Question de M. ROJOUAN Bruno (Allier - Les Républicains-R) publiée le 10/10/2024
M. Bruno Rojouan attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur les difficultés financières auxquelles sont confrontés de nombreux retraités en France.
Les difficultés financières auxquelles sont confrontés de nombreux retraités en France les poussent à prolonger leur vie professionnelle, parfois jusqu'à l'âge de 80 ans. Les pensions de retraite peuvent souvent ne pas être suffisantes pour couvrir les coûts de la vie quotidienne, en particulier avec l'augmentation des dépenses liées à la santé et au logement. Certains retraités se retrouvent dans l'obligation de continuer à travailler pour compléter leurs revenus et maintenir un niveau de vie décent, créant ainsi une situation où la retraite n'est pas synonyme de repos, mais plutôt une prolongation du besoin de travail pour des raisons financières.
Le coût de la vie croissant, combiné à des pensions de retraite parfois insuffisantes, place de nombreux retraités dans une position délicate. Les dépenses inattendues, les problèmes de santé et d'autres imprévus peuvent accroître la pression financière sur cette population vieillissante.
Aussi, il souhaite connaitre les mesures que le Gouvernement compte mettre en place afin d'assurer une vie décente aux personnes âgées sans les contraindre à poursuivre leur carrière au-delà de l'âge de la retraite.
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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé du travail et de l'emploi
Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé du travail et de l'emploi publiée le 19/06/2025
Une étude du Comité d'orientation des retraites (COR) de février 2023 montre que le niveau de vie des retraités représente 101,5 % de celui de l'ensemble de la population. En effet, pour comparer le niveau de vie des actifs et des retraités, plusieurs éléments doivent être pris en compte ; outre les pensions perçues pour les retraités et les revenus d'activité ou les allocations chômage pour les actifs, il faut également tenir compte des revenus du patrimoine, des autres prestations sociales telles que les allocations logement ou les allocations familiales, mais aussi en retirer les impôts ou les autres prélèvements sociaux tels que la contribution sociale généralisée, par exemple. Le niveau de vie relatif des retraités a progressé de plus de 30 points en 50 ans et les retraités sont désormais moins pauvres que l'ensemble de la population. Ainsi, depuis 1996, le taux de pauvreté des retraités est relativement stable, aux alentours de 10 %, voire un peu en-dessous, le situant à un niveau inférieur au taux de pauvreté de l'ensemble de la population (environ 15 %). Néanmoins, le Gouvernement est particulièrement attentif à la situation des retraités modestes. Ainsi, des mesures destinées aux personnes ayant cotisé toute leur vie sur des bas salaires ont été prises dans le cadre de la réforme des retraites de 2023 : - la revalorisation des pensions liquidées avant le 1er septembre 2023 de 100 euros pour une carrière complète, qui a déjà bénéficié à 1,5 millions de personnes, pour un montant moyen de 50 euros par mois ; - la revalorisation de 100 euros du barème du minimum contributif, mécanisme qui permet de compléter les petites pensions des assurés ayant cotisé sur des bas salaires, pour les nouveaux retraités à compter du 1er septembre 2023, pour garantir un montant total de pension brut, de base et complémentaire, équivalent à 85 % du Salaire minimum de croissance (SMIC) net (environ 1 200 euros brut). Environ 185 000 nouveaux retraités en bénéficieront chaque année, soit environ un départ en retraite sur quatre. En outre, ce barème est désormais indexé sur le SMIC, alors qu'il était auparavant indexé sur l'inflation. Par ailleurs, pour bénéficier de la majoration du minimum contributif, sont désormais prises en compte, outre les périodes pour lesquelles l'assuré a cotisé, les périodes au cours desquelles il a bénéficié de l'assurance vieillesse des parents au foyer ou de l'assurance vieillesse des aidants, dispositifs qui permettent de compenser l'arrêt ou la réduction d'activité pour s'occuper d'un enfant ou d'un proche malade. Enfin, de nombreux mécanismes contribuent à lutter contre la pauvreté des personnes âgées : accès à la complémentaire santé solidaire et à l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) pour les retraités aux ressources modestes, taux réduit de CSG en fonction du revenu fiscal de référence, exonération d'impôt sur le revenu des bénéficiaires de l'ASPA.
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