QUATRIÈME PARTIE : ANTICIPER POUR NE PAS SUBIR

« L'avenir, ce n'est pas ce qui va arriver,
mais c'est ce que nous allons en faire. »

Henri Bergson

À ce stade des réflexions qui ont mis en lumière la raréfaction de la ressource en eau, l'augmentation irrésistible du niveau de consommation liée à l'accroissement de la population et les intérêts respectifs, parfois même opposés, des différents usagers, il convient d'explorer les pistes qui permettront de préparer l'avenir.

Comme l'ont montré les différentes études prospectives menées en la matière, qu'il s'agisse d'Aqua 2030, de Garonne 2050 ou d'Explore 2070, les scénarios tendanciels ne sont pas soutenables. Le dérèglement climatique n'est pas une catastrophe naturelle parce qu'il n'est ni imprévisible ni limité dans le temps. Il est même exactement le contraire : il est parfaitement prévisible, et prévu, et s'installera dans la durée.

Préserver la ressource est une responsabilité collective et suppose une gestion concertée entre tous les acteurs, usagers, consommateurs, professionnels, agriculteurs, contribuables, associations et collectivités.

Face à la réalité physique de l'eau, qui s'impose à l'Homme sans pouvoir être dominée par lui, il n'est guère d'autre issue que d'envisager une mosaïque d'actions concrètes , afin de maîtriser la consommation, de mieux gérer la ressource et d'exploiter toutes les perspectives qu'offrent les progrès technologiques.

I. UN TRIPTYQUE POUR L'AVENIR : CONSOMMER MOINS, GÉRER MIEUX ET PRODUIRE PLUS

A. ÉCONOMISER L'EAU : PROMOUVOIR LA SOBRIÉTÉ

La réponse la plus immédiate, la moins coûteuse et la plus simple est, d'abord, d'éviter le gaspillage.

1. Une priorité : améliorer l'état des réseaux

Avec 856 000 kilomètres de conduites, le réseau public français d'eau potable mérite une attention particulière, d'autant qu'au moins 20 % à 25 % de l'eau prélevée n'arrivent pas à l'usager .

Dans la grande majorité des cas, cette perte est due à des fuites dans les réseaux de distribution d'eau potable. Son volume est évalué, chaque année, en France, à plus de un milliard de mètres cubes, soit un taux de fuite de 3,4 mètres cubes par jour et par kilomètre de réseau, montant considérable bien qu'il soit restitué de façon diffuse au milieu 120 ( * ) .

La limitation des fuites d'eau doit être au coeur des préoccupations par souci de performance et au regard de la responsabilité environnementale. Si l'atteinte d'un taux de 100 % n'est pas réaliste, de nombreuses collectivités peuvent viser un objectif de 80 % à 90 %, avec le triple bénéfice direct :

- pour la collectivité, de limiter les investissements en infrastructures pour le transport et la production d'eau potable ;

- pour l'usager, de réduire sa facture d'eau, puisque c'est lui qui subit le coût de cette eau rendue potable mais jamais consommée ;

- pour l'environnement, de minimiser les prélèvements effectués dans le milieu naturel.

Le Grenelle de l'environnement a mis en évidence la nécessaire maîtrise des prélèvements sur les ressources en eau 121 ( * ) . L'engagement n° 111, qui vise de façon plus spécifique la réduction des fuites sur les réseaux d'eau potable, constitue l'un des moyens pour y parvenir.

L'article 27 de la loi Grenelle I 122 ( * ) et l'article 161 de la loi Grenelle II 123 ( * ) ont confirmé cet objectif. Il s'est traduit par le décret du 27 janvier 2012 relatif à la définition d'un descriptif détaillé des réseaux des services publics de l'eau et de l'assainissement, en fonction de l'indice linéaire de consommation, et d'un plan d'actions pour la réduction des pertes d'eau du réseau de distribution d'eau potable.

Localiser les ouvrages de transport et de distribution de l'eau et bien comprendre le fonctionnement hydraulique du système, c'est le début de la bonne gestion 124 ( * ) .

Des réseaux intelligents

En mars 2015, Suez a inauguré, au sein de son Centre international de recherche sur l'eau et l'environnement (Cirsee), un Smart operation center , chargé de la supervision continue et en temps réel des infrastructures de télérelève des compteurs d'eau 125 ( * ) . En pilotant la surveillance d'un maillage de réseaux d'eau « intelligents », il assure la bonne transmission des informations des compteurs communicants et d'autres types de sondes, comme des débitmètres, des détecteurs de pollution et des sondes acoustiques. En collectant des données sur la consommation d'eau ou la gestion des eaux sanitaires et pluviales à l'aide de plus de 2,5 millions de capteurs installés, dont 1,5 million en France, Suez est capable d'effectuer en temps réel des diagnostics de dysfonctionnements sur ses réseaux.

2. Un défi : adapter les cultures et semences

Dans un contexte d'économie nécessaire de la ressource en eau tout en satisfaisant la hausse de la demande alimentaire, il faut impérativement produire plus, durablement, avec moins de terre et d'eau .

Comme l'indique l'OCDE 126 ( * ) , « la résilience des systèmes agricoles au changement climatique n'est pas uniquement une question de gestion de l'eau, bien qu'en pratique cette dernière puisse être prédominante. Au-delà de l'efficacité de l'utilisation de l'eau dans l'agriculture, le défi consiste aussi à construire des systèmes agricoles qui, dans l'ensemble, sont moins dépendants de la ressource en eau ». Cela met en lumière toute l'importance de promouvoir les interactions entre atténuation et adaptation de la gestion de l'eau agricole.

Si l'agriculture est le plus gros consommateur d'eau, elle présente dans le même temps le plus fort potentiel d'amélioration de son efficience.

Demain, des fermes connectées ?

Avec le développement d'internet et des objets connectés, les exploitants agricoles peuvent désormais disposer d'outils de gestion en temps réel. Présentes au salon de l'agriculture de 2016, les dernières technologies permettent d'offrir un service d'information météorologique et agronomique « à la carte », grâce à des capteurs géolocalisés. Température de l'air, du sol, hygrométrie, pluviométrie, tensiométrie, autant d'éléments que les exploitants pourront visualiser en se connectant à une plateforme dédiée afin d'optimiser l'irrigation et les dates de semis et de planifier les différentes interventions, notamment phytosanitaires.

Des capteurs peuvent être installés :

- sur des drones, à l'instar des capteurs Sequoia de Parrot associés à la technologie Airinov, pour visualiser un champ sous tous ses angles et en faire une analyse précise ;

- directement dans le sol, ce qui permet un suivi en temps réel et à la parcelle des besoins de la plante, comme le proposent les sociétés Weenat et Agralis.

Ces capteurs permettent de piloter plus précisément l'irrigation avec l'objectif, sinon de réduire les apports habituels, du moins d'apporter « juste l'eau qu'il faut, quand il faut et là où il faut » 127 ( * ) .

Il pourra en résulter, d'une part, la gestion intégrée de l'exploitation, qu'il s'agisse de la gestion des stocks ou de la traçabilité de la production, d'autre part, une mise en réseau avec les clients, les partenaires et les autres exploitations.

a) L'agro-écologie

L'agro-écologie consiste à dire non pas qu'il ne faut pas utiliser d'eau, mais qu'il faut l'utiliser mieux et en utiliser moins . Autrement dit : produire autrement. C'est en 2012 que le Gouvernement a lancé le « projet agro-écologique », qui vise à engager l'agriculture française sur la voie de la transition vers de nouveaux systèmes de production performants, reposant sur une utilisation optimale de la ressource et des mécanismes naturels 128 ( * ) .

• Le projet agro-écologique ambitionne de faire progresser de concert la performance économique, la performance environnementale et la qualité sociale des systèmes de production pour les agriculteurs comme pour la société. Tout le monde est donc concerné : les agriculteurs au premier chef, bien sûr, mais aussi les opérateurs économiques, les instituts de recherche, la formation professionnelle initiale et continue, les collectivités territoriales ainsi que l'État.

Outre la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires et l'encouragement de l'agriculture biologique, l'agro-écologie promeut une approche territoriale, à l'échelle de laquelle des synergies, notamment entre agriculteurs, sont encouragées. Dans cette optique, la Laaf 129 ( * ) a créé les groupements d'intérêt économique et environnemental, collectifs d'agriculteurs reconnus par l'État qui s'engagent dans un projet de modernisation ou de consolidation de leurs pratiques à l'échelon territorial.

• Produire autrement, cela suppose, par ailleurs, de privilégier une agriculture fondée sur une gestion adaptée des terres et des sols . L'initiative « 4 pour 1 000 », lancée en décembre 2015 dans le cadre de la Cop21, a pour but de favoriser augmentation du stockage de carbone dans les sols. Le terme « 4 pour 1 000 » fait référence au taux de croissance annuel de 0,4 % du stock de carbone dans les sols qui permettrait de stopper l'augmentation actuelle du CO 2 dans l'atmosphère.

À cet égard, l' agroforesterie , c'est-à-dire le fait d'associer sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ, des arbres, des haies et des cultures ou des animaux, fait pleinement partie de l'agro-écologie.

Les arbres sont des « machines à évaporer » : en utilisant l'eau du sol, le CO 2 de l'air et l'énergie solaire, ils fabriquent des sucres, matières premières du bois. Au cours de cette réaction, ils rejettent dans l'air de l'oxygène et de l'eau. L'eau ainsi utilisée permet la production de biomasse. Les arbres contribuent ainsi à rafraîchir l'atmosphère et à redistribuer l'eau sous forme de pluie ou de rosée 130 ( * ) .

Les scientifiques cherchent également à mettre en évidence un phénomène d'« ascenseur hydraulique ». L'arbre aurait la capacité, en cycle nocturne, de remonter l'eau des couches profondes via ses racines pour la remettre à la disposition des cultures de surface.

b) La sélection variétale

Dans un contexte de changement climatique et de demande de production croissante, l'agriculture doit s'adapter aux nouvelles contraintes environnementales et notamment à la raréfaction de l'eau. Il est aujourd'hui crucial d' améliorer la résistance des plantes et des cultures au manque d'eau, voire à la sécheresse .

Plusieurs instituts de recherche et les pouvoirs publics considèrent que la recherche sur la génétique est une stratégie majeure et investissent massivement dans ce domaine, notamment dans la recherche des gènes qui contrôleraient la tolérance au stress hydrique des plantes.

• Ainsi l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) est-il chargé de coordonner le projet Phénome. Lancé en avril 2013, celui-ci a pour ambition d'équiper la communauté scientifique française avec une infrastructure capable de mesurer, grâce à des méthodes précises et à haut débit, les caractères agronomiques de plantes soumises à divers scénarios de climats et d'itinéraires techniques associés au changement global.

Le phénotypage à haut débit est un verrou technologique à lever pour permettre la sélection de variétés moins consommatrices en intrants (eau, azote ou pesticides) dans le contexte d'une agriculture compétitive et plus respectueuse de l'environnement. Dans ce cadre, l'objectif de Phénome est de fédérer un réseau de plateformes de phénotypage déjà existantes ou en cours d'élaboration sur cinq sites en France. Un fort investissement dans le développement de capteurs et de méthodes d'analyse de données est aussi poursuivi. Le réseau sert la recherche française et européenne, et est également ouvert à des partenaires privés (semenciers, instituts techniques...). Ce projet de huit ans associe l'Inra, Arvalis-Institut du végétal et le Cetiom 131 ( * ) .

• Au sein de Phénome, Arvalis gère la plateforme PhénoField, un outil de recherche en plein champ unique en Europe qui permet de comprendre l'élaboration du rendement du maïs et du blé en situation de déficit hydrique. Située dans la plaine de la Beauce, la plateforme permet, depuis 2015, d'acquérir des millions de données permettant in fine d'identifier les gènes qui contribuent à la tolérance à la sécheresse du maïs et du blé. Il est possible d'y étudier jusqu'à quatre cents variétés chaque année ou, pour un nombre plus limité, de créer jusqu'à trente-deux climats différents (conduites hydriques distinctes) pour mettre les plantes à l'épreuve. Les premiers essais ont porté sur le maïs puis sur le blé tendre.

Par ailleurs, parce que le tournesol, par sa faible exigence en eau, apparaît comme l'une des solutions disponibles pour faciliter l'adaptation de la filière végétale à ces évolutions, l'ensemble des acteurs publics et privés de la filière tournesol se sont mobilisés, dans le cadre du programme des investissements d'avenir, sur le projet Sunrise, avec trois principaux objectifs : améliorer la production d'huile en condition de disponibilité réduite en eau ; comprendre les bases génétiques et moléculaires contrôlant la physiologie et le développement de la plante pour prédire les caractéristiques des hybrides ; développer pour l'ensemble de la filière des outils et des méthodes permettant de mieux maîtriser la culture

Au regard du développement des techniques de génotypage et de phénotypage, la question se pose de savoir si les organismes obtenus par les nouvelles techniques de modifications ciblées des gènes entrent ou non dans le cadre de la définition des OGM et doivent ou non être régulés comme tels. Rappelons que, selon la réglementation européenne 132 ( * ) , les OGM sont des organismes « dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne s'effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle ».

Ce débat sensible ne sera à l'évidence pas tranché ici mais on peut néanmoins rapporter une remarque pertinente entendue au cours des auditions : « L'être humain est lui-même un OGM. »

3. Une évidence : sensibiliser le consommateur à la réalité
a) L'éducation à l'eau est un enjeu majeur pour les générations futures

La révision constitutionnelle entrée en vigueur le 1 er mars 2005 a introduit, dans la Constitution, la Charte de l'environnement, dont l'article 7 précise : « Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement. » Ayant déjà ratifié la Convention d'Aarhus 133 ( * ) en 2002, la France a par ce biais consacré le droit d'accès à l'information environnementale pour tous.

Un récent rapport sénatorial sur la situation des outre-mer face au défi climatique 134 ( * ) insiste sur l'importance de « connaître pour mieux éduquer », citant un extrait d'un entretien qu'Hubert Reeves, astrophysicien engagé depuis plusieurs années dans le domaine de la protection de la nature, a accordé en 2015 à un magazine québécois dans le cadre d'un dossier titré Crise de la biodiversité :

« La biodiversité, c'est nous et tout ce qui vit. Nous sommes tributaires de tout le vivant. Nous sommes, au quotidien, dépendants des autres espèces pour notre alimentation, nos vêtements. Nous le sommes pour notre respiration, car l'oxygène est une production des plantes vertes. La biodiversité est notre assurance-vie. Il est donc très important de bien la connaître. Et le premier constat est que le niveau de connaissance de la biodiversité est insuffisant. Mais cette diversité du vivant ne se résume pas à des listes d'espèces : il s'agit aussi du fonctionnement des écosystèmes, car les espèces ne peuvent exister que dans un milieu qui leur est propice ; elles ne sont pas indépendantes les unes des autres, et ne le sont pas non plus les écosystèmes dans lesquels chacune agit. Un arbre est un monde souterrain avec toute une cour de serviteurs microscopiques autour de ses racines pour l'aider à capter les éléments minéraux du sol ; c'est un monde aérien avec ses mousses, ses lichens, ses oiseaux, ses insectes ; et il y a l'arbre lui-même, un géant issu d'une toute petite graine... à condition qu'il y ait un sol où elle puisse s'installer. »

Le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, en cours d'adoption par le Parlement, place la connaissance de la biodiversité, ou plus exactement le besoin de connaissance, au rang d'action d'intérêt général , essentielle à l'atteinte des objectifs fixés. En d'autres termes, il fait de la connaissance de la biodiversité une action aussi importante que sa préservation.

b) La modification des comportements est en marche

Faire prendre conscience de la rareté de la ressource - « L'eau facile est devenue fragile 135 ( * ) . » - , de son coût et des contraintes liées à son approvisionnement n'a évidemment d'intérêt que si cela se traduit par des changements de comportements individuels au quotidien.

De nombreuses campagnes d'information ont été menées et devront l'être de nouveau pour sensibiliser les consommateurs à l'importance d'économiser l'eau, chaque jour, par des gestes simples. Les industriels s'impliquent dans ce domaine. Ainsi Suez environnement 136 ( * ) promeut-il le programme « Agir pour la ressource en eau », qui vise à soutenir des solutions innovantes en lançant un appel à projets développés au plus près des territoires et des habitants.

Il faut aussi être conscient que les plus importantes économies d'eau en agriculture résulteront d'une révision de nos habitudes alimentaires lorsqu'elles conduisent, comme c'est le cas aujourd'hui, à privilégier les produits comestibles qui nécessitent le plus d'eau.

4. Les toits végétalisés : vraie piste ou fausse bonne idée ?

L'existence, en contexte urbain dense, de secteurs plus ou moins vastes qui présentent un niveau de température plus élevé qu'en leur périphérie est connue depuis longtemps sous le nom d'« îlots de chaleur urbain ». Leur atténuation peut passer par la création de zones dites « de fraîcheur », grâce à la présence importante de végétation ou d'eau 137 ( * ) .

L'excès de chaleur en ville a plusieurs causes : les configurations urbaines limitent l'action rafraîchissante des vents ; les revêtements de sols et les matériaux de construction des bâtiments absorbent la chaleur le jour puis la restituent la nuit ; le dégagement de chaleur résulte des activités humaines (rejets d'air chaud liés à la climatisation, aux moteurs, aux industries...) 138 ( * ) . Il se répercute sur la consommation d'énergie pour le rafraîchissement ou la climatisation qui rejette de l'air chaud dans une atmosphère déjà réchauffée. Au demeurant, « le développement de la climatisation (notamment individuelle) si elle n'est pas maîtrisée ou régulée rapidement accentuera les îlots de chaleur dans les milieux urbains et donc les conséquences et impacts du changement climatique sur la société » 139 ( * ) .

• Renforcer la présence de l'eau dans la ville apparaît donc comme une idée intelligente. Privilégier une gestion alternative des eaux pluviales en prévoyant des noues végétalisées, des bassins d'infiltration, des stockages d'eau, des toitures végétalisées participe à l'amélioration de l'« ambiance thermique » des bâtiments. L'architecture devient, de ce fait, « bioclimatique ».

Le toit végétalisé est l'une des solutions de climatisation passive, qui n'émet pas de gaz à effet de serre et qui refroidit autant l'intérieur du bâtiment que l'extérieur.

• Ce constat n'est pas forcément partagé par tous sur le plan climatique mais d'autres intérêts ont été trouvés à cette innovation architecturale 140 ( * ) : « L'impact des toits végétaux sur les îlots de chaleur, sans être négligeable, se révèle faible : moins 1°C en moyenne. La température intérieure des immeubles n'est quasiment pas affectée. Quant à l'effet CO 2 , il reste de second ordre. Seul le ralentissement de l'écoulement des eaux de pluie est conforme aux prévisions. Mais, dans le même temps, des avantages imprévus sont apparus. Les toits végétaux réduisent les nuisances sonores et accroissent la durée de vie de l'étanchéité des toitures. Ils favorisent la biodiversité : certaines espèces d'oiseaux et d'insectes qui avaient disparu des villes sont de retour. Enfin, la "canopée urbaine" a stimulé le développement des fermes urbaines. [...] Malgré leur bilan énergétique contrasté, les "toits verts" affichent ainsi un actif suffisant pour être encouragés, partout dans le monde, par les pouvoirs publics. En France, le législateur s'est saisi de la question. Facultatives jusqu'à présent, les toitures végétalisées pourraient être prochainement rendues obligatoires, au-delà d'une certaine surface, sur les nouvelles constructions urbaines. »


* 120 Audition de la fédération professionnelle des entreprises de l'eau - 2 juin 2015.

* 121 Gestion patrimoniale des réseaux d'eau potable - Onema, Astee, AITF - Mai 2013.

* 122 Loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement.

* 123 Loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement.

* 124 Audition de l'agence de l'eau Adour-Garonne du 15 juillet 2015, dans le cadre du déplacement à Toulouse.

* 125 Audition du 9 décembre 2015 dans le cadre du déplacement au Cirsee.

* 126 OCDE (2015), « Avant-propos », dans Changement climatique, eau et agriculture : Vers des systèmes résilients, Éditions OCDE, Paris.

* 127 L'irrigation de précision pour une meilleure valorisation de la ressource en eau - Brochure finale - ACMG.

* 128 12 clés pour comprendre l'agro-écologie - Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt - 2016.

* 129 Loi du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt.

* 130 Source : Association française d'agroforesterie.

* 131 Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains. Devenu, en 2015, Terres Inovia, l'Institut technique des producteurs d'oléagineux, de protéagineux, de chanvre et de leurs filières.

* 132 Directive 2001/18/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 mars 2001 relative à la dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement et abrogeant la directive 90/220/CEE du Conseil.

* 133 Voir glossaire en annexe.

* 134 Les outre-mer français face au défi climatique : une contribution concrète à l'agenda des solutions - Rapport d'information Sénat n° 131 (2015-2016) du 3 novembre 2015 de Jérôme Bignon et Jacques Cornano, fait au nom de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable et de la délégation sénatoriale à l'outre-mer.

* 135 Audition de Michel Lesage - 9 juin 2015.

* 136 Audition du 30 juin 2015.

* 137 Adaptation au changement climatique : 12 fiches pour agir dans les collectivités locales - Ademe Languedoc-Roussillon.

* 138 Agir contre les îlots de chaleur urbains (ICU) - Agence d'urbanisme Région nîmoise et alésienne - Décembre 2014.

* 139 Les contraintes et opportunités du changement climatique : Comment gérer la question des canicules de manière durable en associant ville et campagne ? - ACMG (www.acmg.asso.fr), Université Bordeaux II, University of Trás-os-Montes and Alto Douro, Vila Real, Portugal.

* 140 Étude « Les fermes urbaines : avenir des toitures végétales ? » du cabinet d'audit KPMG - Août 2015.

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