b) Une économie touchée par la crise
Début 2011, le pays sort encore trop lentement de 6 trimestres successifs de récession . La programmation budgétaire 2011-2013 est destinée à ramener à zéro le déficit primaire avec le plafonnement des dépenses à leur valeur nominale de 2010. Des réformes structurelles se mettent progressivement en place, comme la réforme du système de retraite avec un allongement de la durée de travail ou encore la réforme cadastrale. Le retour à la croissance est attendu pour 2011 (les prévisions tablent sur environ 1,5 % de croissance en 2011, puis 2 % et 2,5 % en 2012 et 2013).
Le modèle antérieur (+4,2 % de croissance en moyenne entre 2000 et 2008) était largement fondé sur le crédit bancaire (qui a chuté en 2009 et 2010), la consommation, l'immobilier et les investissements directs étrangers dans les services (banques, télécommunications...).
La crise a révélé des fragilités de fond de l'économie croate. Le secteur public , qui représente une part importante de l'économie, est en difficulté : les 67 entreprises publiques présentaient des pertes nettes d'environ 480 millions d'euros en 2009, pour un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros, soit 22 % du PIB. Une vingtaine d'entreprises seulement est bénéficiaire.
Les chantiers navals publics représentent 25 % de ces pertes. La validation par l'Union des projets de restructuration constitue un test essentiel de la capacité du gouvernement à rationaliser les entreprises publiques déficitaires (cf. ci-après).
Le gouvernement de Mme KOSOR a décidé de 30 grands projets d'investissement d'une valeur de 13 Mds d'euros, avec l'aide de la BEI, de la BERD et des fonds d'adhésion européens (il faut rappeler à ce titre que 3,6 milliards d'euros seront utilisables les 2 premières années après l'adhésion).
Le tissu industriel croate est limité : par comparaison avec un Etat voisin, le pays exporte le quart des exportations slovaques. En revanche, le potentiel de rattrapage économique reste intact et le pays dispose de bons atouts (infrastructures ; ressources humaines ; positionnement géographique ; large façade maritime ; tourisme) pour atteindre une croissance de moyen terme équilibrée. Sa stabilité financière est un atout, pour autant qu'un modèle économique tourné vers la compétitivité et l'efficacité de la sphère publique soit mis en place.