INTRODUCTION

Mesdames, Messieurs,

Réunissant les délégués des Parlements de 55 Etats d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie centrale, l'Assemblée parlementaire de l'OSCE est parvenue, en peu d'années, à un fonctionnement convenable : dans l'intervalle des sessions, les réunions du Bureau et de la Commission permanente, ainsi que les activités du Président, assurent un minimum de continuité des travaux ; les sessions sont elles-mêmes mieux préparées, les documents étant disponibles plus tôt ; le pluralisme linguistique est approximativement respecté.

Le rôle international de l'Assemblée de l'OSCE a tendance à se développer. La mission parlementaire envoyée en Turquie en 1995 a joué un rôle utile. Dans l'année séparant la session d'Ottawa (juillet 1995) de la session de Stockholm (juillet 1996), l'Assemblée a envoyé des observateurs à dix élections parlementaires ainsi qu'aux élections présidentielles en Russie. Les déplacements du Président Franck SWAELEN dans les Pays Baltes et en Asie centrale ont été bien perçus.

Cependant, des progrès restent à faire pour que la session annuelle puisse pleinement remplir son rôle. Malgré les conditions plus strictes désormais posées pour le dépôt des amendements aux projets élaborés par les rapporteurs, ces amendements restent très nombreux, et leur objet souvent éloigné de celui du texte auquel ils s'appliquent. Compte tenu des délais de traduction et de la difficulté de classer les amendements, la discussion et le vote de ceux-ci peut manquer de clarté. Ainsi, certains amendements qui devraient logiquement " tomber " sont maintenus en discussion et parfois adoptés, ce qui peut entraîner des redondances, voire des ambiguïtés sur la signification du texte adopté. Le souci de consensus et la volonté de permettre l'expression de tous ne devraient pas exclure une organisation plus ferme des travaux des commissions, de manière à clarifier au maximum la signification des votes qui y sont émis. C'est lors des discussions générales, en séance plénière, que doit être assurée l'expression la plus large ; les travaux des commissions, en revanche, qui servent de base à l'adoption de la déclaration finale, doivent autant que possible dégager des orientations précises à l'attention du Conseil des ministres.

Les débats de la session de Stockholm ont confirmé que la crédibilité de l'OSCE s'était, malgré bien des vicissitudes, plutôt renforcée au cours des deux dernières années : même si son rôle demeure limité, elle a fait la preuve de son utilité au côté d'autres organisations internationales. Cependant, l'OSCE est manifestement encore très loin de répondre aux espoirs placés en elle. Or, la portée des travaux de l'Assemblée parlementaire ne pourra devenir plus grande que si l'autorité de l'OSCE elle-même parvient à s'affirmer davantage.

Les débats de Stockholm ont également montré, une nouvelle fois, la place particulière qu'occupent dans les préoccupations de l'Assemblée deux pays aux situations d'ailleurs bien différentes, la Turquie et la Russie.

Confrontée à des périls graves, qu'il s'agisse de l'intégrisme religieux ou du terrorisme du PKK, la Turquie reste éloignée sur certains points des normes de l'OSCE en matière de droits de l'Homme ; isolée sur la question chypriote, elle n'en continue pas moins à renforcer ses relations avec l'Union européenne, sans négliger les liens particuliers qui l'unissent aux Etats turcophones nés de l'éclatement de l'URSS ; pratiquement tous les Etats membres de l'OSCE mesurent les dangers considérables qui naîtraient d'une remise en cause de sa stabilité.

Le statut de la Russie est au coeur du débat sur le modèle de sécurité pour l'Europe du XXI ème siècle. La discussion de la déclaration finale a montré une prise de conscience de plus en plus large de la stérilité d'une attitude vis-à-vis de la Russie principalement fondée sur la méfiance due au passé de cet Etat ; pour autant, la manière dont la Russie pourrait s'intégrer à une architecture européenne de sécurité avec un statut à la mesure de sa puissance et de ses responsabilités, n'apparaît pas plus clairement, au-delà des formules très générales et des voeux pieux.

Les sénateurs membres de la délégation française expriment leur gratitude à Mme Joëlle TIMSIT, Ambassadeur de France en Suède au moment de la 5 ème session de l'OSCE, et à Mme Michèle BOCCOZ, premier secrétaire à la représentation de la France aux négociations de Vienne.

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