Le résumé
En janvier 2021, le Gouvernement a présenté la stratégie nationale portuaire qui était restée lettre morte depuis les premières annonces en 2019.
Fortement impliquée sur ce sujet, la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire a tenu à faire part de sa position sur cette stratégie qu'elle appelait de ses voeux depuis plusieurs années. Face au retard chronique dont souffrent les ports français par rapport à leurs voisins européens, il était urgent que l'État se dote d'une stratégie de long terme fixant des objectifs clairs en termes de performance et de compétitivité. La stratégie chinoise des « ?nouvelles routes de la soie? » qui menace actuellement l'autonomie stratégique des ports européens n'a fait que renforcer cet impératif. En proposant d'atteindre 80 pour cent de parts de marché pour la filière conteneurs et 2 milliards d'euros de valeur ajoutée dans le système portuaire d'ici à 2050, la stratégie nationale portuaire fixe des orientations particulièrement positives.
Toutefois, l'initiative du Gouvernement ne répond que partiellement aux attentes de la commission : la trajectoire prévue est nettement en deçà des préconisations formulées, tant d'un point de vue temporel (la stratégie se limite à un horizon de 10 ans) que financier (200 millions d'euros sont annoncés, là où la commission proposait 750?millions d'euros sur cinq ans), et elle ne fait qu'effleurer les questions de gouvernance et d'attractivité des zones industrialo portuaires de même que la performance sociale, sujet pourtant rendu incontournable par la crise économique actuelle.
Pour élever les ambitions à la hauteur des enjeux et doter le système portuaire de l'élan dont il a besoin, la commission appelle le Gouvernement et l'Assemblée nationale à s'emparer de la proposition de loi n° 723 (2019 2020) de Michel Vaspart relative à la gouvernance et à la performance des ports maritimes français, adoptée par le Sénat en décembre 2020, qui permettrait des avancées concrètes sur de nombreux sujets.