Sur les crédits figurant au titre III, la parole est à M. Renar.
M. Ivan Renar. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, toute politique ambitieuse de développement des pratiques sportives passe par une revalorisation significative de l'éducation physique à l'école. Or, force est de constater que l'EPS reste inexorablement le parent pauvre de l'éducation nationale. La réduction des heures consacrées à l'éducation physique s'accompagne en effet, d'une aggravation brutale des conditions de travail des enseignants en EPS.
Vous connaissez bien, monsieur le ministre, le Nord-Pas-de-Calais, région sportive, région la plus jeune de France, qui déploie les efforts les plus grands pour accueillir les jeux Olympiques en 2004 ; je vous remercie d'ailleurs, au passage, de votre soutien sans faille à notre candidature.
Cette particularité du Nord-Pas-de-Calais pourrait laisser croire en l'existence de moyens significatifs et proportionnels en matière d'EPS. Il n'en est rien, bien au contraire ; d'année en année, la situation s'aggrave.
Ainsi, lors de la dernière rentrée scolaire, un tiers des maîtres auxiliaires employés pendant l'année 1995-1996 étaient réduits au chômage. Les affectations sur plusieurs établissements de titulaires académiques se multiplient. Les heures supplémentaires se développent, au détriment de l'emploi de nouveaux enseignants.
Comment ne pas couvrir les besoins existants et comment, dès lors, exercer son métier correctement ?
Des enseignants de l'académie de Lille ont très concrètement estimé les besoins en postes pour la rentrée de 1997. La mise en oeuvre des seules dispositions inscrites, par exemple, dans le nouveau contrat pour l'école nécessiterait la création de 152 postes : 94 pour le Nord, 58 pour le Pas-de-Calais. Et ce n'est qu'un minimum !
Offrir à chaque élève, tout au long de son année scolaire, une pratique sportive digne de ce nom nécessiterait la création de 452 postes, en comprenant, bien évidemment, la nécessaire revalorisation du métier d'enseignant sportif.
Je suis, monsieur le ministre, un combattant acharné de la culture, qui est, à mes yeux, non pas un supplément d'âme, mais l'épanouissement de toutes les capacités humaines, incluant donc le sport.
Je revendique pour tous le droit à la culture de l'esprit et à la culture du corps. Il m'arrive souvent de citer cette phrase d'André Malraux : « Les jeunes, les enfants, là est la clé du trésor. ».
Il est du devoir d'une société moderne et soucieuse de son avenir d'offrir à ses enfants la culture de l'âme et du corps. Il faut donc y consacrer les moyens nécessaires.
M. le président. La parole est à M. Habert.
M. Jacques Habert. Nous venons de vous écouter avec attention, monsieur le ministre. Nous avons notamment pris acte de votre assurance que le Fonds national de développement du sport ne sera pas mis à contribution pour la construction du Stade de France, cette magnifique mais coûteuse réalisation qui sera le principal théâtre de la Coupe du monde de football de 1998, dont vous contrôlez l'organisation et qui sera, nous l'espérons tous, un très grand succès.
Les rapporteurs, MM. Lesein et Masseret, nous ont présenté le budget de la jeunesse et des sports ; eux et d'autres ont mis en évidence certaines de ses limites et de ses insuffisances.
Mais ce n'est pas cette année que nous allons vous créer des difficultés, monsieur le ministre. Les splendides résultats obtenus par nos athlètes aux jeux Olympiques d'Atlanta, le succès incroyable de nos joueurs à Malmö, en coupe Davis, après des rencontres homériques dimanche dernier, montrent qu'une nouvelle volonté souffle sur le sport de haut niveau en France.
Le succès de Marie-José Pérec et de bien d'autres a été, à n'en pas douter, inspirés en partie par celui qui a su gagner une si belle médaille d'or aux jeux Olympiques de Montréal, en 1976.
Les moments exaltants que nous avons vécus nous ont donné beaucoup de fierté et de joie. Pour toutes ces raisons, monsieur le ministre, nous voterons les crédits que vous nous demandez pour la jeunesse et les sports dans le projet de loi de finances pour 1997.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les crédits figurant au titre III.

(Ces crédits sont adoptés.)
M. le président. « Titre IV : moins 8 241 000 francs. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les crédits figurant au titre IV.

(Ces crédits sont adoptés.)

ÉTAT C

M. le président. « Titre V. - Autorisations de programme : 35 600 000 francs ;
« Crédits de paiement : 17 800 000 francs. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les crédits figurant au titre V.

(Ces crédits sont adoptés.)
M. le président. « Titre VI. - Autorisations de programme : 22 747 000 francs ;
« Crédits de paiement : 22 747 000 francs. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les crédits figurant au titre VI.

(Ces crédits sont adoptés.)