Question de M. PLA Sebastien (Aude - SER) publiée le 02/10/2025
M. Sebastien Pla souligne à Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire que l'Occitanie, première région céréalière du sud de la France, joue un rôle stratégique dans la production de blé dur, orge, maïs et tournesol, dont une partie non négligeable de la production est autoconsommée dans les usines de premières transformations locales (moulins, fabrication d'aliments du bétail, usine de trituration) et également destinée à d'importants marchés d'export de proximité du pourtour méditerranéen, contribuant ainsi à la réduction du déficit commercial de la France depuis 2017.
Il souligne qu'avec près d'un million d'hectares consacrés aux grandes cultures, répartis dans tous les départements de la région, sans exception, la région Occitanie est aussi l'une des régions françaises où les filières de production sous signe de qualité (agriculture biologique, haute valeur environnementale, appellation d'origine protégée, etc.) sont les plus importantes.
Il pointe cependant que cette filière grandes cultures traverse aujourd'hui une crise sans précédent mettant en péril la pérennité des exploitations, dont les revenus, déjà inférieurs à la moyenne nationale, se dégradent, fragilisant les exploitations, compromettant l'attractivité du métier et favorisant la déprise agricole.
La hausse moyenne des températures, accompagnée d'une baisse des précipitations estivales de 10 à 20 % depuis trente ans avec des phénomènes météorologiques extrêmes qui se multiplient, sécheresses printanières plus fréquentes, canicules plus intenses, orages violents et épisodes cévenols plus marqués, entraîne une diminution notable de la ressource en eau, accentuant davantage la pression sur l'irrigation et les usages agricoles, plaçant ainsi le phénomène de changement climatique comme un facteur central de cette perte de performance économique.
Il lui précise que les impacts sur la production sont bien visibles : baisse des rendements (le blé dur a perdu en moyenne 10 à 15 % de rendement les années sèches comme en 2017, 2019 et 2022) ; risque accru de stress hydrique pendant la montaison et la floraison pour toutes les cultures de céréales et oléo-protéagineuses avec un fort impact sur la qualité technologique des graines (protéines, poids spécifique, teneur en huile...) et la valorisation commerciale ; développement de maladies et ravageurs avec des attaques de plus en plus fréquentes de pucerons et cicadelles (vecteur des virus).
Cette érosion critique de la compétitivité de la filière entraîne, par ailleurs, une baisse des surfaces céréalières cultivées, directement observable chez les organismes stockeurs qui estiment à plus 100 000 tonnes la part des céréales manquantes à destination des acteurs de la première transformation.
Face à ce constat, il lui signale que le syndicat fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de l'Aude réclame, avec insistance, la mise en oeuvre d'une mesure compensatoire permettant d'atténuer la perte de compétitivité de la filière céréalière occitane.
Il lui demande donc quelles actions le Gouvernement compte engager pour que cette région devenue un point chaud du changement climatique, soit enfin considérée comme un laboratoire de résilience servant de modèle pour les bouleversements à venir auxquels l'ensemble de l'agriculture française devra faire face demain, et si, de ce fait, le Gouvernement compte donner suite aux demandes légitimes des céréaliers occitans face à la vulnérabilité de leur activité.
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Transmise au Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire
En attente de réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.
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