Un "océan de fertilité" pour l'économie française ?
Maryse Bergé-Lavigne
Commission des finances - rapport 27 - 1996 / 1997
Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE PREMIER
LES ENSEIGNEMENTS DE LA MISSION
AU JAPON, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE ZELANDE -
CHAPITRE II
UNE NATION EXPORTATRICE POUR QUOI FAIRE ? -
CHAPITRE III
DES STRUCTURES D'APPUI AU COMMERCE EXTERIEUR PERFECTIBLES- I. LA MULTIPLICITE DES STRUCTURES : DIVERSITE CONSTRUCTIVE OU DISPERSION DOMMAGEABLE?
- II. UN RESEAU D'APPUI PUBLIC A REFORMER AVEC DISCERNEMENT
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
- ANNEXES
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Depuis 1992, notre commerce extérieur a retrouvé la voie,
longtemps perdue, des excédents. Le niveau record, de près de
105 milliards de francs, atteint par ce solde en 1995, et que
l'année 1996 devrait encore améliorer, indique que notre pays
semble avoir atteint une situation d'excédent structurel "à
l'allemande".
Cette incontestable réussite ne va cependant pas sans soulever certaines
questions et ne doit pas, en tout cas, dissimuler les efforts qui restent
à accomplir.
Quelles sont les conditions d'une pérennisation de nos
excédents commerciaux ?
Dans quelle mesure ce succès profite à notre économie et
en particulier à l'emploi ?
Quelle est la rationalité du dispositif français d'appui au
commerce extérieur ?
L'ensemble de ces questions a conduit votre rapporteur spécial des
crédits du commerce extérieur à examiner
"sur
pièces et sur place"
les structures du commerce extérieur.
Il est en outre apparu intéressant de situer ce travail dans le cadre
des trois pays ayant eu les réactions les plus vives à la
dernière campagne française d'essais nucléaires dans le
Pacifique, afin de mesurer la portée de cette campagne sur nos
échanges avec ces pays.
Au cours de sa mission qui l'a donc conduite auprès des postes
d'expansion économiques implantés au
Japon, en Australie et en
Nouvelle-Zélande,
votre rapporteur a pu recueillir des informations
directes et concrètes sur les forces et les faiblesses de notre pays
à l'exportation, tout en analysant les moyens publics consacrés
à la promotion de nos échanges extérieurs. Ces
éléments ont ensuite été complétés en
France par l'examen des moyens mis en oeuvre à ce titre dans le cadre
régional, ainsi que par une série d'entretiens avec des
personnalités qualifiées.
De l'observation de ces marchés lointains, il ressort
principalement que notre appareil exportateur doit
parachever l'acquisition
d'une
"culture d'exportation"
pour être, ensuite, en mesure d'y
renforcer une présence encore insuffisante.
De l'examen des implications macroéconomiques du commerce
extérieur, il résulte que, malgré d'incontestables effets
négatifs pour certains secteurs,
l'impact global de nos
échanges commerciaux est positif pour l'économie et, dans une
certaine mesure, pour l'emploi
.
De l'analyse du dispositif français de promotion des
échanges extérieurs, découlent deux observations
principales : l'une est empreinte de sévérité,
l'autre d'exigence.
Si la première observation est sévère, c'est qu'il existe
aujourd'hui
une grande dispersion des moyens en raison de la
multiplicité des intervenants, publics et privés,
dans le
domaine de la promotion des échanges extérieurs.
Déjà critiquable au regard de l'idée d'un emploi rationnel
des ressources, cette dispersion l'est aussi en raison de la
confusion
qu'elle peut susciter chez les responsables de petites et moyennes entreprises
qui souhaitent exporter
.
La seconde est, quant à elle, chargée d'exigence : l'Etat a
le devoir de
poursuivre avec discernement la rationalisation de son
dispositif d'appui au commerce extérieur et de veiller à une
meilleure coordination
des "acteurs" publics et privés
agissant dans ce domaine.
Ainsi, les capacités et les talents de chacun seront mis au service de
leur objectif commun : favoriser la conquête des marchés
extérieurs par les entreprises françaises.
CHAPITRE PREMIER
LES ENSEIGNEMENTS DE LA
MISSION
AU JAPON, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE ZELANDE
Bien qu'il s'agisse de contextes différents, l'analyse
des échanges commerciaux de la France avec le Japon, l'Australie et la
Nouvelle-Zélande, met en évidence une présence globalement
insuffisante de notre pays sur ces trois marchés, représentative
de notre difficulté à maîtriser les marchés
lointains. Or il s'agit pourtant de pays situés dans une région
Asie-Pacifique en pleine évolution.
Votre rapporteur a en outre pu constater que si la reprise de nos essais
nucléaires dans le Pacifique a incontestablement porté atteinte
à l'image de la France dans l'opinion publique de ces pays, il ressort
en revanche, qu'à l'exception de certains produits, nos ventes n'ont que
faiblement souffert.
I. DES CONTEXTES D'ÉCHANGES TRÈS CONTRASTÉS
Ces trois pays présentent, par rapport à la
France deux situations d'échanges bien distinctes, tant en termes de
solde extérieur qu'en termes de structure par produit. Ces
réalités traduisent et influent en même temps sur l'image
que donne notre pays sur ces différents marchés.
Dans le cas du Japon, nous sommes en effet fortement déficitaires et la
structure de nos échanges traduit une image traditionnelle. Dans le cas
de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, nous sommes en revanche
légèrement excédentaires, la structure de nos
échanges révélant une image moderne.
A. LA FRANCE AU JAPON : UNE IMAGE TRADITIONNELLE DOUBLÉE D'UN IMPORTANT DÉFICIT
Perçu comme "le pays des marchandises de luxe et des produits de la vigne", la France enregistre, avec le Japon, un de ses principaux déficits bilatéraux.
1. Le constat
La principale donnée qui ressort de l'observation des
chiffres de notre commerce extérieur avec le Japon tient à
l'importance et au caractère structurel de notre déficit
commercial
avec ce pays. Bien que ce déséquilibre se soit
réduit et qu'il ne constitue plus
en 1995
notre premier
déficit bilatéral, il
reste avec
19,97 milliards
de francs notre deuxième déficit par pays
après celui
enregistré avec les Etats-Unis d'Amérique
(- 22,8 milliards de francs).
La réduction progressive de l'importance du déséquilibre
qui caractérise nos échanges commerciaux avec le Japon doit
cependant être soulignée.
L'importante réduction du déficit enregistré en 1993 a en
effet été confirmée et amplifiée en 1994 et 1995.
Cette amélioration de près de 9,5 milliards de francs en
trois ans de notre solde commercial avec le Japon
est d'autant plus
remarquable, qu'à la différence de 1993 elle provient, en 1994 et
1995, surtout d'une
progression de nos exportations
.
La poursuite de cette tendance à la réduction du
déficit que nous enregistrons avec le Japon dépendra cependant
largement de notre aptitude à renforcer notre présence
commerciale sur des "créneaux" moins traditionnels.
Au Japon, la France est en effet le plus souvent perçue comme un pays de
grande culture où règne une philosophie du savoir-vivre. Cette
perception est très largement confirmée par la
réalité puisque nos exportations restent concentrées sur
les
produits de consommation destinés aux particuliers
qui, en
s'élevant à 14,4 milliards de francs en 1995,
représentent
plus de 51 % de nos ventes totales au Japon.
Au sein de ces produits, il convient de souligner l'importance des produits
textile-habillement, parmi lesquels les vêtements féminins
représentent 1,2 milliard de francs de ventes, ainsi que la
parfumerie (1,2 milliard de francs de ventes) et la maroquinerie.
Les produits agro-alimentaires représentent dans ce domaine un autre
point fort de l'offre française au Japon avec près de
4,4 milliards de francs de ventes sur ce marché, dont
1,4 milliard de francs grâce aux
ventes traditionnelles de
Cognac
, produit qui
représente à lui seul près
de 6 % des exportations totales au Japon.
Si le Japon constitue un débouché essentiel pour les producteurs
français de ces secteurs, la progression du volume global de nos ventes
dépendra cependant largement de la promotion des dimensions
industrielles et technologiques de notre économie.
2. Les enseignements
Le maintien de nos fortes positions sur ces produits
"traditionnels" doit bien entendu rester un objectif fondamental,
d'autant plus
qu'elles subissent des concurrences de plus en plus affirmées. La plus
notable d'entre elles provenant d'Italie, dont les exportations progressent
fortement dans le domaine des vins, de l'habillement ou de la maroquinerie.
Le renforcement de notre présence commerciale au Japon passe
néanmoins essentiellement par une
promotion des capacités
industrielles et technologiques de notre économie
.
Celles-ci sont en effet souvent
très faiblement connues ou
présentes sur le marché japonais
. Il suffit, pour s'en
convaincre, de citer quelques exemples.
Les ventes d'automobiles représentent traditionnellement moins de
2 % de nos ventes au Japon, soit trois fois moins que celles de
cognac.
Ces ventes ne s'élèvent en effet qu'à
9.265 véhicules en 1995, dont 4.035 pour Peugeot, 3.768 pour
Citroën et 1.462 pour Renault. Les ventes d'Airbus n'ont
représenté, quant à elles, que 2,1 milliards de
francs en 1995 pour sept appareils, soit plus de deux fois moins que les ventes
de produits agro-alimentaires.
Si les opérateurs français enregistrent par ailleurs de bons
résultats sur certains postes, tels que la chimie de base, les
matériels électriques, les matériels de travaux publics ou
les matériels ferroviaires roulants, il n'en reste pas moins vrai que
notre pays se doit de mieux faire connaître son industrie et ses
technologies
.
Tel est en grande partie l'objectif de la
campagne "Le Japon, c'est
possible"
, lancée en 1992 pour trois ans, puis reconduite pour la
même durée en 1995. Destinée en même temps à
stimuler l'intérêt des entreprises françaises pour le
marché japonais, cette campagne se traduit notamment par la promotion de
l'image industrielle de la France au Japon. Ce plan de communication mis en
oeuvre par le ministère de l'industrie, en relation avec l'ambassade de
France et la chambre de commerce et d'industrie française au Japon,
permet de présenter le potentiel technologique et industriel de notre
pays. Le point d'orgue de cette démarche se situe en 1998,
"Année de la France au Japon"
, qui devrait conclure et
couronner
les efforts réalisés pour moderniser l'image des produits
"made in France".
B. LA FRANCE EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZÉLANDE : UNE IMAGE MODERNE ACCOMPAGNÉE DE LÉGERS EXCÉDENTS
Très largement comparable dans sa nature, la situation de notre commerce extérieur avec ces deux pays se distingue en effet très nettement de celle relevée au Japon.
1. Des excédents récents
Après avoir longtemps été pour la France
à l'origine de déficits commerciaux structurels, l'Australie et
la Nouvelle-Zélande sont devenus des marchés où notre
commerce extérieur dégage des excédents depuis le
début de la décennie avec l'Australie, et depuis 1995 avec la
Nouvelle-Zélande.
Cette inflexion de la situation de nos échanges s'est traduite pour la
France, en 1995, par l'enregistrement d'un excédent s'élevant
à 1,85 milliard de francs avec l'Australie et à
193 millions de francs avec la Nouvelle-Zélande.
Avec l'Australie, il convient de noter que l'augmentation progressive de notre
excédent commercial résulte très largement de la
progression de nos exportations, ce qui traduit le renforcement de nos parts de
marché.
Bien qu'il s'agisse d'une évolution modeste en valeur
absolue, l'obtention en 1995 d'un excédent commercial avec la
Nouvelle-Zélande traduit une progression de notre solde de près
de 600 millions de francs par rapport aux résultats obtenus en 1991.
2. Une structure d'échange typée
L'analyse de la structure de nos échanges commerciaux
avec ces deux pays fait ressortir des
caractéristiques
qui sont
traditionnellement celles d'un commerce entre pays industrialisés et
"pays en voie de développement"
. Dans les deux cas, en effet, la
réalité de la présence commerciale française est
celle d'une nation industrielle et technologique, tandis que nos importations
en provenance de ces pays se concentrent largement sur des matières
premières et les produits agro-alimentaires.
- En ce qui concerne l'
Australie
, en effet, près de
70 % de nos importations proviennent, en 1995, des grands produits de
base
: la laine (23,8 % des importations), la houille
(20,3 %) le minerai de fer(15,6 %), les autres matières
premières minérales, les cuirs et les peaux brute.
- Pour la
Nouvelle-Zélande
, la situation est encore plus
nette puisque
les produits agro-alimentaires représentent plus de
87 % de l'ensemble de nos importations
, au sein desquelles les viandes
fraîches, essentiellement ovines, constituent à elles seules
42,6 % du total de nos achats à la Nouvelle-Zélande.
Représentant près de 6,3 milliards de francs en 1995,
nos
exportations en Australie
reposent largement sur le secteur des
biens
d'équipement professionnel
, dont les ventes s'établissent
à près de 2,7 milliards de francs, constituant ainsi
42,8 % de nos exportations totales
. Ce résultat très
positif trouve son origine au sein de plusieurs postes parmi lesquels il
convient de citer les turbines, les matériels professionnels
électroniques, les matériels de traitement de l'information, ou
encore les matériels de travaux publics.
Les
produits chimiques et demi produits
représentent pour leur
part 1,36 milliard de francs de ventes, soit
21,7 % de nos
exportations.
Nos
secteurs "traditionnels"
, constitués par les biens de
consommation destinés aux particuliers, dont les ventes
s'élèvent à 1,13 milliard de francs, ne forment sur
ce marché que
1,8 %
du total des exportations
françaises.
L'analyse de la structure sectorielle de nos
exportations en
Nouvelle-Zélande
présente d'importantes similitudes avec
celle effectuée pour l'Australie.
Nos ventes en Nouvelle-Zélande se concentrent en effet fortement sur le
secteur des biens d'équipement professionnel, qui atteignent en 1995 un
montant de 687 millions de francs, soit 55,2 % du total de nos
exportations.
Les produits et demi produits d'une part, et les biens de consommation courante
d'autre part, représentent respectivement 15,8 % et 14,3 % de
nos ventes en Nouvelle-Zélande.
Notre pays a donc progressivement conquis dans ces deux pays des
positions
fortes sur des secteurs caractéristiques d'une grande nation
industrielle.
Ce constat doit cependant être relativisé en raison
de la part
de marché relativement modeste de la France dans le commerce
extérieur de ces pays.
II. UNE PRESENCE COMMERCIALE FRANCAISE A RENFORCER DANS CES TROIS PAYS
A. ESSAIS NUCLÉAIRES ET COMMERCE EXTÉRIEUR : UN IMPACT LIMITE
Sans prétendre trancher le débat sur les incidences de notre ultime campagne d'essais nucléaires dans le Pacifique, il est cependant intéressant de présenter quelques éléments objectifs sur l'impact de cette campagne sur nos échanges avec le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Cet "échantillon" est d'autant plus significatif qu'il s'agit des pays ayant eu les réactions politiques les plus vives au sein de la communauté internationale à l'encontre de nos essais nucléaires. Cette donnée constituait pour notre rapporteur l'une des raisons l'ayant conduite à choisir ces trois pays comme cadre de sa mission.
1. Un faible impact global
Sauf à considérer que notre commerce
extérieur aurait pu croître davantage en l'absence d'essais
nucléaires, force est de constater que la progression de nos
exportations en 1995 indique
l'absence de réels effets nocifs de
cette campagne sur nos ventes à l'étranger.
Cette observation se vérifie surtout en termes de progression d'ensemble
de nos exportations, puisqu'en 1995 celles-ci ont crû de 9,2 %. Il
faut noter que même des produits symboliques de notre pays, comme la
parfumerie et les vins, ont connu une croissance à l'exportation
respective de 10,4 % et de 5 %.
L'analyse globale de nos exportations dans les trois pays visités par
votre rapporteur, confirme assez largement cette analyse d'ensemble dans la
mesure où nos ventes ont significativement progressé dans chacun
de ces trois pays.
2. Des effets sectoriels non négligeables
La concrétisation des actions de boycott, parfois
annoncées à l'encontre des produits français, ne s'est
ainsi vérifiée que de façon ponctuelle.
A l'échelle de notre commerce extérieur dans son ensemble, ces
effets semblent s'être manifestés de façon significative
uniquement sur nos ventes de champagne qui n'augmentent que de 2 %, et
surtout sur celles de cognac, qui reculent de 8 %.
Les mauvais résultats de ces deux produits expliquent largement la
régression de l'excédent du poste "boissons, alcools et tabacs"
qui revient à 11 milliards de francs en 1995,
soit un recul de
1 milliard de francs de cet excédent sectoriel par rapport à
1994.
L'observation des résultats sectoriels de nos exportations au Japon, en
Australie et en Nouvelle-Zélande confirme cette analyse.
Au Japon
, le principal mouvement de baisse de nos exportations pouvant
être imputé à la reprise des essais nucléaires porte
sur le cognac. Les
ventes de cognac ont en effet reculé de
14,3 %
, alors qu'elles avaient progressé de 5,5 % en 1994.
Ce recul représente à lui seul une perte d'environ
200 millions de francs sur ce produit. Il est intéressant de
souligner que ce recul tient en grande partie à l'importance du cognac
dans les cadeaux que s'effectuent entre eux les japonais, ce produit symbolique
de la France ayant souffert de la mauvaise image de notre pays pendant cette
période. A contrario, les succès enregistrés dans le
domaine de la parfumerie et du vêtement féminin mettent en
évidence que, dans les achats à usage privé, nos produits
n'ont rien perdu de leur réputation.
En Australie et en Nouvelle-Zélande les impacts sectoriels
négatifs ont été relativement significatifs sur les
produits dont le lien avec l'image de notre pays est fort. Avant de
présenter les principaux produits touchés, il convient de
rappeler que, dans la mesure où les secteurs industriels et chimiques
sont prépondérants au sein de nos exportations dans ces deux pays
et que nos ventes dans ces domaines ont connu de fortes progressions, le
résultat global de nos exportations n'a guère souffert des essais
nucléaires.
Les campagnes de boycott lancées à l'encontre des produits
français ont néanmoins été à l'origine d'une
diminution de nos ventes pour plusieurs produits.
Parmi eux, il faut citer notamment les produits agro-alimentaires, dont les
ventes ont chuté de 16,7 % en Australie et de 14,2 % en
Nouvelle-Zélande, en raison principalement des mauvais résultats
enregistrés pour le cognac, les champagnes, les vins et les eaux
minérales ; le secteur des voitures a lui aussi subi d'importantes
baisses qui ont atteint près de 25 % dans les deux pays.
Au total, le mouvement d'opinion déclenché à l'encontre de
nos produits en Australie et en Nouvelle-Zélande n'a pas eu d'incidence
sur nos principaux secteurs d'exportation, notre pays étant même
parvenu à poursuivre la conclusion de grands contrats avec ces deux pays.
En conclusion de ces observations relatives à l'impact des essais
nucléaires sur nos exportations,
votre rapporteur tient à
saluer l'action des représentants officiels de la France, qui ont
déployé des efforts importants pour minimiser les
conséquences négatives qu'aurait pu engendrer cette campagne.
Sur le plan du commerce extérieur, la qualité de leur action
tient en particulier au fait d'être parvenu à séparer
très largement les implications diplomatiques de notre campagne d'essais
de ses conséquences économiques et commerciales. Grâce
à ce travail, la
théorie du "business as usual"
(les
affaires continuent) semble s'être très largement
vérifiée à notre profit.
Votre rapporteur a cependant pu constater que l'image de la France
auprès de l'opinion publique de chacun des pays visités avait
souffert de cette dernière campagne d'essais nucléaires, en
particulier en Nouvelle Zélande, où cette campagne
coïncidait avec le dixième anniversaire de l'affaire du Rainbow
Warrior.
B. UNE SOUS-REPRÉSENTATION COMMERCIALE FRANÇAISE À CORRIGER
L'importance de notre présence commerciale sur ces
marchés extérieurs doit s'apprécier en allant
au-delà de la seule notion de solde de nos échanges avec ces pays.
Il convient en effet d'élargir cette analyse par une approche en termes
de volume des échanges, en comparant nos positions avec celles
détenues par d'autres pays européens comme l'Allemagne, l'Italie
ou la Grande-Bretagne et à celle que la France possède dans
l'ensemble du commerce mondial.
1. Le constat
L'analyse de la répartition géographique des
importations des trois pays visités par votre rapporteur met en
évidence la faiblesse relative de la France dans leur commerce
extérieur.
- Avec le Japon, notre pays n'atteint, en 1995, que le
quatorzième rang des fournisseurs
sur cet important
marché.
Notre part de marché ne s'élève en effet
qu'à 2 %
, tandis que celle détenue par l'Allemagne
atteint 4,1 %, ce qui la place au rang de sixième fournisseur du
Japon. Notre pays est aussi légèrement devancé par le
Royaume-Uni, dont la part de marché s'élève à
2,1 %. Enfin, l'Italie rattrape progressivement notre position, sa part de
marché s'établissant en 1995 à 1,9 %. Cette faiblesse
relative de notre présence commerciale doit être observée
d'autant plus attentivement que, selon les données japonaises, nous
avons perdu 0,1 % de part de marché en 1995 par rapport à
1994.
Bien que le rythme de
progression des importations japonaises en provenance
de la France ait atteint le niveau honorable de 17,7 %
en 1995, il
apparaît en effet que celui-ci a été inférieur
à la moyenne européenne et aux performances de nos principaux
concurrents.
Au cours de la même année, les importations japonaises en
provenance du Royaume-Uni ont progressé de 20,8 %, celles venant
d'Allemagne de 23,1 % et
celles provenant d'Italie de 28,9 %
.
En Australie
, notre part de marché s'élève à
près de 2,5 %, ce qui situe la France au
onzième rang de
ses fournisseurs
.
Cette position fait de notre pays un partenaire commercial non
négligeable de l'Australie. Ces résultats restent cependant
inférieurs à ceux qu'obtiennent certains pays européens
tels que l'Allemagne ou l'Italie.
- En ce qui concerne la
Nouvelle-Zélande
, la part de
marché détenue par la France dans les importations
néo-zélandaises atteint 1,7 % en 1995, faisant de notre pays
leur onzième fournisseur
. Sur ce marché aussi notre
position devrait pouvoir être renforcée, puisque
plusieurs pays
européens possèdent des parts de marché largement
supérieures aux nôtres
. En dehors du cas du Royaume-Uni, dont
l'histoire explique la situation privilégiée de quatrième
fournisseur avec près de 6 % de part de marché (contre
50 % en 1965), l'Allemagne se hisse au cinquième rang avec
4,7 %, l'Italie devançant aussi pour sa part la France en
atteignant la huitième rang.
L'analyse de la situation de nos échanges avec ces trois pays confirme
ainsi le constat fait par le président de la République lors du
sommet euro-asiatique de Bangkok en mars 1996, au sujet de notre
présence insuffisante sur ces marchés lointains.
La France doit en effet renforcer sa présence sur ces marchés
avec pour objectifs, d'atteindre le niveau des parts de marché
détenues par d'autres pays européens, tels que l'Allemagne, puis
de progresser vers l'obtention, dans ces pays, d'une part de marché
équivalente à celle que nous détenons dans le commerce
mondial, soit 6 %.
2. Les enseignements
Au cours de ses nombreux entretiens, tant avec des
représentants des structures d'appui -nationales et
étrangères- au commerce extérieur, qu'avec des
responsables d'entreprises, votre rapporteur a noté le caractère
récurrent d'un certain nombre de recommandations ou de souhaits
concernant les moyens de renforcer nos positions commerciales.
- Au premier rang des idées exprimées par ces
différentes personnalités :
la nécessité
d'accroître nos investissements à l'étranger.
La position de la France au sein des trois pays visités confirme en
effet une présence insuffisante de notre pays sur le plan des
investissements à l'extérieur. Au Japon, les investissements
français ne représentent que
2 % du total des
investissements étrangers au Japon
, ce qui situe notre pays loin
derrière plusieurs de nos partenaires européens.
Au sein des investissements étrangers au Japon, les Pays-Bas
représentent en effet 7,8 % du total, tandis que la Suisse atteint
5,9 %, l'Allemagne 4,9 % et le Royaume-Uni 4,8 %. En outre, les
investissements français sont très largement le fait de nos
multinationales, les PME n'étant quasiment pas implantées au
Japon.
Notre présence sur le marché australien, au titre des
investissements étrangers, n'est guère plus importante
puisqu'elle est évaluée à 2 %.
Il convient cependant de noter que l'
augmentation du nombre de filiales
d'entreprises françaises
, qui est passé de 80 en 1988
à près de 200 en 1995,
est allée de pair avec
l'émergence d'excédents structurels en notre faveur
, alors
que notre pays enregistrait traditionnellement un déficit commercial
avec l'Australie.
Bien que la petite taille du marché néo-zélandais
n'autorise pas à en tirer de conclusions précises, il
s'avère que notre position dans l'investissement étranger en
Nouvelle-Zélande demeure très faible.
Au total, et sans avoir la prétention de trancher le débat
complexe sur l'effet des délocalisations, votre rapporteur a
relevé la très forte
corrélation
qui existe dans
ces marchés entre l'importance d'un pays au sein des investissements
étrangers et son "poids" en termes de parts de marchés.
Les
plus gros investisseurs étrangers au sein de ces marchés y
possèdent en règle générale les plus fortes
positions commerciales. Votre rapporteur note cependant que, s'agissant de pays
dont le niveau de développement est comparable à celui de la
France, il n'existe pas dans ces cas de risque de "dumping
social".
Cette corrélation accrédite l'idée que ces implantations
à l'étranger constituent le plus souvent une "tête de pont"
pour des exportations futures.
- D'autres facteurs ont souvent été évoqués,
comme pouvant apporter une contribution positive au développement de
notre commerce extérieur. Dans l'ordre des éléments de
nature quantitative, il convient en particulier d'insister sur l'importance du
nombre d'expatriés français.
Ainsi, notre pays ne compte que 1,7 million d'expatriés, tandis que
le Royaume-Uni en recense 3 millions et l'Italie plus de 4 millions.
La présence d'une forte communauté de ressortissants d'un pays en
terre étrangère constitue en effet à la fois un puissant
relais et une "demande naturelle" pour l'économie de ce pays.
A l'appui de cette remarque, votre rapporteur a relevé l'exemple de la
communauté italienne d'Australie qui compte près de
700.000 personnes, tandis que la France ne recense dans ce pays que
8.000 ressortissants. Cette donnée semble favoriser
l'enregistrement par l'Italie d'un excédent commercial avec l'Australie
bien supérieur au nôtre, alors que ses structures de soutien du
commerce extérieur sont relativement légères.
A ces facteurs s'ajoutent des éléments de nature qualitative
pouvant influer positivement sur le développement de nos échanges
avec ces pays et sur notre capacité exportatrice en
général. Le principal facteur souligné à ce titre
au cours des différents entretiens conduits par votre rapporteur tient
à la
nécessaire acquisition d'une "culture d'exportation"
.
Difficile à définir rigoureusement, cette notion recouvre
essentiellement l'idée que la réussite d'un exportateur
dépend en grande partie de son talent commercial, de son aptitude
à satisfaire pleinement les demandes de ses clients, soit au total, de
sa fiabilité.
Dans ce domaine, les progrès accomplis par nos exportateurs doivent
être poursuivis.
Ces derniers doivent en particulier mettre l'accent
sur le suivi des
contrats et le respect des délais de livraison
, qui
représentent deux critères essentiels pour l'établissement
d'une relation commerciale durable et empreinte de confiance.
Enfin, sur un plan plus politique une
meilleure coordination
européenne
paraît souhaitable, notamment au Japon.
La dimension européenne apparaît en l'espèce
nécessaire pour disposer d'un poids suffisant dans le cadre de
négociations commerciales souvent difficiles. A cet égard, il
convient de noter que les représentants des sociétés
européennes implantées au Japon possèdent une instance de
coordination baptisée l'European Business Council (EBC).
CHAPITRE II
UNE NATION EXPORTATRICE POUR
QUOI FAIRE ?
La France, quatrième exportateur mondial de biens et deuxième exportateur mondial de services, se trouve totalement engagée dans le mouvement d'internationalisation des échanges. Cette réalité soulève cependant des interrogations sur la portée bénéfique des excédents commerciaux que notre économie dégage depuis 1992, notamment au regard de l'emploi.
I. FRANC FORT ET EXCEDENT COMMERCIAL : UN "CERCLE VERTUEUX" A L'ALLEMANDE ?
Les dernières années semblent en effet voir
émerger en France un processus monétaire et commercial comparable
en bien des points à celui qui caractérise l'Allemagne.
Sortant d'une longue période de déficits commerciaux, notre
économie a renoué, depuis quatre ans, avec des excédents
dont peu d'observateurs auraient prédit il y a quelques années
qu'ils pouvaient atteindre un niveau aussi élevé.
Cette évolution, bien loin d'être simplement conjoncturelle est la
traduction d'une véritable "révolution" du modèle
économique qui a longtemps été le nôtre.
A. UNE TRANSITION DIFFICILE
Depuis plus d'une douzaine d'années , notre pays s'est en effet engagé dans un long processus de rétablissement d'une monnaie forte et de restauration de l'équilibre de notre commerce extérieur. Cette "course de fond", que représente le desserrement de la contrainte extérieure, a constitué une douloureuse transition, dont notre économie est encore loin de profiter pleinement.
1. La douloureuse sortie du cycle déficit
commercial/
dévaluation
Si l'accumulation d'excédents commerciaux ne constitue
pas une fin en soi,
le déficit persistant de nos échanges a
longtemps constitué une redoutable contrainte pour notre politique
économique, dans la mesure où toute accélération de
la croissance creusait un déficit commercial qui entraînait
lui-même des effets indirects négatifs pour l'emploi
.
Jusqu'au seuil des années 1990, notre économie se
caractérisait par l'enchaînement "pervers" des dévaluations
et des déficits commerciaux, dont le déséquilibre a
atteint 50 milliards de francs en 1990.
La sortie de ce cycle s'est avérée douloureuse pour notre pays,
puisque pendant la période où s'opérait le changement de
modèle, l'économie française a, en quelque sorte,
cumulé un certain nombre d'inconvénients.
Au cours de cette période, le choix de la politique, dite de
"désinflation compétitive" liée à celle du franc
fort résulte très largement de la construction européenne
et en particulier des objectifs de convergence avec la politique
économique allemande.
Pour notre économie, la conjonction des objectifs de monnaie forte d'une
part, et de restauration de l'équilibre extérieur d'autre part,
s'est traduite par le cumul d'un haut niveau des taux d'intérêt et
d'une forte pression en termes de maîtrise des prix et des coûts de
production.
- Sachant que les parités monétaires sont aujourd'hui
largement déterminées par les mouvements de capitaux
internationaux,
le choix du deutschmark comme référence en
matière de taux de change pour le franc, exigeait que notre pays
maintienne des taux d'intérêts plus élevés que ceux
de l'Allemagne.
Rendre notre monnaie attractive sur le marché international, afin
d'inciter les investisseurs à choisir le franc et maintenir ainsi sa
parité par rapport au deutschmark, nécessitait en effet de
compenser par une "prime de risque" sur nos taux d'intérêts le
risque pris par ces investisseurs en choisissant une monnaie perçue
comme instable
. Or, il existe un lien entre le niveau des taux
d'intérêt et le niveau de l'activité économique dans
la mesure où, plus le loyer de l'argent est élevé et moins
les agents économiques (ménages ou entreprises) sont enclins
à emprunter de l'argent pour investir, entraînant ainsi une
moindre activité et donc moins d'emplois.
- La lutte contre les déficits commerciaux a, pour sa part, aussi
constitué une épreuve pour notre économie.
Le rééquilibrage de notre commerce extérieur a en effet
à la fois justifié que la demande intérieure soit contenue
pour limiter la progression de nos importations et exigé que la
compétitivité de nos produits soit renforcée pour
favoriser le développement de nos exportations.
En l'absence de dévaluation, la mise en oeuvre de ces actions s'est
traduite essentiellement par la maîtrise des coûts de production
et, en particulier, des coûts salariaux.
La maîtrise des coûts salariaux constituait en effet pour nos
entreprises, le principal moyen d'améliorer leur productivité et
donc la compétitivité de leurs produits. Cette action s'est
engagée à la fois à travers la réduction des
effectifs salariés dans certains secteurs et de façon
générale par le biais du contrôle des coûts salariaux
unitaires,
c'est-à-dire des salaires
.
Bien que cette maîtrise des coûts de production soit en outre une
des composantes essentielles de la lutte contre l'inflation, il s'avère
que cette politique a pesé sur la situation de l'emploi
, que ce soit
directement en raison des réductions d'effectifs, ou indirectement du
fait des incidences de la maîtrise des salaires sur la consommation.
Au total, la sortie de ce modèle où notre économie
était aux prises avec les enchaînements négatifs de
l'inflation, du déséquilibre extérieur et de la
dévaluation, s'est avérée coûteuse en termes de
pouvoir d'achat des ménages et en termes d'emploi.
2. L'émergence d'un cercle vertueux
Depuis quelques années se dessinent cependant les
premiers dividendes de "l'investissement" de notre politique
économique
sur le franc fort et sur le redressement de nos comptes extérieurs.
Notre économie semble, en effet, en mesure de commencer à
bénéficier des mécanismes positifs d'un "cercle vertueux"
où s'enchaînent les bons résultats de notre inflation, de
notre monnaie et de notre commerce extérieur.
Une telle évolution constitue pour notre pays un incontestable
rapprochement du mode de fonctionnement de l'économie allemande. En ce
qui concerne notre monnaie, force est de constater qu'au sein de la zone
monétaire européenne, la préservation du "franc fort"
n'est plus "financée" par un niveau de taux d'intérêt
surévalué.
Une monnaie forte exerce en effet des effets positifs directs sur notre solde
commercial dans la mesure où elle renchérit la valeur de nos
exportations et où elle réduit, corrélativement, la valeur
des produits que nous importons.
Notre balance commerciale profite ainsi de ces deux mouvements cumulatifs de
façon quasi-mécanique, dans la mesure où nos ventes
résistent au niveau de notre taux de change.
En ce qui concerne l'inflation, la bonne tenue du franc engendre par ailleurs
un moindre coût de nos importations, contribuant ainsi à la
maîtrise des prix au sein de notre économie. Ce
phénomène est le plus souvent dénommé
"désinflation importée".
Ainsi, le "cercle vertueux" est bouclé
, dans la mesure où
la maîtrise de l'inflation favorise la bonne tenue du franc et la
réduction des coûts de production -en raison, notamment, de la
baisse du prix des matières premières- exerçant ainsi un
effet bénéfique tant sur le niveau des taux
d'intérêt que sur notre solde extérieur.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une explication unique, la clef de ce "cercle
vertueux" réside essentiellement dans l'émergence d'une
compétitivité structurelle de notre économie.
B. LA NAISSANCE D'UNE COMPETITIVITE STRUCTURELLE
Le concept de compétitivité structurelle est
à mettre en relation avec celui de compétitivité-prix. La
compétitivité structurelle est celle qui explique que le
renchérissement de nos produits lié à
l'appréciation relative de notre monnaie n'entraîne pas une baisse
automatique de nos ventes.
Si nos produits ne bénéficient pas encore d'un "label de
qualité" comparable à celui qui auréole les marchandises
"made in Germany", il n'en reste pas moins que plusieurs facteurs
jouent
maintenant positivement en faveur d'une meilleure résistance de nos
exportations à la variation des taux de change.
Cette meilleure résistance de notre commerce extérieur a
été mise en lumière par rapport aux importants mouvements
monétaires auxquels notre économie a été soumise
depuis quelques années, qu'il s'agisse de la dépréciation
tendancielle du dollar depuis la fin des années 1980 ou des
dévaluations pratiquées récemment par l'Espagne, le
Royaume-Uni ou l'Italie.
1. Une bonne "absorption" des dévaluations de rattrapage
L'analyse de ces dévaluations montre qu'en ce qui
concerne la livre et la peseta, l'ensemble du mouvement de baisse depuis 1992
n'a fait qu'absorber la dérive des coûts salariaux que ces deux
pays ont connue. Dans ces deux cas, il s'agit donc d'une simple restauration du
niveau de compétitivité-prix.
Le cas de l'Italie, en revanche, traduit une toute autre situation, dans la
mesure où l'ensemble des baisses du taux de change de la lire correspond
à une véritable dévaluation compétitive,
c'est-à-dire à un mouvement de baisse allant bien au-delà
du simple rattrapage de la dérive des coûts au sein de
l'économie italienne.
En termes de change réel, la lire se situe en effet aujourd'hui à
un niveau qui est de 25 % inférieur à celui du début
de 1992.
Les observations qui ont été faites sur les conséquences
pour la France de ces dévaluations révèlent des effets
contrastés. En ce qui concerne les
pays dont les dévaluations
n'ont constitué qu'un simple rattrapage
de la dérive des
coûts de production, il s'avère que la relance du niveau de leur
activité économique a largement compensé leur
surcroît de compétitivité sur les marchés tiers. Nos
exportations vers l'Espagne par exemple ont connu de fortes progressions en
1994 et 1995.
2. Une difficile "digestion" des dévaluations compétitives
Notre situation par rapport aux
pays ayant pratiqué
une dévaluation compétitive
est plus complexe. L'effet
positif de ces dévaluations tient au bénéfice indirect
qu'apporte à notre économie cette "désinflation
importée", dont le phénomène a été
décrit plus haut.
Pour sa part, l'effet négatif, qui se manifeste en raison du
surcroît de compétitivité des produits de ces pays, doit
être relativisé sur le plan chronologique et, dans une moindre
mesure, sur le plan géographique. Dans le temps, les gains de
compétitivité de nos partenaires ont tendance à se
réduire dans la mesure où leurs dévaluations
renchérissent la valeur de l'ensemble de leurs importations contribuant
ainsi à une "'inflation importée". Dans l'espace, il convient de
distinguer nos positions commerciales au sein de l'Union européenne, qui
résistent bien, dans la mesure où la compétitivité
de nos produits repose sur d'autres éléments que le seul
prix ; de nos positions dans les pays en développement où
nos parts de marché ont reculé.
Le principal impact négatif se mesure en réalité sur le
plan sectoriel
. Nos secteurs les plus fragilisés par la
compétition internationale sont, en effet, les plus touchés par
le regain de compétitivité de leurs concurrents italiens,
espagnols et britanniques.
Il s'agit en particulier des secteurs du textile, de la chaussure, du jouet et
du papier. En ce qui concerne les autres secteurs industriels, la bonne
résistance de nos parts de marché en Europe, qui s'appuie
largement sur notre forte présence industrielle et commerciale dans ces
pays, s'oppose au recul de nos parts de marché hors d'Europe, où
l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne sont parvenues à
préserver leurs positions.
Ces analyses mettent en évidence que le
choix d'une monnaie forte
impose à notre pays de définir des orientations
stratégiques pour que notre économie et notre
société puissent affronter la mondialisation des échanges
dans les meilleures conditions.
II. COMMERCE EXTERIEUR ET EMPLOI : UNE RELATION COMPLEXE ET STRATEGIQUE
L'internationalisation de l'économie apparaît très largement comme un phénomène irréversible auquel notre pays participe activement. Ce mouvement ne peut cependant pas constituer une fin en soi ; il s'agit en effet de veiller à maîtriser les effets de ce processus sur notre économie et, en particulier, sur nos emplois. Or, l'adaptation de notre pays à ce contexte soulève des problèmes dont l'importance justifie une réflexion sur les moyens de conduire notre intégration dans l'économie mondiale.
A. UN BILAN MITIGE
L'insertion de notre économie dans le commerce mondial rend un grand nombre d'emplois dépendants du commerce extérieur, la politique de désinflation compétitive suivie avec succès par notre pays ayant cependant limité, jusqu'à une date récente, le bénéfice que nous pouvions en retirer en matière de créations d'emploi.
1. Quatre millions d'emplois seraient liés à l'activité exportatrice
L'implication de notre pays dans les échanges
internationaux est mise en évidence par le fait que
23 % de la
richesse créée en France provient de la vente de biens et de
services à l'étranger.
Les différents observateurs du
commerce extérieur français s'accordent pour considérer le
chiffre de plus de 4 millions d'emplois liés à
l'activité exportatrice, cité dans l'ouvrage du professeur Claude
Vimont intitulé "Le commerce extérieur français,
créateur ou destructeur d'emplois ?" comme une
référence fiable en la matière.
A cet égard, il convient de rappeler que pour le professeur Claude
Vimont, ces
"4 millions d'emplois annuels à plein temps
correspondent aux exportations de produits industriels, à la
satisfaction de la demande des touristes étrangers en France et à
des prestations de services d'entreprises françaises à
l'étranger"
. Il précise, par ailleurs, que dans cet
ensemble,
les exportations de produits industriels représentent plus
de 3 millions d'emplois.
La direction des relations économiques extérieures souligne
cependant que ce chiffre n'est pas un bilan net de nos échanges sur
l'emploi. Les importations françaises représentent en effet, de
leur côté, un peu plus de 20 % des richesses produites chaque
année en France, soit un peu moins de 4 millions d'emplois. De
fait, en adoptant une vision très réductrice consistant à
considérer comme équivalent le "contenu en emploi" respectif de
nos exportations et de nos importations, il apparaît que
l'excédent dégagé par notre pays dans ses
échanges de biens et services maintiendrait entre 100.000 et
500.000 emplois
.
Une étude de la direction des relations économiques
extérieures relève par ailleurs un certain nombre de faits
intéressants sur la relation entre échanges extérieurs et
emplois.
En ce qui concerne les grands contrats, les grandes entreprises relèvent
qu'un milliard de francs supplémentaires d'exportations
génère entre 500 et 1.000 emplois directs et 1.000 à
1.500 emplois induits, soit environ 2.000 emplois sur un an au total.
Pour les PME, qui sont concentrées dans le domaine des industries de
main d'oeuvre, le même milliard de francs d'exportations
supplémentaires représente a peu près 2.500 emplois
sur un an.
Il est enfin souligné que l'activité exportatrice est très
liée à la dynamique de l'emploi dans la mesure où les
secteurs les plus actifs à l'exportation sont aussi ceux qui connaissent
en moyenne l'évolution la plus favorable en termes d'emplois. De 1987
à 1994, en effet, il a été constaté que les seuls
secteurs industriels qui ont créé de l'emploi, ou maintenu son
niveau, sont généralement ceux pour lesquels la croissance des
exportations a été la plus forte.
2. Un "carré magique" irréalisable ?
Les bienfaits de ces bonnes performances extérieures ne
se vérifient cependant pas encore pleinement.
La réalisation de cette notion empirique de "carré magique",
longtemps utilisée par les économistes tarde, en effet, à
se vérifier dans notre pays. Au regard de ce "carré magique", qui
définit une situation où doivent concorder l'équilibre
extérieur, la maîtrise des prix, la croissance et le plein emploi,
l'économie française n'obtient de très bons
résultats que sur deux des côtés de ce carré.
Ainsi qu'il a été dit plus haut, notre économie
réalise un "cercle vertueux" où s'enchaînent monnaie forte,
excédent du commerce extérieur, faible niveau de l'inflation. Les
effets positifs de ce cercle vertueux sur la croissance et l'emploi restent
encore largement à démontrer.
a) Une relation croissance-excédent commercial devenue positive
En ce qui concerne la croissance, la signification de notre
excédent commercial doit être précisée.
A cet égard, l'excédent enregistré par notre commerce
extérieur en 1993, résulte très largement de la faiblesse
de nos importations, qui elles-mêmes traduisaient l'atonie de notre
demande intérieure, et, partant, celle de notre croissance.
L'année 1995 présente en revanche un bilan beaucoup plus
satisfaisant, dans la mesure où l'excédent commercial que nous
avons obtenu s'accompagne d'un fort mouvement d'importations.
Le raisonnement sur la signification du solde annuel de notre commerce
extérieur doit ainsi être pondéré par l'examen de
l'importance relative du mouvement des importations et des exportations.
Il faut néanmoins souligner que la progression de 22,8 milliards de
francs de notre excédent entre les années 1994 et 1995,
représente environ 0,3 % du produit intérieur brut, ce qui a
constitué un réel apport à la croissance de notre
économie en 1995.
Le rôle du commerce extérieur en tant que composante de la
croissance doit être souligné dans la mesure où il
contribue par ce biais au soutien du niveau de l'activité de notre
économie et, par conséquent, à la préservation de
l'emploi.
b) Un chemin de la croissance à dessiner au niveau européen
Notre pays se trouve toutefois encore bien
éloigné de la réalisation du "carré magique".
Une des explications de la difficulté de notre pays à retrouver
le chemin de la croissance et de l'emploi, tient au fait que, parmi nos
principaux partenaires commerciaux, plusieurs pays pratiquent des politiques de
désinflation compétitive.
Or, certains économistes soulignent que l'addition de telles politiques
aux effets positifs sur le niveau des prix et la compétitivité,
entraînent une hausse tendancielle du chômage dans chacun des pays
pratiquant cette politique.
Cette analyse, qu'il convient de relativiser en rappelant que ces politiques
conduisent à faire baisser les taux d'intérêt et à
favoriser ainsi la reprise de l'activité et de l'emploi, a cependant le
mérite de souligner l'importance pour les pays de l'Union
européenne, de concrétiser véritablement une "initiative
de croissance".
B. REUSSIR NOTRE ADAPTATION AUX NOUVELLES REALITES DU COMMERCE MONDIAL
La préservation de nos emplois dans le contexte d'une économie ouverte exposée à des sources nouvelles et redoutables de concurrence exige une adaptation stratégique de notre économie et la valorisation du gisement d'exportateurs que constituent nos petites et moyennes entreprises.
1. La nécessaire spécialisation des secteurs exposés
Notre économie subit en effet, depuis quelques
années, la concurrence des pays dits "émergents". La
montée en puissance de ces pays dans le commerce international provoque
de réelles inquiétudes au sujet de l'impact de ces nouveaux
concurrents sur notre économie et sur nos emplois.
Ces craintes ne sont pas dépourvues de justification, dans la mesure
où ces pays, qui bénéficient souvent d'une parité
monétaire largement sous-évaluée, qui pratiquent des bas
niveaux de salaires et qui ne disposent que d'une protection sociale faible ou
inexistante, constituent une réelle menace pour l'emploi dans un certain
nombre de secteurs exposés, et en particulier dans les secteurs
"intensifs" en main-d'oeuvre non qualifiée.
Si l'analyse de cette situation vient en partie nuancer ces implications
négatives pour l'emploi, il n'en reste pas moins que pour surmonter
durablement les risques engendrés par ces nouveaux concurrents, notre
pays devra veiller à renforcer ses points forts.
a) La "menace" des pays émergents
Les effets négatifs pour l'emploi de la concurrence de
ces produits fabriqués à faible coût, sont en effet
partiellement compensés par ce que les économistes appellent
l'effet de richesse d'une part, et par l'effet de demande d'autre part.
Les effets positifs du premier mécanisme tiennent au fait que la
réduction du prix des biens importés "libère" une partie
du revenu qui aurait été dépensé pour l'acquisition
des mêmes biens à un prix plus élevé. On
considère que cette partie "libérée" du revenu est alors
utilisée pour l'acquisition d'autres catégories de biens au sein
de l'économie de notre pays. La principale conséquence sensible
semble cependant être
l'effet de demande qui provient de la demande
accrue en biens d'équipement et en biens de consommation adressée
aux pays industriels par ces pays émergents au fur et à mesure de
leur ascension économique.
Ce relèvement tendanciel des niveaux de développement des pays
engendre en outre une diminution progressive de leurs avantages. Ces pays
peuvent en effet difficilement maintenir la sous-évaluation de leur
monnaie d'une part et d'autre part voir s'élever le niveau de leur
salaire horaire moyen. A cet égard, il est intéressant de noter
que la Corée et Taïwan subissent déjà très
largement cette évolution et que celle-ci finira par concerner aussi les
autres pays émergents d'Asie.
Ces effets ne compensent cependant que partiellement les effets négatifs
de cet échange pour l'emploi puisqu'il est, par nature,
déséquilibré. Notre pays importe en effet des produits
à fort contenu en main-d'oeuvre non qualifiée, tandis qu'il
exporte surtout des produits à fort contenu technologique et à
faible contenu en emplois.
b) Le nécessaire renforcement de nos points forts
Cette situation doit conduire notre pays à renforcer
ses positions sur les secteurs où il dispose d'un avantage comparatif
pour continuer à tirer profit du commerce extérieur dans de tels
contextes.
On retrouve ici la mise en oeuvre du modèle de base de la théorie
du commerce international, selon lequel les facteurs de production pour
lesquels un pays dispose d'un avantage déterminent la
spécialisation de ce pays dans le commerce mondial, c'est-à-dire
l'orientation de sa production.
Or, notre économie, ainsi que celle des principaux pays
européens, dispose d'un
avantage essentiel
: l'importance
relative d'un savoir-faire et d'un niveau général de
qualification qui fondent le
travail qualifié
. En application de
cette notion de spécialisation qui caractérise le commerce
international, notre pays doit ainsi rechercher un renforcement de ses
exportations de biens à fort contenu de travail qualifié.
Pour que le bilan en termes d'emplois soit positif, il faut cependant que cette
orientation s'accompagne d'une préservation du niveau de l'emploi non
qualifié dans les secteurs non exposés à la concurrence
internationale.
2. La valorisation d'un gisement d'exportateurs : les PME
La volonté politique exprimée par M. Yves
Galland, ministre du commerce extérieur, de renforcer le rôle de
ces entreprises dans le domaine de l'exportation doit être soutenue.
C'est en effet de ce tissu diversifié et dynamique que proviendront la
plupart des exportateurs qui permettront à notre pays de garder son rang
dans les échanges internationaux et de continuer à
conquérir des marchés extérieurs.
Or, actuellement ce sont
250 entreprises qui réalisent environ
50 % des exportations françaises, le quart de nos exportations
totales étant réalisé par 10 grands groupes
industriels
. Une plus grande implication de nos PME à l'exportation
apparaît donc souhaitable. D'importants progrès ont d'ores et
déjà été accomplis dans ce domaine, puisqu'en 1995,
les ventes à l'étranger effectuées par
40.600 entreprises de moins de 500 salariés ont
représenté 29 % de la valeur exportée contre
25 % en 1994.
A cet égard, il convient de signaler l'intérêt des
procédures dites de "portage", dont l'objet est d'offrir à des
PME l'opportunité d'exporter dans le cadre d'opérations conduites
par des grandes entreprises sur des marchés extérieurs.
Ces procédures ont récemment reçu un encouragement direct
avec la mise en oeuvre du contrat "Partenariat-France" à l'occasion
duquel de nombreux groupes industriels français ont pris l'engagement de
permettre à des PME de participer à leurs opérations
d'export.
L'accès réussi des PME à l'exportation dépend
néanmoins, pour une très large part, de l'efficacité des
réseaux d'appui au commerce extérieur.
CHAPITRE III
DES STRUCTURES D'APPUI AU COMMERCE
EXTERIEUR PERFECTIBLES
Au cours de sa mission, votre rapporteur s'est en effet tout
particulièrement attaché à évaluer
l'efficacité et l'adaptation du dispositif français d'appui au
commerce extérieur à la
"demande"
effective ou potentielle
issue des entreprises françaises dans le domaine de l'exportation.
A cet égard la mission de votre rapporteur s'est avérée
aussi instructive que fructueuse, car au-delà des acteurs
français du commerce extérieur, elle a eu l'opportunité
d'effectuer sur place des comparaisons internationales. Une série
d'entretiens lui a en effet permis de rencontrer les dirigeants des organismes
de promotion des échanges extérieurs japonais, australiens et
néo-zélandais, ainsi que des responsables d'unités
allemandes et italiennes du commerce extérieur implantées
à l'étranger.
Cet examen a débouché sur deux observations essentielles
concernant le dispositif français.
La première est relative à la multiplicité des
intervenants dans le domaine de la promotion des échanges
extérieurs. La seconde porte quant à elle sur les orientations et
les effets du processus de rationalisation du réseau d'appui public.
I. LA MULTIPLICITE DES STRUCTURES : DIVERSITE CONSTRUCTIVE OU DISPERSION DOMMAGEABLE?
Le principal constat effectué par votre rapporteur, tant à l'étranger, que sur le territoire national, porte sur la multiplication des intervenants dans le domaine du soutien au commerce extérieur.
A. UNE "LISIBILITÉ" MÉDIOCRE DU DISPOSITIF
Cette difficulté se manifeste tant en France
qu'à l'étranger. Le nombre élevé des intervenants
rend en effet le réseau d'appui à l'exportation relativement
opaque pour les responsables de PME qui souhaitent s'informer avant d'aborder
pour la première fois des marchés extérieurs.
Cette relative opacité de l'ensemble du dispositif en France pour les
PME trouve dans une certaine mesure son pendant à l'étranger,
où la multiplication des représentations françaises
publiques et privées peut parfois donner un sentiment de confusion
vis-à-vis de nos partenaires commerciaux.
S'il ne s'agit pas de caricaturer une réalité où, bien
souvent, les circonstances locales -en France et à l'étranger-
conduisent les responsables des différents organismes à
entretenir une certaine concertation, voire à engager des actions
coordonnées, il n'en reste pas moins que la situation semble peu
satisfaisante.
On trouve en effet, tout d'abord, les 24 directions régionales du
commerce extérieur (DRCE) et les 165 postes d'expansion
économique (PEE) relevant de l'Etat.
Viennent ensuite les 177 chambres régionales et locales de commerce et
d'industrie qui emploient plus de 700 responsables des questions
internationales et disposent de 73 représentations à
l'étranger.
Au cours des dernières années les collectivités locales se
sont à leur tour engagées dans l'appui au développement
international des entreprises. Avec un
effort financier global
consacré à l'international estimé à un milliard de
francs, dont environ 65 % est engagé par les régions,
les
collectivités locales disposent ainsi de moyens largement
supérieurs à ceux affectés dans ce domaine par le
réseau des chambres de commerce et d'industrie et du même ordre de
grandeur que ceux que l'Etat consacre à l'appui au commerce courant.
A ces trois grands acteurs s'ajoutent enfin et notamment, les chambres
d'agriculture, dont les comités de promotion sont très actifs
à l'export, le réseau international de la SOPEXA qui dispose de
40 implantations à l'étranger, et le réseau des
conseillers du commerce extérieur en France et à
l'étranger.
Dans le contexte actuel, le renforcement de la coordination de ces multiples
intervenants apparaît nécessaire tant au regard des objectifs
qu'en ce qui concerne le bon emploi des fonds publics et privés.
Le succès de l'objectif gouvernemental de renforcement de la
présence des PME à l'export dépend en effet partiellement
de la facilité qu'auront ces dernières à accéder
aisément à l'ensemble du réseau d'appui et à
s'orienter vers le
"segment"
de ce réseau le plus adapté
à leurs besoins.
Enfin, au regard de la rareté des ressources financières
publiques et privées une meilleure coordination des actions conduira
à l'évidence à une gestion collectivement plus rationnelle
et économe des deniers publics.
B. LA NÉCESSAIRE POURSUITE DU PROCESSUS DE COORDINATION
Dans ce domaine, de nombreux efforts ont été
accomplis pour tenter de pallier les inconvénients nés de la
multiplicité des
"acteurs"
du commerce extérieur.
La poursuite de ces efforts est d'autant plus nécessaire que les
situations locales se caractérisent souvent par une certaine
compétition, voire une rivalité entre les principaux
"opérateurs".
Votre rapporteur approuve l'orientation actuelle des actions de rationalisation
conduites dans ce domaine et qui se caractérisent par leur
réalisme et leur pragmatisme.
Il s'agit en effet de prendre en compte l'existence de cette diversité
des intervenants et non d'aborder ce problème avec une volonté
illusoire d'unification des structures ou de subordination de certaines
d'entre-elles à d'autres.
Dans ce cadre, deux initiatives méritent tout particulièrement
d'être soulignées.
La première est la
charte du développement international des
entreprises
, signée le 25 juillet 1994. Cette convention prolonge,
en lui donnant une nouvelle dimension, la charte nationale de l'exportation
conclue en 1989. Regroupant les principaux
"acteurs"
du
commerce
extérieur, la charte compte dix-sept partenaires depuis
l'adhésion en 1995 de l'Association nationale des élus
régionaux (ANER). Ce cadre est propice au rapprochement des secteurs
public et privé, ainsi qu'à la diffusion d'informations portant
notamment sur les priorités nationales en matière de commerce
extérieur et sur les marchés extérieurs. La charte a en
outre fourni un cadre pour la conclusion de conventions entre les divers
partenaires en France et par la mise en oeuvre à l'extérieur des
réseaux français de liaison et d'appui à l'exportation
(Réflex) dans sept pays, réunissant le plus souvent les postes
d'expansion économique et les chambres françaises de commerce et
d'industrie.
Ce type d'accord permet la réalisation d'un certain nombre d'actions
concertées, ainsi que d'amorcer une recherche des
complémentarités qui peuvent être trouvées en
fonction des spécificités fonctionnelles des différents
intervenants.
La seconde initiative, les
"Points Export",
lancée en septembre
1995 constitue quant à elle un début de réponse au
problème que représente pour les PME la diversité de
"points d'entrée"
dans le dispositif d'appui au commerce
extérieur.
Les points export représentent un concept pragmatique d'information de
conseil et d'appui destiné aux PME qui envisagent d'exporter. La
qualité de
"Point-Export"
est le label attribué au sein
d'une région aux différents lieux d'accueil et d'orientation des
entreprises. Ce label est attribué dans le cadre d'une convention
signée au niveau régional entre les partenaires de la charte du
développement international des entreprises de chaque région qui
ont accepté de travailler en réseau et selon une démarche
unifiée.
Le rôle de ces
"Points-Export"
, dont le personnel devrait
recevoir
une formation commune, est de pouvoir fournir la documentation de l'organisme
d'accueil, mais aussi celle des autres partenaires de la région abritant
un Point-Export. A cette diffusion de documents doit s'ajouter un rôle
d'orientation des responsables d'entreprises vers le ou les organismes offrant
les prestations les plus adaptées à leurs besoins.
Cette démarche doit s'accompagner au sein de chaque région de
l'élaboration d'une brochure intitulée
"7 clés pour
réussir à l'international"
adaptée aux
spécificités régionales.
Respectant l'identité de chacun des opérateurs, ces actions
constituent une meilleure réponse aux attentes des entreprises,
amorçant ainsi une louable et nécessaire coordination des
actions, dont votre rapporteur souhaite voir se développer de nombreux
prolongements.
Dans cette progression sur le chemin d'une coordination renforcée,
le rôle de l'Etat apparaît essentiel
.
C'est dans cet esprit que votre rapporteur recommande d'appréhender la
réforme en cours du réseau public d'appui au commerce
extérieur.
II. UN RESEAU D'APPUI PUBLIC A REFORMER AVEC DISCERNEMENT
A l'instar de l'ensemble des structures étatiques, le
réseau d'appui au commerce extérieur relevant de la direction des
relations économiques extérieures (DREE) du ministère de
l'économie et des finances est confronté aux exigences de la
réduction des dépenses ainsi qu'à la réflexion sur
la réforme de l'Etat.
Si votre commission des finances attache la plus grande importance à une
action déterminée du Gouvernement dans ces deux domaines, elle
tient néanmoins à souligner les spécificités du
réseau de la DREE, qu'il s'agisse de ses structures régionales ou
de ses postes implantés à l'étranger.
A. LES DRCE : DES STRUCTURES LÉGÈRES ESSENTIELLES POUR LA COORDINATION DES ACTIONS EN FAVEUR DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Structures très légères, les DRCE constituent en effet un rouage essentiel pour la mise en oeuvre de la politique de rationalisation et de coordination des différents "opérateurs" du commerce extérieur en région.
1. Une administration de mission
Au nombre de 24, les DRCE ne représentent qu'un
très petit effectif, puisqu'après avoir atteint un niveau de 129
agents entre 1988 et 1991, cet effectif est redescendu à 114 personnes,
dont 24 directeurs régionaux et 33 attachés régionaux.
Ces unités ne constituent donc que subsidiairement des administrations
de gestion, appelées notamment à donner des avis au titre de
l'assurance prospection ou à assurer la gestion des moyens financiers de
l'Etat dans le cadre des aides au commerce extérieur des contrats de
plan Etat-régions.
La vocation principale des DRCE est d'assurer une mission d'expertise et de
conseil tant auprès des instances intéressées au commerce
extérieur, qu'auprès des entreprises.
Pour exercer ce rôle, les DRCE disposent d'atouts importants tenant d'une
part aux règles d'organisation de la carrière des conseillers
commerciaux et d'autre part à leur position par rapport au réseau
international des postes d'expansion économique.
Les directeurs régionaux sont en effet nécessairement choisis
parmi les conseillers commerciaux ayant exercé pendant plusieurs
années des fonctions à l'étranger.
Aussi disposent-ils d'un
"capital"
de connaissances pratiques
sur les
réalités du commerce extérieur, les difficultés que
peuvent présenter pour des exportateurs les marchés
étrangers et les exigences pratiques de la
"culture
d'exportation"
indispensable à une réussite durable sur ces
marchés.
Ce rôle est renforcé par le second atout principal des DRCE qui
découle de la masse d'information considérable dont disposent ces
unités en provenance des 165 postes d'expansion économique
implantés à l'étranger.
Cette source d'information exclusive constitue en effet pour les PME un
gisement remarquable qui doit permettre aux entreprises d'exploiter pleinement
les opportunités qui s'offrent sur les marchés extérieurs.
2. Un facteur essentiel pour le succès de la coordination des actions en région
A ces missions vient s'ajouter une responsabilité
essentielle dans le domaine de la coordination des actions conduites dans le
domaine du commerce extérieur par les différents
"opérateurs"
. Dans ce cadre les DRCE ont vocation à
représenter l'Etat et à favoriser la diffusion des informations
concernant les grands mouvements du commerce international, ainsi que les
orientations principales qui peuvent en résulter pour les actions
d'échanges extérieurs.
Les DRCE constituent ainsi un rouage essentiel dans la définition et
dans l'orientation au plan régional des actions conduites tant par les
chambres de commerce et d'industrie, que par les régions.
Pouvant contribuer à la définition d'une plus grande
complémentarité des actions de chacun, ainsi qu'à une
meilleure
"lisibilité"
de l'ensemble de ce dispositif pour les
PME, mais aussi vis-à-vis des partenaires étrangers, les DRCE
doivent s'investir pleinement dans cette partie de leur rôle.
L'affirmation de ce
"magistère",
fondé sur une
capacité d'expertise reconnue par les autres partenaires, exigera la
présence d'éléments de grande qualité au sein des
DRCE, afin de garantir un niveau de compétences comparable, voire
supérieur, à celui des cabinets de conseil privés. Votre
rapporteur souhaite en conséquence que l'organisation de la
carrière des conseillers commerciaux puisse intégrer une plus
grande valorisation du
"passage en région"
, afin de la rendre
plus attractive.
Enfin, votre rapporteur tient à signaler que des structures comparables
aux DRCE tendant à se développer ou à se renforcer chez
plusieurs de nos partenaires étrangers. Il convient de citer en
particulier le développement aux Etats-Unis des
"US Export
assistance centers
" (USEAC), guichets régionaux uniques
d'information, organisés autour d'un représentant du Department
of commerce, qui est le ministère coordonnant les actions de
développement des exportations américaines.
L'intérêt de ce type de formule doit donc conduire le
Gouvernement à examiner avec beaucoup de prudence toute
éventuelle réforme structurelle concernant les DRCE.
B. LES PEE : UNE RATIONALISATION INSTRUCTIVE POUR LA RÉFORME DE L'ETAT
L'analyse du rôle et de la rationalisation du
réseau de la DREE à l'étranger se présente sous un
angle très différent de celui qui vient d'être
présenté pour le réseau régional de cette direction.
A cet égard, si l'importance des moyens de l'ensemble des postes
d'expansion économique (PEE) les place bien plus que celui des DRCE, au
sein des démarches de réduction des crédits
budgétaires, les PEE constituent cependant dans une certaine mesure un
laboratoire d'idées pour la réforme de l'Etat.
1. Un effort de maîtrise de la dépense à poursuivre dans le cadre d'une réflexion d'ensemble
Répartis dans 117 pays, les 165 PEE,
représentent l'essentiel du budget de la DREE et à ce titre
l'évolution des crédits qui leur sont attribués explique
largement l'évolution du budget de cette direction du ministère
de l'économie et des finances.
D'importants efforts de la maîtrise de la dépense publique ont
été réalisés par les PEE dans leur ensemble. Ces
efforts se traduisent en premier lieu par une réduction progressive des
effectifs.
Le nombre d'agents employés par le Service de l'expansion
économique (regroupant l'ensemble du personnel français
titulaire, contractuel, CSNA et du personnel recruté localement) a en
effet été de 2.473 personnes en 1986 à 2.180 en 1996,
soit une baisse de près de 12 % sur six ans.
La plus grande partie de cet effort de réduction des effectifs a
porté sur la catégorie des agents contractuels et plus
particulièrement sur la catégorie C. Cet effort explique en
grande partie la faible progression du budget de la DREE en francs constants,
correspondant à une diminution en francs courants. Depuis 1986 en effet,
où le budget avait représenté 1,237 milliard de
francs et après une apogée à 1,316 milliard de francs en
1991, les crédits de la DREE n'atteignent (hors "régulation
budgétaire") que 1,296 milliard de francs en 1996.
Le caractère significatif de ce mouvement ressort encore plus nettement
à l'examen de l'évolution relative du budget voté de la
DREE et de celui des services financiers.
Le budget de la DREE ne représente en effet plus que 2,84 % du budget
des services financiers, alors qu'il s'élevait à 3,38 % de ce
dernier en 1989.
Votre rapporteur tient ainsi à souligner les efforts accomplis et
à préciser que l'analyse des budgets des postes d'expansion
économique visités au cours de sa mission viennent très
largement conforter cette évolution d'ensemble.
Au sujet de la gestion des PEE, il convient de signaler
l'importance de
l'économie pouvant résulter d'un choix mesuré et judicieux
des locaux qui doivent être loués à l'étranger pour
l'installation des postes
.
Les loyers qui représentent en effet en moyenne près de 50 % des
charges de fonctionnement des postes, constituent la variable d'ajustement
essentielle au sein de budgets où les dépenses de personnel ne
peuvent guère être réduites davantage et où doivent
être préservés les crédits d'intervention,
essentiels pour la conduite des actions de promotion. A cet égard, votre
rapporteur a relevé au cours de sa mission l'importance de
l'économie ayant résultée pour le poste de Tokyo du
déménagement de ses locaux, puisque ses dépenses
d'immobilier ont baissé de près du tiers entre 1994 et 1996.
La préservation des moyens d'action des postes d'expansion,
c'est-à-dire des dépenses consacrées à l'action
commerciale et plus particulièrement aux opérations de promotions
sectorielles ou régionales, exige en conséquence une poursuite
mesurée de l'effort de rationalisation.
S'il paraît judicieux de conduire une démarche globale de
maîtrise ou de réduction des dépenses de loyers, il serait
en revanche inopportun, voire dommageable d'effectuer des coupes
budgétaires forfaitaires dans la mesure où elles pèseront
inévitablement sur des postes de dépenses actives et utiles.
Or, votre rapporteur considère que l'ensemble des postes ont à
peu près épuisé les
"réserves"
d'économies pouvant être effectuées sur les dépenses
de fonctionnement, hors loyers.
Votre rapporteur tient enfin à saluer le bon usage fait des
crédits consacrés à l'informatique qui ont à la
fois permis de réduire l'importance du personnel affecté
exclusivement aux tâches de secrétariat, ainsi que de favoriser
l'émergence et l'utilisation d'un réseau de communication et
d'information très performant.
LES POSTES D'EXPANSION ECONOMIQUE VISITES
Au cours de sa
mission,
votre rapporteur à eu
l'occasion d'étudier le fonctionnement et les moyens budgétaires
de cinq postes d'expansion economique, dont la dimension très variable
avait l'intérêt de présenter un "panel" assez
représentatif des différents type de postes pouvant exister au
sein du service de l'expansion économique.
|
2. Des éléments de modernité à parfaire
A l'instar des DRCE, les postes d'expansion économique
se trouvent directement au contact du monde des entreprises et de la vie des
affaires. Cette proximité du secteur marchand nécessite une
certaine adaptation de ces structures publiques que constituent les PEE.
A cet égard, votre rapporteur se félicite de certaines
orientations adoptées tant dans la gestion des postes, que dans le cadre
du redéploiement du réseau.
En ce qui concerne la gestion des postes, il convient en effet de souligner
l'intérêt que représente
l'institution d'une facturation
des principaux services rendus par les PEE aux entreprises, dont il faut
rappeler qu'elle génère plus de 25 millions de francs de
recettes.
Fondée sur une série de tarifs communs à l'ensemble des
postes, cette facturation relativement modique de certaines prestations
s'avère très positive, dans la mesure où elle fait
naître un rapport de nature commerciale entre les entreprises et les
postes.
Ainsi, les entreprises ont largement réduit un certain nombre de
demandes
"automatiques"
pour une documentation auparavant
gratuite,
permettant aux PEE de dégager des énergies pour d'autres
tâches. Les postes quant à eux obtiennent dans ce contexte une
motivation nouvelle fondée sur l'intérêt de pouvoir
conserver pour leurs dépenses de promotion commerciale, 50 % des
recettes provenant de la facturation et sur la nécessité de
fournir une prestation de qualité pour satisfaire le
"client"
.
Si
cette démarche ne constitue pas une panacée et s'il convient
d'éviter de déboucher sur une situation où les postes
deviendraient en pratique budgétairement de plus en plus
dépendants de la facturation, elle a cependant eu un effet certain dans
le sens d'une modernisation des mentalités, tant des personnels des PEE,
que des entreprises, dans le cadre de leurs relations avec les postes.
Ce progrès devra cependant être conforté par le
développement d'outils d'évaluation de l'efficacité des
actions conduites par les postes, ainsi que par des mesures de la satisfaction
des entreprises ayant bénéficié de leurs prestations.
A cet égard, l'examen des dispositifs étrangers met en
lumière une politique beaucoup plus soutenue et approfondie dans le
domaine de l'évaluation de l'efficacité du dispositif.
Le redéploiement géographique du réseau des postes
d'expansion comporte aussi des orientations intéressantes dans le cadre
de la réflexion sur la modernisation de l'Etat.
Il s'agit de la volonté de lier au remodelage important de la carte du
réseau, une recherche active du rapprochement avec les autres
réseaux publics à l'étranger. Il s'agit en particulier de
la création de nouvelles missions économiques et
financières regroupant les PEE et des agences financières dont la
formule est par exemple expérimentée au Brésil et en Inde.
Il s'agit aussi de la mise en place de postes communs entre des PEE et des
consulats. Il faut citer enfin l'installation de sections commerciales dans
plusieurs missions d'aide et de coopération en Afrique.
Cette approche pragmatique et potentiellement génératrice
"d'économies intelligentes"
reçoit une approbation pleine
et entière de votre commission des finances.
Cette action doit être prolongée au-delà des réseaux
publics par la recherche d'une concertation approfondie avec les organismes
consulaires et professionnels afin de poursuivre l'objectif d'une meilleure
répartition des tâches entre les différents réseaux
de soutien notamment au sein de l'OCDE.
CONCLUSION
Au terme de cette mission trois principales conclusions se
dégagent.
·
En premier lieu
, l'examen direct et concret de l'action et de
la présence commerciale de la France au Japon, en Australie et en
Nouvelle-Zélande, auquel votre rapporteur a pu procéder, vient
confirmer notre
insuffisante représentation sur les marchés
lointains
.
A cet égard le plan de redéploiement du réseau des postes
d'expansion économique paraît de nature à favoriser un
renforcement de nos positions commerciales dans les pays à forte
croissance, même si votre commission des finances recommande de ne pas
céder en la matière à des effets de mode
géographique.
Il convient par ailleurs de se féliciter de l'action conduite, sur le
terrain, par les représentants officiels de la France au Japon, en
Australie et en Nouvelle Zélande pour limiter les conséquences
négatives de
"l'effet essais"
, dans des pays ayant fortement
réagi à la reprise de nos essais nucléaires dans le
Pacifique.
·
En deuxième lieu
, il faut saluer le redressement de nos
comptes extérieurs qui traduit l'émergence d'un "cercle
vertueux", d'une nature comparable à celui qui caractérise
l'Allemagne, puisque notre pays parvient aujourd'hui à concilier un
excédent commercial quasiment structurel et une monnaie forte. Ce
redressement, lié à la politique désinflation
compétitive, a cependant pesé pendant plusieurs années sur
le niveau de notre croissance et corrélativement sur la situation de
l'emploi en général
.
Aussi, sans renoncer pour autant aux "acquis" de cette politique,
semblerait-il
souhaitable de
relancer activement la réflexion sur une initiative de
croissance au niveau européen
. Une orientation volontaire dans cette
direction devant permettre de stimuler le niveau de l'activité en Europe
sans pour autant deséquilibrer nos comptes extérieurs.
·
En troisième lieu
, cette mission à
été l'occasion de constater que le réseau français
d'appui au commerce extérieur souffre, tant en France qu'à
l'étranger, d'une grande insuffisance de coordination de l'action des
différents intervenants dans ce domaine.
Or, l'orientation géographique et sectorielle de notre commerce
extérieur, qui exige une réflexion d'ensemble, ne peut que
pâtir d'une situation où les structures du ministère du
commerce extérieur, le réseau des chambres de commerce et
d'industrie et les collectivités locales agissent parfois en ordre
dispersé.
Cette faible coordination paraît critiquable dans la mesure où
elle contribue d'une part à une mauvaise lisibilité du dispositif
auprès des "clients" que représentent les entreprises
françaises et où, d'autre part, elle risque d'être à
l'origine de gaspillages de moyens financiers.
Une meilleure coordination doit, en conséquence, être
recherchée, notamment au sein des régions, afin de renforcer
l'efficacité aux actions et de valoriser la
complémentarité qui peut exister entre les différents
acteurs du commerce extérieur.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mercredi 9 octobre, sous la
présidence de M. Christian Poncelet, président, la
commission des finances a entendu une
communication de Mme Maryse
Bergé-Lavigne, rapporteur spécial des crédits du commerce
extérieur
sur la
mission d'information
qu'elle a
effectuée
au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zélande,
du 5 au 18 mai 1996.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial
, a
rappelé que les bons résultats enregistrés par le commerce
extérieur français depuis 1992 n'allaient pas sans soulever
certaines questions relatives à la pérennité de cette
situation, à son impact sur l'emploi et à la rationalité
du dispositif français d'appui au commerce extérieur.
Elle a noté que cet ensemble de questions l'avait conduite, en tant que
rapporteur spécial des crédits du commerce extérieur,
à examiner "sur pièces et sur place" le dispositif
français de soutien au commerce extérieur.
Elle a précisé que le choix d'effectuer cette mission au Japon,
en Australie et en Nouvelle-Zélande, avait été
guidé par la volonté de mesurer la portée sur nos
échanges avec ces pays de la dernière campagne d'essais
nucléaires menée par la France dans le Pacifique.
Cette mission auprès des postes d'expansion économique
implantés au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zélande
,
a
été l'occasion de recueillir, d'une part, des informations
directes et concrètes sur les forces et les faiblesses de la France
à l'exportation et, d'autre part, d'analyser les moyens publics
consacrés à la promotion des échanges extérieurs.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial
a ensuite
indiqué qu'à la suite de cette mission, elle avait
complété ce travail par l'examen des moyens mis en oeuvre
à ce titre dans le cadre régional, ainsi que par une série
d'entretiens avec le ministre chargé du Commerce extérieur et des
personnalités qualifiées.
Elle a, tout d'abord, souligné que sa mission avait confirmé la
nécessité pour nos entreprises d'achever l'acquisition d'une
"culture d'exportation" pour être, ensuite, en mesure de renforcer
leur
présence sur des marchés lointains où elles étaient
encore très sous-représentées. Elle a indiqué que
la France ne détenait guère plus de 2 % de parts de
marché au Japon, en Australie ou en Nouvelle-Zélande, situant
notre position à un rang très bas dans la liste des fournisseurs
de ces pays : onzième place en Australie et en Nouvelle-Zélande,
quatorzième place au Japon.
Or, elle a relevé que ce constat était d'autant plus frappant
qu'il était commun au trois pays, alors que la situation de nos
échanges était très différente avec chacun d'entre
eux.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a
noté qu'avec le Japon, notre pays enregistrait un déficit
bilatéral de l'ordre de 20 milliards de francs, ce qui en faisait notre
deuxième déficit bilatéral, après celui
enregistré avec les Etats-Unis.
Après avoir rappelé que les japonais avait une vision
"traditionnelle" de notre pays, perçu comme celui du
"savoir-vivre", du
luxe et des produits de la vigne, elle a souligné l'importance des
succès commerciaux que nous procuraient ces secteurs.
Elle a indiqué que les ventes de produits de consommation
destinés aux particuliers s'élevaient en effet à
14,4 milliards de francs en 1995, ce qui représentait plus de
51 % du total de nos ventes au Japon.
Considérant que le maintien de nos fortes positions sur ces produits
"traditionnels" devait rester un objectif fondamental,
Mme Maryse
Bergé-Lavigne, rapporteur spécial
a cependant insisté
sur la nécessité de promouvoir les capacités industrielles
et technologiques de la France.
Au sujet du Japon elle a enfin rappelé que nos achats auprès de
ce pays étaient très largement concentrés sur les biens
d'équipement professionnels et l'électronique grand public.
S'agissant de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, elle a
souligné que la situation de nos échanges était
très différente puisque dans ces deux pays, nos ventes reposaient
en effet pour près des deux tiers sur les biens d'équipement et
les produits chimiques, tandis que nos importations étaient pour
l'essentiel constituées de matières premières et de
produits alimentaires.
Elle a indiqué que 60 % de nos importations d'Australie
étaient concentrées sur trois produits : la laine (près de
25 %), la houille (20 %), le minerai de fer (15 %).
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a
précisé que cette situation était encore plus
marquée pour la Nouvelle-Zélande dans la mesure où plus de
87 % de nos importations en provenance de ce pays étaient des
produits agro-alimentaires, la viande ovine en représentant à
elle seule près de 43%.
Elle a relevé que cet ensemble permettait à la France de
dégager de légers excédents avec ces deux pays.
Abordant la question de l'impact de la campagne d'essais nucléaires
français dans le Pacifique,
Mme Maryse Bergé-Lavigne,
rapporteur spécial,
a constaté que la faiblesse des
conséquences commerciales de cette campagne, était allée
de pair avec une relative dégradation de l'image de notre pays au sein
des opinions publiques, notamment en Nouvelle-Zélande.
Sur ce point elle a tenu à saluer l'action des représentants
officiels de la France qui a fortement contribué à séparer
les conséquences commerciales de cette campagne d'essais de son impact
politique.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a
ensuite
indiqué qu'elle avait tenu à poursuivre,
après cette mission, sa réflexion sur deux grands thèmes :
les conséquences sur l'emploi des échanges commerciaux et
l'efficacité du réseau français d'appui au commerce
extérieur.
Après s'être félicité du retour à
l'équilibre du commerce extérieur français et de son
engagement sur la voie des excédents, elle a cependant tenu à
souligner que les politiques dites de "désinflation compétitive",
qui avaient permis l'amélioration de ces résultats, avaient
fortement pesé sur le niveau de l'activité économique et
donc, indirectement, sur celui de l'emploi.
Elle a précisé que malgré cette situation, le commerce
extérieur était un important pourvoyeur d'emplois dans notre
pays, précisant que les experts s'accordaient pour considérer que
4 millions d'emplois étaient liés à l'exportation, dont 3
millions d'emplois industriels.
Elle a relevé que dans le cadre des petites et moyennes entreprises une
augmentation d'un milliard de francs de leurs exportations,
générait environ 2.500 emplois, notant à cette occasion
que les échanges extérieurs constituaient, à
l'évidence, un apport essentiel pour l'économie française.
Sur ce point, elle a tenu à faire remarquer que si l'importance des
excédents s'expliquait en partie par la hausse de nos ventes à
l'étranger, elle tenait aussi parfois au ralentissement de nos
importations lié à la faiblesse de la croissance, comme en 1994
et, très probablement, en 1996.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a ensuite
abordé l'analyse du dispositif français de promotion des
échanges extérieurs.
Elle a, tout d'abord, tenu à appeler l'attention sur la dispersion des
moyens qu'engendrait la multiplicité des intervenants dans le domaine du
commerce extérieur où agissent, parfois concurremment, l'Etat,
les chambres de commerce et d'industrie et, plus récemment, les
collectivités locales.
Soulignant le manque de coordination de leurs actions, elle a estimé
qu'à l'étranger, cette situation nuisait à l'impact de la
présentation de nos productions et qu'au sein des régions
françaises, la variété des guichets suscitait une certaine
confusion chez les responsables de petites et moyennes entreprises qui
souhaitaient exporter.
Elle a souhaité qu'en conséquence l'Etat veille à une
meilleure coordination des "acteurs" publics et privés agissant dans
ce
domaine.
A cet effet, elle a insisté pour que soit réaffirmé la
mission des directions régionales du commerce extérieur (DRCE)
dans la coordination au plan régional des actions conduites, tant par
les chambres de commerce et d'industrie, que par les régions.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a
indiquéque des structures comparables aux DRCE tendaient à se
développer ou à se renforcer chez plusieurs de nos partenaires
étrangers et notamment aux Etats-Unis avec les "US Export assistance
centers" (USEAC), guichets régionaux uniques d'information,
organisés autour d'un représentant du Department of commerce,
ministère coordonnant les actions de développement des
exportations américaines.
Elle a considéré qu'il convenait donc d'examiner avec beaucoup
de prudence toute éventuelle réforme structurelle concernant les
DRCE.
Analysant ensuite la situation des postes d'expansion économique (PEE)
à l'étranger,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur
spécial,
a tenu à insister sur les importants efforts de
maîtrise de la dépense publique réalisés par les PEE
dans leur ensemble, leurs effectifs ayant diminué de près de
12 % sur six ans. Elle a relevé que l'étude des budgets des
postes d'expansion économique visités au cours de sa mission
avait très largement corroboré cette analyse.
Elle a constaté cependant que ces efforts semblaient avoir atteint leur
limite, dans la mesure où il convenait de préserver les moyens
consacrés aux opérations de promotions sectorielles ou
régionales, qui se trouvent au coeur de leur mission.
Elle a souligné qu'à cet égard le rapport qui venait
d'être remis au Premier ministre par M. Nicolas Forissier,
député, énonçait la nécessité
"d'augmenter très substantiellement les concours financiers à la
participation des entreprises aux foires et salons à l'étranger".
Enfin,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a
insisté sur l'originalité de la structure des postes d'expansion,
dont la modernisation fournit quelques pistes dans le cadre de la
réflexion sur la réforme de l'Etat.
Elle a en particulier noté l'institution d'une facturation des
principaux services rendus par les PEE aux entreprises, qui
génère plus de 25 millions de francs de recettes par an pour
l'ensemble des postes.
Se félicitant des effets positifs de cette facturation, dont les PEE
peuvent conserver 50 % des recettes pour leurs dépenses de
promotion commerciale, elle a cependant tenu à souligner que cette
démarche ne devait pas déboucher sur une situation où les
postes deviendraient en pratique de plus en plus dépendants du produit
de cette facturation sur le plan budgétaire.
Soulignant, par ailleurs, l'existence, notamment en Australie et en
Nouvelle-Zélande, de politiques soutenues et approfondies dans le
domaine de l'évaluation de l'efficacité des actions des
structures d'appui au commerce extérieur, elle a souhaité que
soient développés pour les PEE des outils de même nature.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a ensuite
noté que le redéploiement géographique du réseau
des postes d'expansion comportait des orientations intéressantes dans le
cadre de la réflexion sur la modernisation de l'Etat dans la mesure
où il comportait une recherche active de rapprochements avec d'autres
réseaux publics à l'étranger, comme les consulats ou les
missions d'aide et de coopération.
En conclusion,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a souligné que cette amélioration de nos comptes
extérieurs, liée à la politique désinflation
compétitive, avait cependant pesé pendant plusieurs années
sur le niveau de la croissance et, corrélativement, sur la situation de
l'emploi en général.
Aussi, a-t-elle souhaité que, sans renoncer aux "acquis" de cette
politique, la réflexion sur une initiative de croissance au niveau
européen soit relancée afin de stimuler le niveau de
l'activité en Europe sans pour autant déséquilibrer nos
comptes extérieurs.
Un large débat s'est alors engagé au cours duquel sont
intervenus
MM. Christian Poncelet , président, Alain Lambert,
rapporteur général, Maurice Blin, René Ballayer, Roland du
Luart et Jean Cluzel ainsi que Mme Marie-Claude Beaudeau.
L'ensemble des intervenants s'est accordé pour constater la
nécessité de renforcer la coordination des actions conduites dans
le domaine de l'appui au commerce extérieur. Soulignant l'importance de
l'exportation pour le niveau d'activité des PME, ils se sont aussi dits
favorables au développement des formules de " portage " dans
le cadre desquelles les grandes entreprises ayant accès aux
marchés extérieurs se font accompagner d'entreprises de taille
plus petite.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a
souligné que ces formules étaient d'autant plus positives que les
petites et moyennes entreprises ne disposaient pas en général
d'un salarié pouvant exclusivement se consacrer à l'exportation.
En réponse aux remarques sur la réorientation des
priorités géographiques du commerce extérieur
français, elle a enfin indiqué qu'il convenait de ne pas
céder aux " modes ", en négligeant les importants
marchés que constituent les pays riches de l'OCDE et en particulier le
Japon.
La commission a donné acte au rapporteur de sa communication et
décidé
de faire
publier
cette communication sous la
forme d'un
rapport d'information
.
ANNEXES
I. ANNEXE 1
PROGRAMME DE LA MISSION D'INFORMATION (1( * ))
A. MISSION A L'ETRANGER
JAPON
|
|
|
|
- 11 h 00 |
Visite de Tokyo |
|
|
- 9 h 30 |
Entretien avec M. Mitsuru
Takeyama,
directeur
général exécutif de Meidi-Ya Co., ltd et président
de l'Association des Importateurs de vins et spiritueux
|
- 11 h 00 |
Entretien avec M. Jean-Bernard
Ouvrieu, ambassadeur de France
au Japon
|
- 12 h 15 |
Entretien avec M. Matsumoto,
directeur général
aux Grands Magasins Mistukoshi, visite des principaux stands de marques
françaises
|
- 13 h 00 |
Déjeuner offert par M. Matsumoto, directeur général de Mistukoshi |
- 15 h 00 |
Entretien avec M. Takeda,
administrateur du Japan External
Trade Organization (JETRO)
|
- 16 h 00 |
Entretien avec M. Hajime Ogawa,
vice-ministre parlementaire
des affaires étrangères
|
- 17 h 00 |
Entretien au PEE avec M.
Mariani,
conseiller commercial de
l'ambassade d'Italie et M. Pastore, directeur adjoint de l'Institut du Commerce
Extérieur Italien (ICE)
|
- 19 h 00 |
Dîner offert par M. Hubert Testard, ministre conseiller pour les affaires économiques et commerciales en présence de M. Alain Soulas, directeur général de la chambre de commerce et d'industrie française au Japon et de M. Jean le Péchoux, directeur de la SOPEXA |
|
|
- 9 h 30 |
Entretien avec M. Pierre
Sevaistre,
représentant pour
le Japon de l'Aérospatiale.
|
- 11 h 00 |
Entretien avec M. Kazutaha
Tsuboi,
vice-ministre parlementaire
du commerce extérieur et de l'industrie -MITI)
|
- 12 h 30 |
Déjeuner offert par M.
Jean-Bernard Ouvrieu,
Ambassadeur de France, en présence des principaux représentants
de la communauté d'affaires française à Tokyo à la
résidence.
|
- 15 h 00 |
Séance de travail au
PEE :
|
- 18 h 30 |
Départ en Shinkansen pour
Kyoto
|
- 20 h 11 |
Arrivée à la gare de
Kyoto
|
|
|
- 15 h 00 |
Visite du PEE d'Osaka et
présentation des
activités ; entretiens avec les agents
|
- 16 h 30 |
Entretien avec M. Michel
Trinquier,
consul
général de France
|
- 17 h 00 |
Séance de travail avec le
personnel du poste.
|
- 19 h 00 |
Installation à la
résidence de M. Jacques
Torregrossa.
|
- 19 h 30 |
Dîner offert par M. Jacques
Torregrossa en
présence de M. Michel Trinquier, consul général de
France et de représentants de la communauté d'affaires
française de la région d'Osaka (M. Dumousseau, directeur Anan
Kasei (Rhône Poulenc), président du chaptire Kansai de la CCIFJ,
M. et Mme Verdier, directeur régional d'Air France, M. et Mme Seitz,
directeur de Danone International Brands Japan).
|
|
|
- 9 h 15 |
Arrivée à Narita
|
- 11 h 00 |
Décollage du vol QF022 à destination de Sydney |
AUSTRALIE
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- 15 h 00 |
Visite de Sydney
|
- 19 h 00 |
Participation, à l'invitation
de M. Thierry Viteau,
consul général de France, à la soirée donnée
à l'Opéra de Sydney par l'orchestre "Sydney Chamber Music", en
l'honneur de la journée de l'Europe
|
|
Visite des environs de
Sydney ;
|
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- 10 h 00 |
Entretien avec M. Charles O'Hanlon, executive general manager australian operations à Austrade (Australian Trade Commission). |
- 11 h 00 |
Entretien avec M. Thierry
Viteau,
consul général
de France.
|
- 12 h 00 |
Déjeuner offert par les
conseillers du commerce
extérieur.
|
- 14 h 30 |
Entretien avec M. Vladimir
Perm,
architecte et
délégué ADFE, conseil supérieur des Français
à l'étranger
|
- 14 h 45 |
Entretien téléphonique avec M. Dominique Girard Ambassadeur de France en Australie |
- 15 h 00 |
Entretien avec Dr. Fabrizio di
Clemente, conseiller
économique et commercial de l'Italie.
|
- 16 h 30 |
Entretien avec M. John Mc Coll,
délégué
UFE, conseil supérieur des Français à l'étranger.
|
- 17 h 00 |
Entretien avec M. Heinrich
Zimmerman, executive directeur de
la chambre de commerce germano-australienne.
|
|
|
NOUVELLE-ZÉLANDE
|
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|
- 16 h 15 |
Découverte de Wellington et
de ses environs
|
- 19 h 30 |
Dîner offert par M. Georges
Ayache, chargé
d'affaires de l'Ambassade de France
|
|
Entretien avec M. Duncan Wylie,
directeur
général de la banque Indosuez
|
- 9 h 45 |
Séance de travail au PEE :
|
- 11 h 30 |
Entretien avec M. Peter Adams,
directeur économie au
ministère des affaires étrangères et du commerce (MFAT)
|
- 12 h 15 |
Déjeuner offert par M. Franc
Secula, chef de poste, en
présence de M. Peter Bennet directeur Europe au MFAT et de
Mme Sarah Dennis, directeur Pacifique au MFAT
|
- 15 h 00 |
Entretien avec M. Peter
Kennedy,
directeur négociations
commerciales au MFAT
|
- 16 h 00 |
Entretien avec MM. John Jenner,
directeur
général des marchés extérieurs et Philip Klap,
directeur des marchés européens à Tradenz
|
- 17 h 15 |
Entretien avec les dirigeants
néo-zélandais de
l'association locale des anciens stagiaires de l'ACTIM
|
- 19 h 30 |
Dîner à la
résidence de M. Franc Secula,
chef de poste en présence de représentants de la
communauté d'affaires française.
|
|
|
- 11 h 15 |
Départ pour Auckland par le
vol NZ 434
|
- 12 h 15 |
Arrivée à Auckland sur
le vol NZ34 et acueil par
M. Thierre Saint-Oyant, chef de poste par intérim et Mme Elisabeth
Yearbury, adjoint
|
- 13 h 00 |
Entretien avec : M. Mark
Darrow,
general manager de Peugeot
concessionnaires New-Zealand
|
- 14 h 30 |
Entretien avec Mme Frances
Stead,
managing director et
M. David Adams, management controller de l'Oreal New Zealand
|
- 15 h 30 |
Entretien avec M. Boyne
Drummond,
directeur de PEC New-Zealand
Ltd
|
- 16 h 15 |
Entretien avec M.
Jean-Christophe
Poizat, National Fine Wine
Manager de Clengary Hancocks Ltd
|
- 19 h 30 |
Dîner avec les membres du
comité du French
New-Zealand Business Council
|
|
|
- 11 h 00 |
Visite d'Auckland et de ses
environs
|
- 14 h 15 |
Départ d'Auckland sur le vol
SQ 288 (Singapour airlines)
|
|
|
B. MISSION EN RÉGION BRETAGNE
|
|
- 9 h 13 : |
Arrivée à Rennes,
accueil par M. Jean-Pierre
Cerveau, directeur régional du commerce extérieur
|
- 9 h 45/11 h 15 : |
Réunion de travail dans les
locaux de la Direction
régionale du commerce extérieur (DRCE).
|
- 11 h 30/12 h 30 : |
Réunion de travail à
la Mission Régionale
de coordination du commerce extérieur breton (MIRCEB) ; entretien
avec M. Henri Delaunay, président du MIRCEB.
|
- 12 h 45/14 h 00 : |
Déjeuner offert par
M. Jean-Pierre Cerveau,
directeur régional, en compagnie des responsables de la Chambre
régionale de commerce et d'industrie et de la MIRCEB.
|
- 14 h 15 : |
Réunion de travail à
la Chambre régionale
de commerce et d'industrie ; entretien avec M. Rémi Bilger,
directeur général.
|
- 16 h 00 : |
Réunion de travail au Conseil
régional ;
entretien avec M. Hervé Le Norcy, directeur du développement
économique et de la recherche des services de la région.
|
- 18 h 35 : |
Départ pour Paris par le TGV
n° 8762.
|
- 20 h 40 : |
Arrivée à la gare Montparnasse. |
C. AUDITIONS ET ENTRETIENS
|
Entretien au Sénat avec M.
Yvon Bourges,
sénateur, président du Conseil régional de Bretagne.
|
|
Entretien avec M.
Jean-François Stoll, chef du service
de la promotion des échanges extérieurs.
|
|
Entretien avec
M. Jean-Claude
Karpelès,
président de l'Agence pour la coopération technique industrielle
et économique (A.C.T.I.M.).
|
|
Entretien avec M. Yves Galland, ministre délégué aux finances et au commerce extérieur |
II. ANNEXE 2
PRINCIPALES DONNEES DES PAYS VISITES
JAPON
·
Superficie 377 889 km (4.400
îles, dont 4 principales
(Honshu, Hokkaido, Shikoku et Kyushu)
·
Population 125 millions
·
Taux d'alphabétisation quasi-totalité de
la population
·
Croissance démographique 0,3 %
·
PNB 1994 469.149 milliards de yen, soit
4.591 milliards USD
·
PNB/hab (1994) 36.863
·
Taux de croissance du PNB (1995) 1 % (estimation)
·
Solde de la balance commerciale (1995) 107,1 milliards
USD
·
Balance courante (1995) 110,5 milliards USD
·
Inflation - 0,7 %
·
Dette extérieure Pays créditeur
·
Ratio du service de la dette sans objet
·
Réserves en devises (mars 1996) 199 milliards
USD
·
Part des principaux secteurs d'activités dans le
PNB :
- agriculture, forêts, pêche 2,2 %
- industrie 30,4 %
- construction 8,8 %
- services 58,6 %
AUSTRALIE
·
Superficie 7.682.300 km²
·
Population 18 millions d'habitants
·
Croissance démographique 1,02 %
·
PNB 453 milliards de dollars australiens (AUD)
·
PNB/hab (1994) 25 milliards AUD
·
Taux de croissance du PNB 3,3%
·
Solde de la balance commerciale
- 7,64 milliards AUD
·
Balance courante - 25,6 milliards AUD
·
Inflation 4,9 %
·
Dette extérieure 180,7 milliards AUD
·
Ratio du service de la dette 11,3 %
·
Réserves en devises 15,2 milliards AUD
·
Part des principaux secteurs d'activités dans le
PNB :
- primaire 10 %
- secondaire 15 %
- tertiaire 75 %
NOUVELLE-ZELANDE
·
Superficie 270.534 km²
·
Population 3.575.000 (octobre 1995), dont 9,4 %
de Maoris
·
Croissance démographique + 1,4 % (juin 1995)
·
PNB 87 milliards de dollars
néo-zélandais (NZ$)(estimation mars 1995)
·
PNB/hab (1994) 23.566 NS$ (estimation mars 1995)
·
Taux de croissance du PNB + 5,5 % (juin 1995)
·
Solde de la balance commerciale - 340 millions de
NZ$
·
Balance courante - 3,3 milliards de NZ$ (juin
1995)
·
Inflation + 2 % (septembre 1995 - juin 1995)
·
Dette extérieure 66,2 milliards de NZ$ (juin
1995)
dont dette extérieure publique 22 milliards de NS$ (juin 1995)
·
Ratio du service de la dette 11 %
·
Réserves en devises 5,6 milliards de NZ$ (juin
1995)
·
Part des principaux secteurs d'activités dans le
PNB :
- agriculture, mines et énergie 8,4 % du PNB
- industrie et construction 28,5 % du PNB
- services 63,1 % du PNB
III. ANNEXE 3
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DU JAPON, DE
L'AUSTRALIE ET DE LA NOUVELLE-ZELANDE DE 1991 A 1995
Echanges extérieurs du Japon
(en milliards de dollars US)
|
1995 |
1994 |
1993 |
1992 |
1991 |
|
Echanges |
775,9 |
669,3 |
604,2 |
572,7 |
551,4 |
Part dans les exportations mondiales : |
Exportations |
441,7 |
395,2 |
362,6 |
339,9 |
314,8 |
9,4 % |
Importations |
334,2 |
274,1 |
241,6 |
232,8 |
236,6 |
Part dans les importations mondiales : |
Solde |
+ 107,5 |
+ 121,1 |
+ 121,0 |
+ 107,1 |
+ 78,2 |
6,4 % |
Taux de couverture |
132,2 % |
144,2 % |
150,1 % |
146,0 % |
133,1 % |
|
Source : DREE
Echanges extérieurs de l'Australie
(en milliards de dollars US)
|
1995 |
1994 |
1993 |
1992 |
1991 |
|
Echanges |
112,1 |
101,0 |
88,1 |
86,3 |
83,6 |
Part dans les exportations mondiales : |
Exportations |
56,5 |
47,4 |
42,5 |
42,5 |
41,9 |
1,1 % |
Importations |
55,6 |
53,6 |
45,6 |
43,8 |
41,7 |
Part dans les importations mondiales : |
Solde |
+ 0,9 |
- 6,2 |
- 3,1 |
- 1,3 |
+ 0,2 |
1,2 % |
Taux de couverture |
101,6 % |
88,4 % |
93,2 % |
97,0 % |
100,5 % |
|
Source : DREE
Echanges extérieurs de la Nouvelle-Zélande
(en milliards de dollars US)
|
1995 |
1994 |
1993 |
1992 |
1991 |
|
Echanges |
25,15 |
23,88 |
20,10 |
18,57 |
17,98 |
Part dans les exportations mondiales : |
Exportations |
12,57 |
11,95 |
10,45 |
9,37 |
9,58 |
0,29 % |
Importations |
12,58 |
11,93 |
9,65 |
9,20 |
8,39 |
Part dans les importations mondiales : |
Solde |
- 0,01 |
+ 0,02 |
+ 0,80 |
+ 0,17 |
+ 1,19 |
0,28 % |
Taux de couverture |
99,9 % |
100,2 % |
108,3 % |
101,8 % |
114,2 % |
|
Source : DREE
IV. ANNEXE 4
STRUCTURE SECTORIELLE DU COMMERCE EXTERIEUR DU JAPON,
DE L'AUSTRALIE ET DE LA NOUVELLE-ZELANDE EN 1995
Structure sectorielle des exportations
|
JAPON |
AUSTRALIE |
NOUVELLE-ZELANDE |
Energie |
0,6 % |
20,6 % |
2,6 % |
Agro-alimentaire |
0,6 % |
25,4 % |
63,2 % |
Textile |
2,4 % |
1,2 % |
3,8 % |
Bois papiers |
3,5 % |
1,7 % |
6,7 % |
Chimie |
8,0 % |
3,9 % |
7,7 % |
Sidérurgie |
4,1 % |
6,8 % |
1,9 % |
Produits non ferreux |
0,7 % |
9,8 % |
3,8 % |
Mécanique |
20,1 % |
4,4 % |
4,0 % |
Véhicules |
22,2 % |
1,4 % |
0,4 % |
Electrique |
7,5 % |
0,9 % |
2,0 % |
Electronique |
28,0 % |
1,9 % |
1,3 % |
N.D.A. |
1,8 % |
22,0 % |
2,7 % |
TOTAL |
100 % |
100 % |
100 % |
Source : DREE
Structure sectorielle des importations
|
JAPON |
AUSTRALIE |
NOUVELLE-ZELANDE |
Energie |
20,4 % |
6,1 % |
6,1 % |
Agro-alimentaire |
23,9 % |
6,3 % |
8,4 % |
Textile |
9,0 % |
7,3 % |
7,4 % |
Bois papiers |
5,8 % |
8,7 % |
8,4 % |
Chimie |
9,2 % |
14,6 % |
17,4 % |
Sidérurgie |
3,0 % |
1,8 % |
2,2 % |
Produits non ferreux |
4,3 % |
0,8 % |
1,9 % |
Mécanique |
6,1 % |
17,7 % |
15,9 % |
Véhicules |
3,1 % |
10,4 % |
11,0 % |
Electrique |
2,3 % |
5,5 % |
4,5 % |
Electronique |
9,5 % |
16,1 % |
11,8 % |
N.D.A. |
3,1 % |
4,5 % |
4,8 % |
TOTAL |
100 % |
100 % |
100 % |
Source : DREE
V. ANNEXE 5(2( * ))
LISTE DES COLLECTIVITES LOCALES DISPOSANT D'UNE
REPRESENTATION AU JAPON
(au 1er mai 1996)
Alsace M. Masayuki TOMINAGA
Lot et Garonne (Gascogne) Representative office for Alsace
Belfort M. Kazumasa ITOKAWA
JABIS CO., Ltd
Bretagne Mme Michèle LAWSON
MIRCEB Japon
Bretagne Occidentale M. Masatake SATO
Côte d'Azur M. Gaël AUSTIN
Côte d'Azur Développement (C.A.D.)
French Riviera economic development agency
Japan representative office
Doubs M. Tsuyoshi YAMAMOTO
UIT JAPAN
Grenoble Mme Seiko KITAHARA
ARCHE japon
Ile de France M. TSUTSUI
CCIFJ (Chambre de Commerce et d'Industrie
Française du Japon)
Port du Havre M. Jean A. MONNIN
Port autonome du Havre
Nord Mme Valérie DERETZ
Pas de Calais NORTH OF FRANCE AGENCY
Loiret M. Kazuakira NAKAJIMA
Director
DML 1 Associates, yk
Lyon M. Henry I. ARAKI
ADERLY Japan Office
Marseille-FOS M. Shozo ADACHI
Port Autonome de Marseille
Nouvelle-Calédonie M. Motoo MURAYAMA
Cercle des Echanges culturels
NIPPON / Nlle-Calédonie
Ville de Paris Mme TERRANOVA
Ville de Paris
Reims Mme Sachiko TADA
Comité Reims - Japon
Rhône-Alpes M. Jean-Michel MOLLIER
ERAI
Tours/Indre et Loire Mme Bruno MONTMAYEUR
JMS Coporation
(1)
Pendant cette mission, notre
rapporteur était accompagné par M. Hervé de Lyrot,
administrateur à la commission des finances.
(2)
Le plus souvent, ces "antennes" sont installées
à Tokyo.