C. SOUTENIR LES INITIATIVES DES MIGRANTS EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DE LEUR PAYS D'ORIGINE
Dernier volet de l'accord, le volet consacré au co-développement n'est pas le plus substantiel, le Gabon ne s' inscrivant pas dans les mêmes problématiques de soutien aux familles restées au pays que d'autres pays d'Afrique subsaharienne comme le Mali ou le Sénégal dont les communautés, plus nombreuses et structurées de longue date en associations, ont une pratique ancienne de transferts de revenus et de développement des infrastructures du village d'origine.
L'article 6 s'inscrit dans la définition initiale, assez étroite, du co-développement et ne répond guère en l'état à l'équilibre recherché entre contrôle de l'immigration et contribution au développement. En effet, l'accord prévoit de soutenir les initiatives des migrants sur les crédits du fonds de solidarité prioritaire, outil de financement des projets de coopération dans les pays de la zone de solidarité prioritaire, géré par le ministère des affaires étrangères mais dont une partie des crédits et des actions de co-développement ont été transférés au ministère de l'immigration.
Toutefois, le ministère de l'immigration a aussi décidé de soutenir des actions sortant du champ du co-développement stricto sensu, sur le critère de la proximité des projets avec le terrain et de leur contribution au développement local dans les régions d'émigration
D'après les informations fournies à votre rapporteur, un projet de co-développement avec le Gabon, avec une composante de coopération décentralisée, a cependant été identifié et est en cours d'instruction.
Très présente au Gabon, la coopération française se concentre sur trois secteurs : la forêt et l'environnement, les infrastructures et l'éducation.
La question migratoire, peu préoccupante, ne justifie pas de changement de cette stratégie de concentration des actions de la France, mais implique de lui donner des applications rapides et novatrices, qui pourraient intervenir, par exemple, dans le domaine de l'éco-tourisme.