B. UNE COMPARAISON INTERNATIONALE FAVORABLE AU SYSTÈME D'ENSEIGNEMENT FRANÇAIS
1. La spécificité de l'enseignement français : la polyvalence
Le temps
de formation global des officiers français est comparable à celui
des principaux pays européens.
La France exige une formation de 100 mois pour le brevet de capitaine (pour une
"fourchette" européenne de 80 à 124 mois) et 102 mois pour le
brevet de chef mécanicien (pour une "fourchette" européenne de 72
à 124 mois).
Toutefois, la durée des études théoriques est l'une des
plus longues (5 ans de formation contre une moyenne européenne de 3 ans
et 1,5 ans seulement en Allemagne) alors que le temps de navigation
exigé est l'un des plus bas (42 mois contre une moyenne
européenne de 54 mois pour la formation "pont" et 48 mois pour la
formation "machine").
Les nouvelles exigences de la convention STCW devraient imposer un allongement
du temps de navigation à 60 mois.
La formation des officiers français est polyvalente depuis 30 ans
(c'est-à-dire qu'ils suivent une formation nautique et technique qui
leur permet de naviguer soit au service "pont", soit à la "machine"), et
les atouts de cette polyvalence sont reconnus.
De nombreux pays ont imité la France : l'Allemagne, le Japon, la
Grande-Bretagne, les Pays-Bas... Cependant, 13 pays européens sur 15
pratiquent encore la monovalence, seuls la France et les Pays-Bas pratiquant
totalement la polyvalence.
La formation dans les écoles maritimes et aquacoles n'est pas
polyvalente : il existe des formations distinctes pour le "pont" et la
"machine". Cette distinction est pertinente, s'agissant notamment du secteur de
la pêche, car en raison de l'aspect particulier du traitement du poisson
en mer, les fonctions au "pont" et à la "machine" sont très
distinctes sur les navires de pêche.
2. Un savoir-faire à exporter
a) Une qualité reconnue
La
qualité de la formation des officiers français est reconnue et
doit donc s'exporter.
Un des moyens est l'accueil d'élèves étrangers : plusieurs
écoles de la marine marchande (notamment Nantes et Marseille)
accueillent des stagiaires provenant de pays en voie de développement,
souvent de pays africains.
Par ailleurs, un certain nombre d'écoles maritimes se sont
installées à l'étranger avec l'appui de formateurs
français (par exemple l'école d'Abidjan).
En matière de formation à la pêche, des coopérations
existent avec des pêcheries finlandaises et canadiennes.
Cette coopération internationale doit évidemment être
développée : il existe encore des possibilités d'augmenter
la formation d'élèves étrangers dans les écoles
françaises.
Toutefois, l'ouverture doit également passer par l'emploi de marins
français sur des bateaux battant pavillon étranger.
La formation française sera d'autant plus valorisée que des
normes minimales de qualification entreront en vigueur : elle permettront
de freiner le "dumping social" et exigeront de tous les pays de mettre leurs
marins en conformité avec les normes en vigueur.
Cette situation devrait créer une double opportunité en
favorisant le placement des officiers français, directement
opérationnels, sur des navires étrangers, et en permettant de
développer l'accueil de stagiaires et de formateurs étrangers.