b) Diffuser des journaux télévisés spécifiques au marché international
Pour développer la présence audiovisuelle
française, il manque à l'évidence une pièce dans le
dispositif de notre action audiovisuelle extérieure. Au sein de la
chaîne francophone TV5 et de la banque de programmes CFI,
il existe
une place pour un module de journaux télévisés
internationaux
en multidiffusion qui ponctueraient la diffusion de ces
chaînes.
L'Asie orientale pourrait constituer le banc d'essai de cette nouvelle
formule.
Compte tenu de la situation de nos finances publiques, celle-ci ne devrait pas
être financée par le budget de l'Etat, ni par la redevance.
Ce journal télévisé international pourrait être
réalisé pour moitié à partir des images provenant
de toutes les chaînes publiques et privées françaises, et
le cas échéant d'Euronews. Cette partie aurait pour mission de
faire le point de l'actualité en France et en Europe. Ce journal
pourrait également être réalisé pour moitié
par les correspondants locaux des chaînes publiques et privées
françaises afin de faire part du point de vue français sur
l'actualité nationale et régionale en Asie.
Cette
formule offrirait aux téléspectateurs une vision moins
franco-française de l'actualité internationale
et permettrait
de faire disparaître des journaux télévisés les
plaisanteries vaseuses d'un tel, la suffisance de tel autre, le narcissisme et
le nombrilisme de la plupart, ce que ne comprennent absolument pas et ne
supportent pas les téléspectateurs de ces pays. Mais, pour qu'il
en soit ainsi, il faudrait que nos journalistes visent un public habitant
au-delà de quelques arrondissements intrapériphériques
parisiens....
Le journal pourrait être
multidiffusé dans la journée,
par TV5 et CFI, chaînes généralistes
, avec un
renouvellement du journal d'information le matin et le soir, afin de viser une
clientèle active et mieux répondre aux attentes d'un public de
plus en plus exigeant. Les frais de diffusion pourraient être couverts
par la technique du bartering, qui associe dès l'origine la production
d'une émission et la vente d'une partie de l'espace publicitaire qu'elle
supporte, l'offrant ensuite aux diffuseurs gratuitement ou en contrepartie
d'une compensation modique, justifiée par la valeur des espaces
laissés à leur disposition
12(
*
)
.
Cette technique permettrait la
promotion des grandes marques françaises, mais également des
collectivités locales, qui pourraient y recourir pour favoriser les
investissements asiatiques en France.
Le rapprochement entre les opérateurs de l'action audiovisuelle
extérieure et France Télévision, grâce à la
création du holding "TéléFI" (Télévision
France Internationale) pourrait fortement contribuer à accroître
les synergies entre audiovisuel public national et audiovisuel public
international.
L'utilisation des ressources
d'Euronews
valoriserait l'investissement du
secteur public dans cette chaîne, qui rencontre des difficultés
financières sérieuses, mais dont l'audience n'est plus
négligeable. Ce rapprochement favoriserait également "l'arrimage"
de cette chaîne au pôle public, au moment où la
pérennité de la participation de son principal actionnaire
privé n'est plus assurée...
Outre cette diffusion "directe",
la reprise de nos programmes par
des
opérateurs étrangers devrait être activement
recherchée sur tous les supports
. Il faudrait jouer la carte
européenne pour la diffusion par satellite, qui permet aux chaînes
françaises ou francophones d'assurer une bonne
complémentarité. Cette stratégie européenne
pourrait également être adaptée pour la radio, comme
à Taïwan.
Il faudrait associer dans cet effort secteur public et secteur privé,
même si l'on doit, jusqu'à présent, regretter une trop
grande discrétion de la part des opérateurs audiovisuels
privés.