Le résumé
Avec près de 17 000 interventions réalisées en 2023, les démineurs de la sécurité civile constituent un service crucial, engagé au quotidien pour garantir la sécurité des populations. De la neutralisation des restes de munitions issus des deux conflits mondiaux à la lutte contre la menace terroriste, le champ d'intervention des démineurs s'est largement diversifié depuis la création du groupement d'intervention du déminage (GID) en 1944.
Si la compétence des 324 démineurs du GID est unanimement reconnue, y compris à l'international, ce service doit se moderniser pour désamorcer certains risques pesant sur sa pérennité. En effet, la répartition territoriale des unités opérationnelles du GID, fruit de l'histoire, n'est aujourd'hui plus adaptée à la réalité des missions des démineurs, faisant peser un risque d'allongement des délais d'intervention dans certaines zones non couvertes par ces unités. Par ailleurs, le GID est actuellement confronté à une vague de départs à la retraite de ses démineurs, qui pourrait constituer à moyen terme une menace pour la continuité du service.
Le GID doit également donner aux démineurs les moyens de mener ses missions opérationnelles dans des conditions optimales. Or le rapporteur spécial a fait le constat d'un sous dimensionnement des personnels de soutien du GID, ce qui implique de mobiliser des démineurs pour des missions qui ne relèvent pas de leur coeur de métier. En ce qui concerne les moyens matériels, le renouvellement du parc vieillissant de robots de déminage doit également faire l'objet d'une attention particulière dans un contexte où l'évolution des technologies permet aux organisations terroristes d'élaborer des dispositifs explosifs toujours plus complexes et sophistiqués.
Face à ces constats, le rapporteur spécial a formulé 6 recommandations invitant notamment le GID à redéfinir son implantation territoriale et à moderniser sa politique de ressources humaines pour répondre aux défis liés au renouvellement de ses effectifs.