine qui détient une plateforme de données sur la blockchain et qui fournit des logiciels, des services et des recherches aux agences gouvernementales. La licence Chainalysis (environ 25000 euros pour un abonnement annuel) fait partie des outils indispensables aux enquêteurs pour tracer les cryptomonnaies dans la blockchain, identifier des wallets, et ainsi les propriétaires des cryptomonnaies. C'est un outil indispensable à la lutte contre les opérations de blanchiment via les cryptomonnaies. Cet outil fournit également des analyses annuelles sur l'état des flux et des transactions en cryptomonnaies par pays.

* 24 L'ensemble des données fournies ici sont issues de Chainalysis country Brief.

* 25 Une Union de l'égalité : stratégie en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes 2020-2025.

Partager cette page