HOMMAGE À ÉTIENNE DAILLY,
ANCIEN VICE-PRÉSIDENT DU SÉNAT
M. le président.
Mes chers collègues, c'est avec une vive émotion que nous avons appris la
disparition de notre ancien collègue Etienne Dailly, emporté le 24 décembre
dernier par une longue maladie qu'il avait affrontée avec courage.
(Mme le ministre, Mmes et MM. les sénateurs se lèvent.)
J'ai souhaité rendre un hommage particulier à la mémoire de ce grand
parlementaire, qui a marqué notre assemblée de son empreinte et qui, en toutes
circonstances, a manifesté un attachement profond et une vigilance constante
aux prérogatives du Parlement en général, et du Sénat en particulier.
Etienne Dailly a siégé parmi nous pendant trente-six ans. Il a assumé la
vice-présidence du Sénat durant vingt-sept ans.
Juriste passionné, doué d'une intelligence brillante, il a animé nos débats de
sa compétence et de son style, dans cet hémicycle comme à la commission des
lois. Il a mis au service du Sénat une énorme capacité de travail. Spécialiste
averti du droit commercial et du droit des sociétés, il a apporté, dans ces
domaines et dans bien d'autres, une contribution personnelle éminente à
l'élaboration de notre législation.
Faut-il rappeler qu'il a été rapporteur de cent vingt textes et membre de plus
de cent soixante commissions mixtes paritaires ?
Etienne Dailly était aussi un remarquable connaisseur de la Constitution et un
défenseur scrupuleux des principes constitutionnels ; il avait d'ailleurs été
désigné comme rapporteur de six projets de loi de révision de la
Constitution.
Il était enfin, comme l'a rappelé le président du Conseil constitutionnel, «
le maître de la procédure parlementaire » : il donnait toute la mesure de son
talent à la présidence de séance, « au plateau » comme il aimait à le dire. Son
autorité et sa connaissance de toutes les subtilités de notre règlement
impressionnaient nos collègues et les membres du Gouvernement. C'est pourquoi,
à partir de 1979, la commission des lois l'a chargé de rapporter la plupart des
révisions du règlement, dont il était d'ailleurs souvent l'inspirateur.
Les grandes compétences d'Etienne Dailly, sa longue expérience m'ont
naturellement conduit à le nommer au Conseil constitutionnel, voilà bientôt
deux ans. Le bureau du Sénat lui a alors manifesté sa reconnaissance en lui
conférant le titre de vice-président honoraire, témoignage d'estime tout à fait
exceptionnel.
Le Sénat tout entier gardera le souvenir de celui qui fut une grande figure du
Parlement, mais aussi une personnalité attachante et un homme de coeur.
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