N° 171
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 19 janvier 2000 |
PROJET DE LOI
autorisant la ratification des amendements à la Constitution de l' Organisation internationale pour les migrations ,
PRÉSENTÉ
au nom de M. LIONEL JOSPIN,
Premier ministre,
par M. HUBERT VÉDRINE,
ministre des affaires étrangères
(Renvoyé à la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement).
Traités et conventions. |
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Le Conseil de l'Organisation internationale pour les migrations a adopté par consensus, le 24 novembre 1998, dans le cadre de sa soixante-seizième session, la résolution n° 997 introduisant des amendements à la Constitution de l'Organisation. Ces modifications ont été proposées par le groupe de travail à composition non limitée créé en 1997 par une résolution du Conseil aux fins de déterminer les amendements permettant d'affermir la structure de l'Organisation et de rationaliser son processus de prise de décision.
La modification principale est la suppression du comité exécutif qui, composé de neuf membres élus par le Conseil, avait pour tâche de préparer les travaux et décisions de ce dernier, ce qui, dans la pratique, entraînait une duplication des tâches et une multiplication des réunions. Cette mesure, qui ne retire pas au Conseil la possibilité de créer un organe subsidiaire en tant que de besoin, permettra de réduire les coûts de fonctionnement de l'Organisation car elle raccourcira les circuits d'examen et allégera le processus de décision.
Dans le même esprit de simplification de la prise de décision, il est prévu que seuls les amendements dont le Conseil aura décidé à la majorité des deux tiers qu'ils entraînent un changement fondamental à la Constitution devront, après adoption par les deux tiers des membres du Conseil, être acceptés par les deux tiers des Etats membres, conformément à leurs règles constitutionnelles respectives ; les autres amendements ne nécessiteront qu'une adoption par les deux tiers des membres du Conseil.
Les autres modifications soumises à ratification apportent des précisions sur les modalités d'entrée des Etats dans l'Organisation et sur la procédure de retrait du droit de vote en cas de non-paiement par les Etats de leurs contributions financières. Il est enfin prévu de limiter à deux mandats, d'une durée maximale de cinq ans chacun, les fonctions du directeur et du directeur-adjoint.
Ces amendements visent donc à une gestion plus rigoureuse et à une plus grande transparence de l'Organisation. Ils s'inscrivent dans le cadre plus large de la politique de redéfinition des méthodes et des objectifs poursuivie par le nouveau directeur général de l'Organisation, avec l'appui des Etats membres.
Telles sont les principales observations qu'appellent les amendements à la Constitution de l'Organisation internationale pour les migrations qui, comme tout accord relatif à l'organisation internationale, sont soumis au Parlement en vertu de l'article 53 de la Constitution.
PROJET DE LOI
Le Premier ministre,
Sur le rapport du ministre des affaires étrangères,
Vu l'article 39 de la Constitution,
Décrète :
Le présent projet de loi autorisant la ratification des amendements à la Constitution de l'Organisation internationale pour les migrations, délibéré en Conseil des ministres après avis du Conseil d'Etat, sera présenté au Sénat par le ministre des affaires étrangères, qui sera chargé d'en exposer les motifs et d'en soutenir la discussion.
Article unique
Est autorisée la ratification des amendements à la Constitution de l'Organisation internationale pour les migrations, adoptés à Genève le 24 novembre 1998, et dont le texte est annexé à la présente loi.
Fait à Paris, le 19 janvier 2000
Signé : LIONEL JOSPIN
Par le Premier ministre :
Le ministre des affaires étrangères,
Signé : Hubert VÉDRINE
A M E ND E M E N T S
à
la Constitution de l'Organisation internationale
pour les
migrations,
adoptés à Genève le 24 novembre 1998
AMENDEMENTS
à la constitution de l'Organisation
internationale
pour les migrations
Article 2
« Sont membres de
l'Organisation :
a)
...
b)
Les
autres Etats qui ont fourni la preuve de l'intérêt qu'ils portent
au principe de la libre circulation des personnes et qui s'engagent au moins
à apporter aux dépenses d'administration de l'Organisation une
contribution financière dont le taux sera convenu entre le Conseil et
l'Etat intéressé, sous réserve d'une décision du
Conseil prise à la majorité des deux tiers et de leur acceptation
de la présente constitution, conformément à leurs
règles constitutionnelles respectives. »
Article 4
1. Un Etat membre en retard
dans le paiement de ses obligations financières à l'égard
de l'Organisation est privé du droit de vote si le montant de ses
arriérés est égal ou supérieur à la somme
des contributions dues par lui pour les deux années
écoulées. Toutefois, la perte du droit de vote devient effective
une année après que le Conseil a été informé
du non-respect, par l'Etat membre intéressé, de ses obligations
financières dans une mesure justifiant la perte du droit de vote, pour
autant qu'à ce moment-là l'Etat membre en question soit encore
redevable d'arriérés dans la mesure visée.
Néanmoins, le Conseil peut, par un vote à la majorité
simple, maintenir ou rétablir le droit de vote de cet Etat membre s'il
apparaît que le manquement est dû à des circonstances
indépendantes de sa
volonté.
2. ...
Article 18
1. Le directeur
général et le directeur général adjoint sont
élus par le Conseil à la majorité des deux tiers et
pourront être réélus pour un second mandat. La durée
de leur mandat sera normalement de cinq ans mais, dans des cas exceptionnels,
pourra être inférieure si le Conseil en décide ainsi
à la majorité des deux tiers. Ils remplissent leurs fonctions aux
termes de contrats approuvés par le Conseil et signés, au nom de
l'Organisation, par le président du
Conseil.
2. ...
Article 30
1. ...
2. Les
amendements entraînant des changements fondamentaux dans la constitution
de l'Organisation ou de nouvelles obligations pour les Etats membres entreront
en vigueur lorsqu'ils auront été adoptés par les deux
tiers des membres du Conseil et acceptés par les deux tiers des Etats
membres, conformément à leurs règles constitutionnelles
respectives. Le Conseil décidera, par un vote à la
majorité des deux tiers, si un amendement entraîne un changement
fondamental dans la constitution. Les autres amendements entreront en vigueur
lorsqu'ils auront été adoptés par une décision du
Conseil prise à la majorité des deux tiers.
Articles concernant le Comité exécutif
Article 5 : supprimer
l'alinéa
b
; renuméroter en conséquence
l'alinéa
c.
Article 6 :
reformuler comme suit : « Les fonctions du Conseil, outre celles
indiquées dans d'autres dispositions de la présente constitution,
consistent
à :
a)
Arrêter,
examiner et revoir la politique, les programmes et les activités de
l'Organisation ;
b)
Etudier
les rapports, approuver et diriger la gestion de tout organe
subsidiaire ; »
c)
à
e)
Pas de changement.
Article
9 : supprimer l'alinéa
b
du paragraphe 2 ;
renuméroter en conséquence
l'alinéa
c.
Article 10 :
reformuler comme suit : « Le Conseil peut créer tout
organe subsidiaire nécessaire à l'accomplissement de ses
fonctions. »
Chapitre V (articles 12
à 16) : supprimer. Renuméroter en conséquence tous
les chapitres et articles qui suivent.
Article
18 : supprimer la mention du Comité exécutif au
paragraphe 2.
Article 21 : supprimer la
mention du Comité exécutif. Remplacer « des
sous-comités » par « des organes
subsidiaires ».
Article 22 :
supprimer la mention du Comité
exécutif.
Article 23 : supprimer la
mention du Comité exécutif au
paragraphe 2.
Article 24 : supprimer la
mention du Comité exécutif.
Article
29, paragraphes 1, 2 et 3 : supprimer la mention du
Comité exécutif. Aux paragraphes 1 et 3, remplacer
« sous-comité(s) » par « organe(s)
subsidiaire(s) ».
Fait à
Genève, le 24 novembre 1998.
TCA 99-39. - Imprimerie des Journaux officiels, Paris
550990390 - 000399
(cf. note 1)
NOTE (S) :
(1) TCA . - Imprimerie des Journaux officiels, Paris