3. L'impuissance des éducateurs face à des jeunes multirécidivistes et violents
Au-delà du manque d'effectifs, votre rapporteur spécial a ressenti un véritable malaise auprès des services de la protection judiciaire de la jeunesse qui ne parviennent plus à réaliser leurs missions en raison de l'évolution de la population auprès de laquelle ils sont censés intervenir.
Votre rapporteur spécial a constaté que les unités d'hébergement, qu'il s'agisse de celles du CAE de Colmar ou du centre de placement immédiat de Mulhouse étaient largement sous-occupées. Il a donc demandé des explications.
A Colmar, on lui a fait remarquer que le CAE était confronté à une évolution des demandes de prise en charge qui correspondaient plus à des réponses judiciaires qu'à la volonté d'élaborer un projet éducatif. Ainsi, certains jeunes placés au CAE sont sous contrôle judiciaire, ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas sortir de cet établissement sans l'autorisation écrite des éducateurs ou du responsable de service. D'une manière générale, le placement des jeunes résulte rarement d'une démarche volontaire de leur part. En conséquence, leur accueil est difficile et ils sont très réticents à s'impliquer dans quelque projet éducatif que ce soit. Or, à l'origine, les CAE ont une mission éducative. Désormais, devant des jeunes souvent violents et déstructurés, les éducateurs se sentent impuissants à accomplir leurs missions.