2. Une injection de fonds publics à hauteur de 20 % du PIB
Au total, les fonds publics dépensés pour résoudre la crise bancaire ont été de l'ordre de 100 trillions de yens, soit 20 % du PIB 23 ( * ) .
Cette somme a été à plusieurs reprises revue à la hausse, du fait de la nécessité de réaliser des injections de capital supplémentaires. Ainsi, alors que le gouvernement avait annoncé en décembre 1997 que les sommes mises à la disposition de la DIC seraient de 30 trillions de yens au total, ce montant a été porté à 60 trillions de yens en octobre 1998, puis à 70 trillions de yens en mai 2000 24 ( * ) .
Ces fonds consistent en des prêts de la Banque du Japon, garantis par l'Etat, à la DIC. Ainsi, les pouvoirs publics doivent récupérer les fonds injectés.
Dans le cas du plan d'octobre 1998, cette somme correspondait :
- pour 30 %, au renforcement du mécanisme d'assurance des dépôts par la DIC ;
- pour 40 %, à des injections de capital dans les banques en difficulté ;
- pour 30 %, à des injections de capital dans les banques temporairement nationalisées.
Les fonds publics injectés dans le système bancaire japonais (plan d'octobre 1998)
(en % du montant total)
Source : Masahiro Kawai, « Reform of the Japanese Banking System », 21 octobre 2004
Les injections de capital ont été de l'ordre de 50 trillions de yens au total.
3. La politique de taux zéro de la Banque du Japon
La Banque du Japon est devenue indépendante en 1998.
En mars 1999, elle s'est engagée à mener une politique de taux zéro, permettant au secteur bancaire de se procurer des ressources à faible coût. Comme cela a été indiqué ci-avant, cette politique venait en partie du fait que de 1999 à 2005, le Japon a connu chaque année une inflation négative. Une conséquence de l'inflation négative est en effet que les taux d'intérêt réels sont supérieurs aux taux d'intérêt nominaux.
Comme cela a été indiqué ci-avant, la Banque du Japon a mis un terme, en juillet 2006, à sa politique de taux zéro, l'inflation devant redevenir légèrement positive en 2006. Elle a augmenté son taux directeur d'un quart de point, le portant à 0,25 %.
Inflation et taux d'intérêt
(en %)
Sources : OCDE, Banque du Japon
4. L'apurement des bilans des banques
Les banques ont été obligées d'apurer leurs bilans.
Les créances douteuses, initialement évaluées à environ 30 trillions de yens, ont été réévaluées à 43,2 trillions de yens (soit environ 9 % du PIB) en mars 2002, à la suite d'audits réalisés par la FSA.
Depuis 2002, les créances douteuses ont été réduites d'environ 30 trillions de yens, ce qui correspond à une division par trois, avec un montant de l'ordre de 15 trillions de yens (soit environ 3 % du PIB) en septembre 2005, comme l'indique le graphique ci-après.
Les créances douteuses (1) des banques japonaises
(en trillions de yens)
(1) Créances non performantes, selon les critères de la Financial Reconstruction Law.
L'augmentation observée en 2002 résulte d'une réévaluation consécutive à des audits de la FSA.
Source : Financial Services Agency (document remis à votre commission des finances)
* 23 Honoban P. et Klingebiel D., « Controlling the Fiscal Cost of Banking Crises », Policy Research Working Paper, n° 2441, Banque mondiale, 2000, cité dans Robert Boyer, Mario Dehove, Dominique Plihon, « Les crises financières », rapport du Conseil d'analyse économique, 2004.
* 24 Masahiro Kawai, « Reform of the Japanese Banking System », 21 octobre 2004.