ACCORD FISCAL AVEC LE KENYA
EN MATIÈRE DE TRANSPORT AÉRIEN

Adoption d'un projet de loi

M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion du projet de loi (n° 341, 1996-1997) autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le gouvernement de la République du Kenya en vue d'éviter les doubles impositions en matière de transport aérien en trafic international. [Rapport n° 3 (1997-1998).]
Dans la discussion générale, la parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Charles Josselin, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, la France et le Kenya ont conclu, le 12 janvier 1996, un accord en vue d'éviter les doubles impositions en matière de transport aérien international.
Cet accord, très limité et largement inspiré des dispositions pertinentes du modèle de convention fiscale de l'OCDE en matière d'impôts sur le revenu, permettra aux entreprises de navigation aérienne ayant leur résidence en France de ne pas subir au Kenya d'imposition sur les bénéfices qu'elles réalisent dans cet Etat. Les échanges devraient donc s'en trouver favorisés.
L'incidence budgétaire de cet accord, compte tenu de la faible importance des échanges bilatéraux dans le domaine aérien, devrait être très limitée. En effet, seules trois compagnies assuraient, en 1996, une liaison entre la France et le Kenya : Air France, Air Austral et Kenya Airways, compagnie kenyane. Le nombre de passagers transportés en 1995 s'élevait ainsi à 142 000 personnes, dont 65 % représentent la part française.
Il convient de souligner que la France et le Kenya n'ont conclu aucun accord général ayant pour objet d'éliminer la double imposition, en dépit du nombre relativement important d'entreprises françaises établies dans cet Etat, notamment Total pour les hydrocarbures, Lafarge pour les ciments, Carnaud Metal Box dans l'emballage, Roussel, Rhône-Poulenc dans la branche chimie et parachimie, Indosuez, UAP dans le secteur des banques et des assurances.
Il faut donc souhaiter que l'entrée en vigueur de cet accord, limité au domaine aérien, puisse ouvrir la voie à la négociation d'une véritable convention fiscale en vue d'éviter les doubles impositions en matière d'impôts sur le revenu, convention qui constituera une incitation importante au renforcement de nos rapports économiques avec cet Etat.
Telles sont, monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, les principales observations qu'appelle la convention entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Kenya en vue d'éviter les doubles impositions en matière de transport aérien en trafic international qui fait l'objet du projet de loi aujourd'hui soumis à votre approbation.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Jacques Chaumont, rapporteur de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation. Le projet de loi dont M. le secrétaire d'Etat vient d'exposer les grandes lignes est effectivement relativement limité dans son application, mais il participe d'une politique de la France qui entend renforcer ses positions dans l'Afrique de l'Est, en particulier au Kenya, politique qui s'est traduite, à une époque très récente, par l'implantation à Nairobi de la Caisse française de développement, bras séculier du Trésor, et de sa filiale PROPARCO, société de promotion et de participation pour la coopération, ainsi que par la consolidation des positions des entreprises qu'a énumérées M. Josselin, Total et Lafarge, notamment.
L'actuelle absence d'accord fiscal entraîne des difficultés d'imposition, en particulier pour les personnels d'Air Kenya et d'Air France, ainsi que pour les bénéfices éventuels que chacune de ces sociétés aériennes tire de l'exploitation de ces lignes, qui ont transporté en un an 145 000 passagers.
Cette convention est, pour l'essentiel, conforme aux règles retenues par le modèle de convention de l'OCDE pour les activités de même type. Je noterai simplement que l'article 5 de l'accord retient le principe de l'imposition exclusive des bénéfices provenant de l'exploitation d'aéronefs en trafic international dans l'Etat où est situé le siège effectif de l'entreprise. Cela marque un progrès manifeste, comme l'a souligné M. le secrétaire d'Etat. Comme lui, nous pouvons espérer que les dispositions qui figurent dans cet accord seront bientôt étendues aux autres entreprises françaises dans le cadre d'un accord général.
La commission des finances, à l'unanimité, s'est prononcée pour l'adoption de cette convention, et elle vous engage, mes chers collègues, à voter le projet de loi soumis à votre approbation.
M. le président. Personne ne demande la parole dans la discussion générale ?...
La discussion générale est close.
Nous passons à la discussion de l'article unique.
« Article unique. - Est autorisée l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Kenya en vue d'éviter les doubles impositions en matière de transport aérien en trafic international, signé à Nairobi le 12 janvier 1996 et dont le texte est annexé à la présente loi. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article unique du projet de loi.

(Le projet de loi est adopté.)

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