Question de Mme MONIER Marie-Pierre (Drôme - SER) publiée le 14/04/2022
Mme Marie-Pierre Monier attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les conséquences concrètes, au sein des établissements scolaires, des suppressions de postes dans le secondaire.
Depuis le début du quinquennat, ce sont plus de 7 500 postes qui ont été supprimés malgré une hausse de 68 000 élèves entre 2018 et 2021. Depuis maintenant plusieurs années, elle alerte, avec plusieurs de ses collègues parlementaires, sur les risques de ces suppressions nombreuses.
Elle est aujourd'hui sollicitée par les équipes pédagogiques de plusieurs établissements scolaires drômois ainsi que par des élus locaux inquiets pour la qualité des conditions d'enseignement imposées aux jeunes de leur territoire.
Dans de nombreux établissements, les dotations globales horaires (DGH) sont trop faibles pour permettre des effectifs de classe propices à un bon apprentissage. Et surtout, elles impliquent un recours accru aux heures supplémentaires pour compenser la réduction du nombre de postes. Cela a plusieurs conséquences.
En premier lieu, cela signifie moins d'adultes présents dans l'établissement : dans un petit établissement tout particulièrement, cela se traduit par moins de disponibilité pour les élèves en dehors de temps de classe, notamment pour accompagner les plus en difficulté d'entre eux. Ensuite, cela veut dire des enseignants surchargés d'heures supplémentaires qui seront moins disponibles pour mener à bien des projets au sein de l'établissement : ce sont le club théâtre, le club cinéma, le club de débat, les voyages scolaires ou encore l'association sportive qui en pâtiront. Enfin, cela implique pour de nombreux enseignants une obligation de fait d'accepter des heures supplémentaires, sans quoi la situation de l'établissement n'est pas tenable. Et pour d'autres, la recherche de compléments de service dans d'autres établissements, souvent trop éloigné de leur établissement d'origine : une concession chronophage et épuisante qui réduit encore leur capacité à s'investir dans un établissement.
Les situations concrètes sont nombreuses : au collège Revesz-Long à Crest, on doit rogner sur l'enveloppe du collège pour maintenir la classe Segpa dans des conditions normales. Au collège Roumanille de Nyons, l'association sportive va devoir réduire fortement ses propositions. Au collège Olivier de Serres à Cléon-d'Andran, les heures supplémentaires sont si nombreuses qu'il serait possible de créer un poste entier sans difficulté. Et on peut faire des constats similaires aux collèges Camille Vernet et Paul Valéry à Valence, André Cotte à Saint-Vallier, Henri Barbusse à Buis-les-Baronnies, Jean Macé à Portes-les-Valence, ou encore Benjamin Malossane à Saint-Jean-en-Royans.
Dans chacun des établissements, le mal-être des enseignants est palpable et les effectifs ne permettent pas aux élèves d'apprendre dans les meilleures conditions.
Alors que l'heure des décisions finales pour la répartition des heures en vue de la rentrée 2022 approche, elle souhaite savoir s'il est prêt à envisager de débloquer des moyens supplémentaires pour que les services académiques disposent de postes en nombre suffisant afin d'augmenter les DGH dans les établissements où cela est nécessaire, ou dans le cas contraire, quelles sont les dispositions envisagées pour pallier ces difficultés concrètes.
- page 1943
Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
La question est caduque
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