B. DES PREMIÈRES RÉPONSES
1. Une stratégie commune
Avec la Stratégie européenne de sécurité, l'Union européenne s'est dotée, en 2003, d'un premier document commun d'orientation stratégique pour la politique étrangère et de sécurité commune, document qui mentionne spécifiquement l'Afrique à plusieurs reprises.
Par ailleurs, la stratégie de l'Union européenne pour l'Afrique, adoptée lors du Conseil européen de décembre 2005, fait du continent africain une priorité stratégique.
Ce document est intéressant à plus d'un titre.
Tout d'abord, il considère l'Union européenne comme une « puissance » qui doit tenir son rang à l'égard d'un continent qui lui est proche et où son intérêt est direct.
En second lieu, l'Union européenne ne se présente plus seulement comme un bailleur de fonds agissant en ordre dispersé mais inscrit son action dans une stratégie globale. A ce titre, la Stratégie témoigne d'une prise de conscience des enjeux de la stabilité en Afrique. La paix, la sécurité et la bonne gouvernance y sont considérées comme des préalables au développement ; elle fixe un objectif général : « L'UE devrait intensifier ses efforts pour favoriser la paix et la sécurité à tous les stades du cycle d'un conflit, depuis la prévention des conflits par l'intermédiaire de leur gestion jusqu'à leur résolution et la reconstruction ».
La stratégie européenne pour l'Afrique définit les axes suivants pour une politique européenne :
- Développer une démarche globale en matière de prévention des conflits ;
- Coopérer dans la lutte contre les menaces communes pour la sécurité ;
- Soutenir les opérations africaines de maintien de la paix ;
- Désarmer pour briser le cycle du conflit ;
- Soutenir la paix dans les opérations d'après-conflit ;
- Couper les ressources aux conflits.
Enfin, elle s'appuie sur la dimension régionale et notamment sur l'Union africaine pour construire un partenariat euro-africain . L'Union africaine était déjà au coeur de la position commune du Conseil du 26 janvier 2004 sur la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique.
En insistant sur l'échelon régional, l'Union prolonge la dynamique lancée par les accords de partenariats économiques négociés sur la base de l'Accord de Cotonou. 907 millions d'euros sont ainsi consacrés, dans le cadre du IXe FED à des projets de renforcement des capacités institutionnelles des organisations sous-régionales, de facilitation du commerce et de renforcement des infrastructures régionales.
Cette volonté de renforcer les organisations régionales répond à une double exigence : celle des Africains souhaitant limiter les interventions extérieures occidentales sur leur sol et celle des Européens désireux de restreindre l'ampleur et la durée des déploiements de leurs troupes.