Question de M. MAUREY Hervé (Eure - UC) publiée le 17/04/2025

M. Hervé Maurey attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur les chiffres de la mortalité liée à l'épisode caniculaire de l'été 2024.

Selon l'agence Santé Publique France, l'été 2024 a été plus chaud que la normale de 0,7°C, avec des contrastes régionaux affectant tout particulièrement le pourtour méditerranéen.

La principale canicule a eu lieu du 28 juillet au 14 août 2024. 43 départements et 40 % de la population ont été concernés pendant une durée moyenne de 4,7 jours.

Santé Publique France ajoute que la canicule de l'été 2024 a entraîné 17 000 recours aux soins d'urgence concernant toutes les classes d'âge et tout particulièrement les personnes de 75 ans et plus qui ont représenté 52 % des passages aux urgences et 24 % des consultations SOS pour l'indicateur iCanicule.

Selon les chiffres de l'agence, plus de 3 700 décès seraient attribuables à une exposition de la population à la chaleur sur l'ensemble de la période de surveillance de l'été, soit plus de 2 % de la mortalité toute cause observée.

Santé publique France souligne « l'importance de mettre en place des mesures de prévention pour diminuer l'impact de la chaleur, durant les canicules mais aussi durant tout l'été, et la nécessité d'une stratégie d'adaptation au changement climatique renforcée, au niveau national et territorial ».
Il souhaite donc connaître l'avis du Gouvernement à ce sujet et les mesures qu'il compte prendre afin de réduire le nombre de décès imputables aux épisodes de forte chaleur.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 17/07/2025

Dans un contexte de réchauffement climatique global, qui accroît la fréquence, l'intensité et la durée des vagues de chaleur, le Gouvernement réaffirme sa mobilisation constante pour protéger la santé de la population. L'été 2024, marqué par des températures supérieures aux normales saisonnières, a été ponctué de plusieurs épisodes de chaleur, notamment entre le 28 juillet et le 14 août. Le bilan publié par Santé publique France atteste de l'impact sanitaire significatif de ces épisodes, y compris en l'absence de canicules d'ampleur exceptionnelle, et met en lumière les effets différenciés de la chaleur selon les profils de vulnérabilité. Chaque année, les pouvoirs publics mettent en oeuvre un dispositif national de prévention et de gestion des vagues de chaleur, activé du 1er juin au 15 septembre. Ce dispositif repose sur une alerte anticipée, une information claire et accessible à destination du grand public, ainsi que sur la mobilisation coordonnée des acteurs sanitaires, médico-sociaux et territoriaux. Il comprend notamment la diffusion de messages de prévention en amont de la saison estivale, en période de surveillance renforcée (1er juin-15 septembre) et en cas de canicule. L'action de l'État mobilise l'ensemble des ministères concernés, ainsi que les services déconcentrés, en particulier les préfectures et les agences régionales de santé pour assurer une réponse cohérente et adaptée aux enjeux locaux en lien étroit avec les maires et leurs centres communaux d'action sociale. Au-delà de la réponse saisonnière, l'État s'inscrit dans une stratégie d'adaptation structurelle aux effets du changement climatique. Le Plan national d'adaptation au changement climatique constitue le cadre stratégique de cette ambition. Il vise à intégrer l'adaptation dans toutes les politiques publiques, en renforçant la résilience des infrastructures, en adaptant les bâtiments (notamment les écoles, hôpitaux et Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou encore en soutenant la recherche sur les impacts sanitaires du climat, notamment face aux vagues de chaleur. Il s'articule avec le plan national santé-environnement, qui met l'accent sur la prévention des risques sanitaires liés à l'environnement, la réduction des inégalités d'exposition, et la montée en compétences des professionnels de santé. Il prévoit également le développement d'indicateurs de suivi, la formation des acteurs de terrain, et la promotion de solutions fondées sur la nature, notamment pour atténuer les effets des vagues de chaleur. L'action de l'État face aux vagues de chaleur s'inscrit donc dans une approche globale qui conjugue prévention, gestion et adaptation à long terme.

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