ANNEXE 211( * )
-
L'ACTION EN FAVEUR DES PERSONNES ÂGÉES

1. L'organisation générale du système de la protection sociale

La protection sociale couvre tous les résidents contre les principaux risques de la vie. Elle est très majoritairement fiscalisée (80 % des coûts du système de protection sociale sont financés par le système général) et décentralisée au niveau des régions et des communes.

Les communes regroupent normalement en un seul département les services de sécurité sociale, d'aide et d'action sociale.

2. Protection sociale aux personnes âgées

L'aide aux personnes âgées par le secteur public est encadrée par deux lois : la loi sur l'assistance sociale en 1976 et la loi sur le logement social en 1987. La loi sur l'assistance sociale vient d'être réformée il y a quelques mois et cette réforme n'est pas encore entrée en vigueur. Contrairement à ce qui se passe dans beaucoup d'autres pays européens, la protection sociale aux personnes dépendantes n'est pas organisée comme une assurance dépendance.

2.1 Le logement

La politique affichée aujourd'hui par le Gouvernement et le Parlement et appliquée par les autorités locales en matière d'aide et de soins aux personnes âgées est de maintenir la personne âgée le plus longtemps possible dans son propre environnement en développant les services à domicile. En 1987, le Parlement a voté une loi sur le logement pour les personnes âgées demandant que les communes puissent fournir des logements adaptés aux personnes âgées, soit en aménageant les logements existants, soit en construisant de nouveaux bâtiments.

A compter de la mise en oeuvre de cet acte, un financement spécial a été fourni aux autorités locales pour fournir un logement approprié aux personnes âgées dépendantes.

C'est au Gouvernement local que revient la responsabilité des personnes âgées dépendantes (financement et gestion) dans le cadre de la loi votée par le Parlement. Les conseils municipaux doivent notamment fournir des logements adaptés aux personnes âgées dépendantes.

Les années quatre-vingts ont été marquées par une forte augmentation du nombre de personnes âgées qui a donné lieu à un processus d'institutionnalisation. Aujourd'hui, on se tourne plutôt vers les services d'aide et de soins à domicile et les services communautaires. On assiste à un développement de soins de longue durée qui améliorent la qualité de vie et assurent des prestations de services plus importantes à un coût moins élevé.

La tendance actuelle est de :

·  décourager la construction de nouvelles maisons médicalisées et plutôt favoriser le développement d'alternatives de logement,

·  inciter les professionnels à mieux coordonner leur travail afin d'améliorer le service et d'obtenir ainsi une meilleure satisfaction du client.

Un élément-clé de cette stratégie a été de développer des formes alternatives de logement et de service communautaires qui donnent la possibilité aux personnes âgées de rester dans la communauté plutôt que de devoir être institutionnalisées. Aux logements pour les personnes âgées, la plupart des communes ont établi des centres de soins en intégrant un service de soins à domicile, un service de soins du secteur public et un centre de jour. Le personnel du centre de jour fournit des services non seulement aux personnes âgées du foyer, mais aussi à toutes les personnes âgées de la commune.

Environ 5 % des personnes âgées de plus de 67 ans habitent en maison médicalisée. Jusqu'en 1989, ces résidents ne recevaient pas directement leur pension de retraite -elle était versée à la maison médicalisée et servait à payer le séjour-. Seule une petite partie (argent de poche) était reversée à la personne âgée. Depuis le 1 er janvier 1989, la commune doit payer directement aux personnes âgées vivant en maison médicalisée leur pension de retraite, ce qui leur permet une meilleure autonomie, en ayant la possibilité de décider elles-mêmes des achats qu'elles désirent effectuer. Les personnes âgées vivant dans un logement pour les personnes âgées soumises à des difficultés financières peuvent également percevoir une allocation personnelle d'aide au logement.

2.2 Le système d'aide et de soins

Les personnes âgées dépendantes bénéficient d'une aide à domicile permanente et gratuite. L'aide à domicile est presque dans tous les cas allouée comme une prestation en nature en contraste avec les assurances dépendantes dans les autres pays européens. La nature des services que reçoit la personne âgée vivant à domicile est décidée par le Gouvernement local selon l'évaluation des besoins du foyer. Afin de fournir une aide pratique à domicile, le Gouvernement local dispose d'assistants à domicile qui aident les personnes âgées dans les courses, le ménage, la cuisine, le coucher, le lever, la toilette, l'habillement, les promenades, etc.

Sous la loi sur l'assistance sociale, aucune considération ne doit être accordée, quand la commune alloue une aide à domicile, à la situation financière du bénéficiaire ou à la présence d'un réseau social extérieur au foyer. Une considération doit cependant être apportée au fait que des aidants informels vivent ou non au domicile de la personne âgée dépendante.

2.3 Les personnes âgées et la politique locale

A partir du 1 er janvier 1997, toutes les communes sont obligées d'établir un conseil des personnes âgées, qui a un rôle consultatif en ce qui concerne toutes les décisions du conseil communal avec un intérêt pour les personnes âgées.

Le conseil des personnes âgées doit être établi par les élections directes dans la commune. Toutes les personnes de plus de 60 ans domiciliées dans la commune ainsi que les personnes recevant une pension d'invalidité sont électeurs et éligibles.

Le conseil des personnes âgées joue un rôle en ce qui concerne les plaintes contre les décisions de la commune relatives à l'allocation de soins à domicile. Toutes les communes sont obligées d'établir un conseil des plaintes composé de membres du conseil des personnes âgées et de membres du conseil communal.

3. Le régime de pensions sociales

Les citoyens danois qui habitent au Danemark ont droit à diverses catégories de pensions anticipées (pension d'invalidité) et, à l'âge de 67 ans, à une pension de retraite. Les pensions sont calculées sur la base des années de résidence au Danemark. Les communes gèrent ce régime de pension, les pensions sociales.

Les pensions du régime de base sont composées de plusieurs montants. Le montant de base est de 45.576 Dkr par an pour ceux qui ont droit à une pension complète dans le cas de 40 années de résidence entre 15 et 67 ans. Le supplément de pension est alloué sous condition de ressources.

4. Le régime de pension communautaire

Le régime de pension complémentaire (ATP) donne aux travailleurs salariés, qui travaillent 9 heures par semaine au moins, un supplément à la pension sociale. Les travailleurs reçoivent la pension complémentaire à l'âge de 67 ans. Le régime de l'ATP prévoit aussi une pension de veuve/veuf et une pension aux enfants survivants.

Le régime de l'ATP est géré par un organisme central et est du ressort du ministère du travail.

5. Les pensions établies par des conventions collectives

Outre le régime de base des pensions sociales et le régime de pension complémentaire (ATP), il existe plusieurs caisses de pensions instituées par des conventions collectives.

6. La future protection sociale des personnes âgées par rapport à l'évolution démographique

La future protection sociale des personnes âgées par rapport à l'évolution démographique était le thème d'un rapport d'un groupe de travail interministériel publié par le ministère des finances en 1995.

Ce rapport fait une comparaison entre la situation en 1995 et la situation en 2030. En 1995, le nombre de personnes âgées de plus de 67 ans représentait 22 % de la totalité des personnes âgées entre 18 à 59 ans. On a estimé que ce pourcentage allait atteindre 30 % en 2030. En ce qui concerne les dépenses pour la pension de retraite et la protection sociale et médicale pour les personnes âgées, ces dépenses représentaient, en 1995, 11 % du produit national brut. Basé sur les estimations de l'évolution démographique, ce pourcentage va s'élever à 15 % en 2030. La différence entre 11 et 15 % fait environ 40 mds de Dkr 1995.

Le rapport fait quelques propositions pour lutter contre les futurs problèmes de financement de la protection sociale résultant de cette augmentation du nombre de personnes âgées par rapport au nombre de personnes sur le marché du travail. Il est proposé :

·  d'encourager les personnes âgées à prendre leur retraite deux ans plus tard que l'âge factuel de retraite (l'âge factuel de retraite est de 61,5 ans en 1995). Pour réaliser ce but, le taux de chômage doit être réduit ;

·  d'augmenter la productivité dans le secteur de soins des personnes âgées ;

·  d'encourager les travailleurs à s'assurer et à cotiser aux régimes de pension privés ou régimes de pension institués par les conventions collectives. Même si les personnes âgées ont droit à une pension privée, le montant de base de la pension sociale est payé. Les paiements des pensions privées vont réduire les coûts des divers suppléments de pension et des autres allocations allouées aux retraités sous condition de ressources.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page