ANNEXE N° 5 -

DONNÉES DU NOUVEAU RÉGIME DES ÉCHANGES AVEC LES PAYS TIERS POUR LES FRUITS ET LÉGUMES
ANNEXE N° 6 -

LISTE DES PROPOSITIONS FORMULÉES DANS LE CADRE DE LA MISSION SÉNATORIALE DE 1993 CHARGÉE D'ÉTUDIER LA FILIÈRE DES FRUITS ET LÉGUMES

I. MESURES NATIONALES POUR REDYNAMISER LA FILIÈRE

A - Mesures fiscales et sociales


1. Mesures générales

a) Prise en compte du revenu réellement disponible pour la détermination des assiettes fiscale et sociale.

b) Prise en compte des déficits pour leur montant réel pour le calcul des cotisations sociales agricoles.

c) Modification du mode de calcul des cotisations familiales.



2. Mesures spécifiques

a) Allégement, pour les exploitations, des charges sociales pesant sur la main-d'oeuvre, notamment saisonnière, afin de conforter ces entreprises indispensables au maintien du tissu économique et social local.

b) Meilleure prise en compte des aléas climatiques par la restauration du système d'incitation à l'assurance grêle, la réforme du système d'indemnisation des calamités agricoles et la possibilité, pour les exploitations agricoles, de bénéficier d'un système de provision pour aléas climatiques.

c) Permettre aux exploitations et aux entreprises de traverser la crise actuelle en s'appuyant notamment sur les dispositifs existants : prolongation de la durée des prêts de consolidation et abaissement de leur taux (pour les prêts prévus dans le cadre du plan d'urgence) ; extension du bénéfice des prêts bonifiés de consolidation, jusqu'ici réservés aux grandes cultures et à l'élevage des bovins, au secteur des fruits et légumes fortement affecté par la réforme de la PAC.

d) Maintenir l'effort de modernisation et d'installation pour éviter tout " décrochage " par rapport à nos principaux concurrents et parallèlement, améliorer le dispositif de la préretraite

e) Revoir l'assiette de la taxe sur le foncier non bâti pour les nouvelles plantations (pendant la période d'improductivité, maintien du taux de la taxe foncière non bâtie applicable aux terres nues).

B - Améliorer le fonctionnement de l'ensemble de la filière

1. Favoriser l'organisation de la production en soutenant les organisations existantes, en renforçant les critères de reconnaissance, en réservant le bénéfice des aides à l'investissement aux groupements ayant un rôle effectif de commercialisation d'une offre regroupée, en mettant en place, dans chaque grand bassin de production, une organisation économique permettant de fixer des règles de production, de mise en marché, de présentation des produits et de contrôle, en étudiant la possibilité de faire bénéficier ces zones d'une fiscalité adaptée aux besoins traditionnels - Mise en place d'un observatoire des délocalisations - Revoir le fonctionnement des organismes d'intervention. Des passerelles doivent être établies, par exemple entre l'ONIC et l'ONIFLHOR, permettant de mieux appréhender les problèmes de reconversion. Les collectivités locales peuvent, dans le cadre des contrats de plan, jouer un rôle important en confortant les bassins traditionnels.

2. Améliorer la gestion des marchés qui doit être la plus proche possible des bassins de production, renforcer le rôle des groupements dans la gestion des marchés, abonder les dotations de l'ONIFLHOR et accroître substantiellement la part des crédits consacrés à la gestion des marchés.

3. Renforcer l'interprofession et améliorer la cohésion de la filière. L'association effective de tous les partenaires au sein de la profession est un préalable indispensable Les besoins des professions intermédiaires doivent être mieux pris en compte.

4. Améliorer la mise en marché. Pour les fruits et légumes, les MIN doivent être réformés, tout en étant confortés, car ils jouent un rôle décisif pour le maintien du commerce de détail. Cependant, la réduction de leur nombre et leur spécialisation semblent inéluctables.

Pour l'horticulture, il est nécessaire d'agir sur la compétitivité des entreprises horticoles par l'augmentation et la concentration des productions et l'organisation de la production afin de regrouper l'offre, et aussi d'agir sur les conditions de mise sur le marché. Le développement de quelques pôles interrégionaux doit être encouragé.

5. Améliorer les relations avec la grande distribution, modifier les pratiques commerciales des grandes et moyennes surfaces et les sensibiliser à la nécessité d'accorder une préférence aux produits français.

6. Accroître la transparence dans la formation des prix. Une étude devrait être faite car on a pu constater des écarts surprenants entre le prix à la production et celui de la vente au détail, parfois sur des produits récoltés et vendus dans une même région.

7. Assurer des débouchés aux produits français par une campagne de promotion collective sur les aspects nutritionnels et de santé et un effort publicitaire sur ces produits.

8. S'inscrire dans une politique globale de promotion de la qualité des produits qui passerait par l'utilisation accrue des signes distinctifs de qualité.

S'agissant de la production, offrir des produits à un stade optimal de maturité, faire une offre diversifiée prenant en compte l'adéquation entre les variétés et le sol et le climat, faire évoluer la recherche vers la sélection d'espèces ayant de meilleurs qualités organoleptiques.

Au stade des intermédiaires, utiliser des moyens de transport adaptés et valoriser les productions locales et régionales.

Au stade de la distribution, installer des équipements permettant d'éviter les chocs thermiques et améliorer la formation des personnels, notamment des vendeurs.

L'information des consommateurs, généralement assurée dans les magasins de détail, devrait également être donnée dans les grandes surfaces (mode d'utilisation des différentes variétés, retour à la saisonnalité des produits).

La passation de contrats qualitatifs entre tous les opérateurs, portant sur un cahier des charges pourrait constituer une solution satisfaisante.

Cette politique de qualité doit être sanctionnée par un renforcement accru des contrôles sur les produits mis en vente, notamment dans les grandes surfaces, et l'élaboration d'un règlement d'hygiène plus strict.

II. - LES ORIENTATIONS AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE

A.- Aménager les dispositions de la " nouvelle PAC ".
Les conséquences de la réforme des règlements "  grandes cultures " sur les autres productions devraient être examinées afin de prendre les mesures d'adaptation nécessaires. Au plan national, des aménagements doivent être apportés afin de corriger certains effets de l'application des règlements communautaires

L'ouverture de perspectives moins défavorables pour les exploitations directement concernées par la réforme de la PAC devrait limiter les opérations de reconversion.

B. - Supprimer les distorsions de concurrence car elles faussent le jeu de la concurrence intra-communautaire (taux de TVA, traitement de l'emploi saisonnier, coût de l'énergie, conditions de financement).

C. - Réformer le fonctionnement des organisations communes de marché par :

- un renforcement de l'OCM existante, parallèlement aux mesures de redynamisation de la filière française, et une meilleure maîtrise des importations ;

- une meilleure connaissance des marchés au niveau communautaire et du potentiel des productions communautaires, la surveillance accrue des importations en provenance des pays tiers permettant d'établir un état prévisionnel de la situation du marché et pallier les déséquilibres prévisibles ;

- la mise en oeuvre rapide des mesures restrictives à l'importation (développement des retraits préventifs pour les produits stockables, meilleure connaissance dans chacun des États des plantations et mises en culture ainsi que des mises en marché ...) ;

- le renforcement des normes de qualité et de leur contrôle effectif, tout particulièrement pour les produits importés ;

- la possibilité d'élargir la liste des produits susceptibles de bénéficier du retrait ; la pénalisation des productions qui ne sont produites que pour bénéficier du retrait et la modulation du prix de retrait en fonction des zones et conditions de production des différents États membres ou afin d'inciter au retrait en début de campagne ;

- le renforcement des règles de l'organisation de la floriculture ;

- la reconnaissance des interprofessions au plan communautaire.

III. LES MESURES D'ORDRE INTERNATIONAL

A. - Mieux contrôler l'application des accords préférentiels
afin qu'ils ne soient pas détournés de leur vocation initiale.

B. - Assurer la complémentarité des importations et rétablir la préférence communautaire par le biais d'accords d'importation portant à la fois sur un calendrier et des volumes, éventuellement modulables selon la situation prévisible du marché intérieur.

C. - Compenser le coût du dumping social en mettant en place, à l'entrée dans la communauté, une taxe complémentaire destinée à rapprocher le prix d'entrée du prix communautaire pour rétablir une concurrence acceptable.

D. - Assurer le développement des pays aidés par le versement de ce prélèvement au pays d'exportation.

E. - Garantir des importations de qualité par un meilleur contrôle phytosanitaire et de maturité, qui serait effectué en un certain nombre de points de passage obligés à créer. Ce contrôle à la première entrée dans la communauté doit être effectué avec une rigueur identique dans tous les États membres.

F. - Organiser la réciprocité des contrôles sur les importations en provenance d'États qui parviennent à empêcher l'entrée sur leur territoire de produits communautaires.

G. - " Remettre à plat " les négociations agricoles internationales dans le cadre d'une conférence mondiale sur l'agriculture et l'alimentation et dans cette attente, maintenir le refus du compromis de Washington.

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