Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 27/01/2022

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l'accompagnement des femmes dans leurs parcours de santé.
Alors que la loi relative à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) existe depuis 46 ans, l'examen en cours devant le Parlement de la proposition de loi n° 3292 (Assemblée nationale, 15ème législature) visant à renforcer le droit à l'avortement montre les difficultés pour les femmes, en 2022, de disposer de leur corps : ce sont entre 1 500 et 2 000 femmes qui doivent se rendre chaque année à l'étranger pour pratiquer des IVG parce qu'elles n'ont pas pu respecter les délais imposés par la loi en vigueur.
Avant d'allonger les délais, il serait sans doute souhaitable de s'attaquer aux causes du problème. En effet, si des femmes se retrouvent à devoir avorter tardivement, c'est d'abord parce que le recours à l'IVG est loin d'être facilité du fait, notamment, du manque de praticiens et de la fermeture progressive de centres dédiés.
En outre, il convient de renforcer l'accompagnement des femmes dans leurs parcours de santé, de l'amont à l'aval : l'amélioration de l'accès à l'IVG passe par le renforcement de la prévention et de l'information sur la contraception et les dispositifs existants pour garantir une prise en charge précoce des femmes souhaitant interrompre leur grossesse. En effet, l'IVG est un droit essentiel mais cet acte n'est jamais anodin.
Un travail est probablement à mener auprès des professionnels de santé (médecins, infirmières scolaires et sages-femmes) pour orienter les patients sur la contraception la plus adaptée à chacun et chacune. Il convient d'ajouter qu'un quart des lycées ne propose pas les cours d'éducation sexuelle et reproductive, alors qu'ils figurent parmi les obligations des programmes. En cela, la contraception féminine gratuite pour toutes les femmes jusqu'à 25 ans, votée dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, devrait faire diminuer le nombre d'IVG chez les 19–25 ans.
Des études scientifiques montrent, en effet, une corrélation nette entre le niveau de vie et l'IVG : les femmes issues de milieux précaires y recourent sensiblement plus que celles issues de milieux aisés, ce qui prouve la nécessité de mettre en place une réelle politique d'aide et de prévention de l'avortement.
Par conséquent, il lui demande de quelle manière il entend améliorer l'accompagnement des femmes dans leurs parcours de santé.

- page 440

Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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